tag:blogger.com,1999:blog-54838652249912366512024-03-13T17:33:02.059+01:00Le journal d'un collectionneur de René GimpelMichelaisehttp://www.blogger.com/profile/07507446767433716705noreply@blogger.comBlogger129125tag:blogger.com,1999:blog-5483865224991236651.post-40648700205586073422015-09-14T20:50:00.000+02:002015-09-14T20:50:00.771+02:004e Carnet - du 8 au 19 avril 1919<div style="text-align: center;">
<span style="font-size: large;"><b>8 avril. – La Tapisserie de sainte Véronique.</b></span><br />
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<a href="http://3.bp.blogspot.com/-T5IUynxFL1g/VcYU3IoiGdI/AAAAAAAAs0c/HWwbdQM8bC8/s1600/BlumenthalNYC101.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="http://3.bp.blogspot.com/-T5IUynxFL1g/VcYU3IoiGdI/AAAAAAAAs0c/HWwbdQM8bC8/s640/BlumenthalNYC101.JPG" width="446" /></a></div>
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Madame George Blumenthal par Boldini en 1896</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://2.bp.blogspot.com/-s4qviwsbkt0/VcYXAG7PQUI/AAAAAAAAs0o/ryaZkdfqERw/s1600/BlumenthalNYC117.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="620" src="http://2.bp.blogspot.com/-s4qviwsbkt0/VcYXAG7PQUI/AAAAAAAAs0o/ryaZkdfqERw/s640/BlumenthalNYC117.JPG" width="500" /></a></div>
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Madame Blumenthal photographiée en 1916-1920</div>
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<a href="http://halfpuddinghalfsauce.blogspot.fr/2015/07/velez-blanco-50-east-70th-street-new.html" target="_blank">Source Half Pudding Half Sauce</a> où l'on peut "visiter" l'hallucinante collection réunie par les Blumenthal </div>
</div>
<br />
<div style="text-align: justify;">
L’ai vendue quatre-vingt mille dollars à Mme Georges Blumenthal.</div>
<br />
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<span style="font-size: large;"><b>10 avril. – Des Renoir chez Durand-Ruel.</b></span><br />
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<a href="http://2.bp.blogspot.com/-PV4lL81bH5o/VcYUJ0S9QSI/AAAAAAAAs0U/f22KX8hcE0c/s1600/renoir%2B1919.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="399" src="http://2.bp.blogspot.com/-PV4lL81bH5o/VcYUJ0S9QSI/AAAAAAAAs0U/f22KX8hcE0c/s640/renoir%2B1919.jpg" width="500" /></a></div>
<a href="http://www.artvalue.com/auctionresult--renoir-pierre-auguste-1841-191-nature-morte-aux-pommes-et-poi-2469747.htm" target="_blank">Source Artvalue</a><br />
<br /></div>
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Exposition de trente-cinq toiles, la plupart des petites. Durand-Ruel les a achetées au peintre au cours de ces deux dernières années. Le catalogue nous apprend que les plus anciennes datent de 1878. Durand-Ruel me dit : « Je ne pourrais dire les dates, car Renoir retouche toutes ses toiles avant de nous les livrer. »</div>
<div style="text-align: justify;">
J’admire deux toiles, des pommes. Durand-Ruel m’apprend qu’il y avait ainsi cinq groupes de pommes sur une même toile, que son frère et lui ont trouvée dans la chambre d’une vieille bonne qui venait de mourir chez le peintre. Ils l’ont découpée.(1)</div>
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<br /></div>
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<span style="font-size: large;"><b>19 avril. – L’Exposition Lemordant est terminée.</b></span></div>
<br />
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Ce fut un gros succès, un monde fou jusqu’à la dernière minute. J’ai vendu pour treize mille huit cents dollars. Je vais trouver Lemordant à 6 heures. Le
15 avril, il a été reçu à l’Académie des beaux-arts, où il a prononcé un discours bouleversant sur l’art et les artistes qui ont fait, à la guerre, le sacrifice de leur vie.</div>
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Avec émotion et d’une voix large, Lemordant me remercie de ce que j’ai pu faire. Il me dit :</div>
<div style="text-align: justify;">
— Je sais tout ce que vous avez fait pour moi. Pendant quatre années de martyre la sensibilité s’affine. Privé des distractions extérieures toute joie humaine disparaît. Je me confine dans les joies intérieures, et pour un homme jeune il est des heures dures. Oui, vous vous êtes beaucoup donné à moi, je l’ai senti. Après ces années tissées de ma souffrance, un être sensible s’est développé en moi, bon juge de la sensibilité des autres. Ah ! comme je voudrais avec vous me promener à Paris, un jour, sur les quais. Ah ! si ma vision revient, je clopinerai quelque peu, mais qu’importe ! Mes yeux, j’aurai mes yeux !
</div>
<br />
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<span style="font-size: large;"><b>FIN DU 4e CARNET</b></span></div>
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Note de l'auteure du blog<br />
<br />
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(1) <a href="http://www.curiositel.com/la-valeur-des-choses/renoir/Cote%20Renoir%20web/Cotes%20Renoir.htm" target="_blank">Note de Curiositel</a></div>
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Les œuvres de Renoir affluent chaque année en grand nombre sous le marteau des enchères. Le site Art Value.com en dénombre entre 250 et 300 par an, toutes techniques confondues. Les tableaux cotent, selon leur qualité et leur importance, entre 30 000 et 2 à 3 millions d'euros.</div>
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Pour Renoir, la qualité est en effet très inégales. </div>
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La dernière période, celle des baigneuses aux formes généreuses, qui fait actuellement l'objet de la grande exposition du Grand Palais, est la plus abondante sur le marché, mais non la plus cotée, quoique parfois surcotée.
A cette époque le peintre septuagénaire, atteint d'arthrose, depuis 1898 n'a plus la virtuosité du jeune impressionniste de 1870. Pour continuer à peindre, il se faisait attacher ses pinceaux entre ses doigts paralysés !</div>
<div style="text-align: justify;">
<b>Et que dire des œuvres format "carte postale", découpées après sa mort dans la grande toile sur laquelle l'artiste esquissait ses sujets ? Montées sur châssis, frappée du tampon d'atelier elles se retrouvent sur le marché à des prix disproportionnés à leur valeur artistique.</b></div>
<div style="text-align: justify;">
Les très gros prix vont aux toiles emblématiques des années 1870/90, quasiment introuvables sur le marché de l'art. Au point que les 78,1 millions de dollars M$ (58 575 000 €) obtenus par Sotheby's à New-York le 17 mai 1990, demeurent vingt ans plus tard un record non battu. Il s'agit d'une version contemporaine mais un peu plus petite (78 x 114 cm) de la toile du musée d'Orsay (131x175cm) .</div>
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Le dernier prix important offert aux enchères remonte au 5 février 2008, avec les 9 869 595 € chez Sotheby's d'une version réduite de La Loge, peinte en 1874 : 27x21cm contre 80x63,5cm pour la toile conservée à la Courtauld Gallery de Londres.</div>
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<br /></div>
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<br />
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<br /></div>
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Extrait de Journal d'un collectionneur de René Gimpel - Edition Calmann-Lévy 1963</div>
</div>
<div style="text-align: start;">
<div style="margin: 0px;">
<a href="http://www.editions-hermann.fr/4247-journal-d-un-collectionneur.html">Réédition chez Hermann de 2011</a></div>
</div>
</div>
Michelaisehttp://www.blogger.com/profile/07507446767433716705noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5483865224991236651.post-64503602599748014492015-09-12T20:14:00.000+02:002015-09-12T20:14:00.337+02:004e Carnet - 28 mars 1919<div style="text-align: center;">
<span style="font-size: large;"><b>28 mars. – Banquet en son honneur.</b></span></div>
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<a href="http://1.bp.blogspot.com/-F5EBgQ5LxxQ/VcYMDLHow8I/AAAAAAAAszQ/lE4mj9R4ceU/s1600/vanderbilt%2Bhotel.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="390" src="http://1.bp.blogspot.com/-F5EBgQ5LxxQ/VcYMDLHow8I/AAAAAAAAszQ/lE4mj9R4ceU/s640/vanderbilt%2Bhotel.jpg" width="500" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
Entrée de l'hôtel Vanderbilt de NYC en 1912</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://blog.oup.com/2013/10/preservation-vanderbilt-hotel/" target="_blank">Source OUPBlog</a></div>
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<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
A l’hôtel Vanderbilt, cent vingt personnes environ, surtout des artistes. Dîner servi par petites tables. La salle est de style mi-chinois, mi-jardin d’hiver européen. Le plafond est tapissé de feuillages ainsi que le haut des murs ; plus bas, une étoffe crème et, perpendiculairement, des bambous.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://3.bp.blogspot.com/-tLCbvoLgrnk/VcYMxE-YseI/AAAAAAAAszY/YSVN7haBy4A/s1600/lemordant03.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="http://3.bp.blogspot.com/-tLCbvoLgrnk/VcYMxE-YseI/AAAAAAAAszY/YSVN7haBy4A/s640/lemordant03.jpg" width="436" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b90450585" target="_blank">Source Gallica</a></div>
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Comme un casque qui lui tomberait jusqu’aux narines, un amas de bandages enserre sa tête. Il se tient droit dans sa gloire, la poitrine bombée.</div>
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M. Chapman, dont le fils fut un des premiers aviateurs américains morts pour la France, nous parle de façon sensible de l’amitié franco-américaine.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://4.bp.blogspot.com/-IY9wbWpD17g/VcYNgJte98I/AAAAAAAAszo/s-DJ5KIARNI/s1600/%2524_12.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="http://4.bp.blogspot.com/-IY9wbWpD17g/VcYNgJte98I/AAAAAAAAszo/s-DJ5KIARNI/s640/%2524_12.JPG" width="476" /></a></div>
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Portrait de Lemordant par Cécilia Beaux</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://www.ebay.fr/itm/CECILIA-BEAUX-Lieutenant-Jean-Julien-Lemordant-WOUNDED-soldier-CANVAS-PRINT-/191339605499" target="_blank">Source Ebay</a></div>
<br />
Puis, Cecilia Beaux, une artiste peintre assez répandue et non sans un certain talent, dit tout ce que les artistes américains doivent à la Bretagne, même ceux qui ne sont pas des bretonisants, ceux qui n’ont fait que la parcourir une seule fois, et elle se résume par cette jolie fiction : « Quand le bon Dieu créa le monde, il dit : « Je veux « que l’on sache que je suis un artiste », et il fit la Bretagne. »</div>
<div style="text-align: justify;">
Bartlett, un bon sculpteur américain, une tête de Musset, prosateur, prend ensuite la parole dans un français sans accent.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://2.bp.blogspot.com/-a6Vw1Hd_YjQ/VcYOu3XKOaI/AAAAAAAAsz8/MBOZPZEZgjQ/s1600/jjlemordant.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="480" src="http://2.bp.blogspot.com/-a6Vw1Hd_YjQ/VcYOu3XKOaI/AAAAAAAAsz8/MBOZPZEZgjQ/s640/jjlemordant.jpg" width="500" /></a></div>
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Lemordant commence. Il parle lentement, deux ou trois mots à la fois, s’arrête, sa diction est claire, aucune hésitation, et parfois cependant il semble chercher la pensée en sa nuit. Voici ce qu’il dit :</div>
<div style="text-align: justify;">
« Mon émotion est telle que j’ai peine à dominer mes sentiments. La présence de M. Chapman qui a souffert pour la grande cause donne son sens à ce banquet et la présence de tant d’artistes en précise le caractère. Par-delà ma personne, c’est à l’idéalisme de la race française que s’adressent vos hommages. Beaucoup d’entre vous sont venus dans nos ateliers, ont travaillé dans nos écoles, et vos rêves de jeunesse se sont mêlés aux nôtres. Vous qui connaissez la France, savez que cet esprit de sacrifice qu’elle a montré sur les champs de bataille est le même que celui que sa jeunesse artiste a montré depuis des siècles pour la défense de la beauté. Nos ennemis appelaient Paris la Babylone moderne. Paris, c’est l’esprit qui régnait durant la Renaissance, l’esprit de Florence et de Rome, avec une jeunesse passionnée. Depuis l’époque où, sur notre sol, s’élevèrent les tours massives et les clochers élancés des époques gothiques, un souffle de spiritualisme n’a cessé de régner sur l’Ile-de-France. Au xvie, nous avons Jean Goujon ; au XVIIe, Poussin, plein de clarté, ouvre le siècle à Louis XIV. Au XVIIIe, Houdon, Chardin, Fragonard, François Boucher, Watteau, le doux poète, l’exquis rêveur dont l’âme triste aime à se réfugier dans le mystère et dans le songe. Rude, le stoïcien, Ingres, austère amant de la ligne, rival de Delacroix, le Véronèse français. Nul arrêt. Corot renouvelle l’art du paysage ; Millet exprime la poésie et le morne accablement qui pèse sur la destinée des simples. Gauguin s’en va dans les Iles pour conserver une âme vierge. Cézanne, enfant de génie, Courbet, Manet, Degas donnent le sens du modernisme. Corot dans ses dernières toiles, Cézanne, Monet et les impressionnistes enrichissent le langage pictural de nuances plus claires. Carpeaux, à la grâce enjouée, pétrit les groupes de la Danse et de Flore. Les émouvantes maternités de Carrière traduisent l’infini de la vie intérieure. Qui, parmi nous, n’a point fait l’émouvant pèlerinage de la Sorbonne devant les Puvis de Chavannes ? Rodin, dernier disparu, à la puissante maîtrise, marque son empreinte sur toute la sculpture. Même désintéressement et mêmes sacrifices. Poussin, premier peintre du roi, abandonne sa place pour aller à la recherche de la beauté. Watteau, pauvre, malade, mort à trente-sept ans, faisait, pour vivre, des figures de saints pour un barbouilleur du pont Saint-Nicolas. Ingres, pour quelques francs, traçait ces merveilleux dessins dont s’enorgueillissent les musées et les collections.<br />
<br />
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<a href="http://2.bp.blogspot.com/--6QR6Ex-paI/VcYOpWqMqJI/AAAAAAAAsz0/C0whPdY3qbw/s1600/lemordant04.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="http://2.bp.blogspot.com/--6QR6Ex-paI/VcYOpWqMqJI/AAAAAAAAsz0/C0whPdY3qbw/s640/lemordant04.jpg" width="428" /></a></div>
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
« Après Charleroi, reculant sous le nombre, sans broncher, avec le froid, la soif, la fatigue, la fatigue lourde, nous nous retirâmes des plaines de Belgique ; jour après jour, nuit après nuit, même effort, se battre, mar-cher, se battre, marcher, marcher, marcher. Mais cette retraite se fit avec une telle régularité que lorsque le maréchal Joffre, dans son superbe ordre du jour, nous fit savoir que nous devions nous faire tuer sur place, l’armée fit volte-face et fonça.</div>
<div style="text-align: justify;">
« Et ce fut la bataille de la Marne. Et ce fut la victoire de la Marne. Ce ne fut pas le miracle de la Marne, miracle seulement pour ceux qui ne nous connaissaient pas.
« Nos deux démocraties pratiquent le même culte de l’honneur. Nous pouvons réunir nos morts, les vainqueurs des libertés. »
</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
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<br /></div>
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Extrait de Journal d'un collectionneur de René Gimpel - Edition Calmann-Lévy 1963</div>
</div>
<div style="text-align: start;">
<div style="margin: 0px;">
<a href="http://www.editions-hermann.fr/4247-journal-d-un-collectionneur.html">Réédition chez Hermann de 2011</a></div>
</div>
Michelaisehttp://www.blogger.com/profile/07507446767433716705noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5483865224991236651.post-58599468534498136122015-09-10T20:58:00.000+02:002015-09-10T20:58:00.196+02:004e Carnet - 22 au 26 mars 1919<div style="text-align: center;">
<b><span style="font-size: large;">22 mars. – Lemordant.</span></b><br />
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<a href="http://3.bp.blogspot.com/-OlORxadnWaQ/VcYJWEr_2uI/AAAAAAAAsyw/NXEAzD2y-IM/s1600/026_VANDERBILT.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="http://3.bp.blogspot.com/-OlORxadnWaQ/VcYJWEr_2uI/AAAAAAAAsyw/NXEAzD2y-IM/s640/026_VANDERBILT.jpg" width="406" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
Hotel Vanderbilt en 1913</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://www.nyc-architecture.com/MID/MID026.htm" target="_blank">Source NYC Architecture</a></div>
<br />
<div style="text-align: justify;">
Il revient de Yale et est de nouveau à l’hôtel Vanderbilt, mais au douzième étage. Il porte son uniforme de lieutenant, avec la croix de guerre, la Légion d’honneur et la fourragère. Il est fatigué, son visage s’est creusé. Ses conférences ont eu du succès.</div>
<b><span style="font-size: large;"><br /></span></b>
<b style="font-size: x-large;">24 mars. – Installation de son exposition.</b></div>
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<a href="http://3.bp.blogspot.com/-DENKqZNN8EE/VcYIhupAEwI/AAAAAAAAsyo/Ry_-tJmKpu4/s1600/lemordant.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="http://3.bp.blogspot.com/-DENKqZNN8EE/VcYIhupAEwI/AAAAAAAAsyo/Ry_-tJmKpu4/s640/lemordant.jpg" width="500" /></a></div>
<div style="text-align: center;">
Guerre 1914-1918. Le peintre Jean-Julien Lemordant, "dont la vue a été très compromise par suite d'une grâve blessure de guerre, a reçu la croix de la Légion d'honneur", le 23 novembre 1916. A gauche : Monsieur Dalimier, sous-secétaire d'Etat aux Beaux-Arts. Photographie parue dans le journal "Excelsior" du vendredi 24 novembre 1916.
© Piston / Excelsior – L'Equipe / Roger-Viollet<br />
<a href="http://www.parisenimages.fr/fr/galerie-collections/72314-35-guerre-1914-1918-peintre-jean-julien-lemordant-dont-vue-a-ete-tres-compromise-suite-dune-grave-blessure-guerre-a-recu-croix-legion-dhonneur-23-novembre-1916-a-gauche-monsieur-dalimier-secetaire-detat-aux-beaux-arts" target="_blank">Source Paris en images </a></div>
<br />
<div style="text-align: justify;">
Dans une salle de douze mètres sur neuf, j’installe les quatre grandes esquisses de son plafond et toutes les études pour le plafond du théâtre de Rennes. Pour briser la monotonie de ce sujet unique, je joins, en les entremêlant, les études et esquisses des panneaux des saisons. C’est un beau décor de théâtre, comme Le Printemps.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://2.bp.blogspot.com/-UdsEzoVZ9q8/VcYJ9Obzl-I/AAAAAAAAsy4/MvMMrUYBRWs/s1600/Jean-Julien%2BLemordant%2B2.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="http://2.bp.blogspot.com/-UdsEzoVZ9q8/VcYJ9Obzl-I/AAAAAAAAsy4/MvMMrUYBRWs/s640/Jean-Julien%2BLemordant%2B2.jpg" width="500" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://www.cerclegobelins.fr/galerie_historique/index.html" target="_blank">Source Cercle Gobelins</a></div>
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Dans une autre salle de douze mètres sur sept, aux murs clairs, je place assez haut toutes ses fresques sur la mer. Elles tournent tout autour de la pièce. Au-dessous, une double rangée de dessins et de croquis, têtes de pêcheurs, types de vieilles femmes, de vieilles Bretonnes, scènes au bord de la mer, quelques vives pochades de plages, retours de pardons, paysages salins.</div>
<div style="text-align: justify;">
Puis, dans une pièce plus restreinte, ses études sur le travail et sur Paris, débardeurs rouges et forgerons de feu !</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<br />
<div style="text-align: center;">
<span style="font-size: large;"><b>26 mars. – Vernissage.</b></span><br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://3.bp.blogspot.com/-104Jq4qTouU/VcYKtG-eG-I/AAAAAAAAszE/qifekwX44vQ/s1600/lemordant01.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="360" src="http://3.bp.blogspot.com/-104Jq4qTouU/VcYKtG-eG-I/AAAAAAAAszE/qifekwX44vQ/s640/lemordant01.jpg" width="500" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9045059k" target="_blank">Source Gallica</a></div>
</div>
<br />
<div style="text-align: justify;">
Il est là, dans la grande salle, assis dans un large fauteuil, sa pauvre jambe étendue. Il est ému. Beaucoup d’artistes, Caro-Delvaille me souffle : « Ce grand talent accentue le drame de son existence. » Copeau, le directeur du théâtre du Vieux-Colombier, lui parle et ils s’entretiennent du peintre Cottet, leur ami commun.</div>
<div style="text-align: justify;">
De 3 heures à 6, l’artiste aveugle sera très entouré. La pitié se fait autour de lui, l’émotion et les larmes. Heureusement qu’il ne le devine pas parce qu’il y a beaucoup de monde ; il ne veut pas de pitié.
Un tableau minuscule est vendu pour mille dollars et un excellent dessin, un pêcheur, quatre cents dollars.
</div>
<br />
<br />
<div style="text-align: start;">
<div style="margin: 0px;">
<div style="text-align: justify;">
---------------</div>
<br /></div>
</div>
<div style="text-align: start;">
<div style="margin: 0px;">
Extrait de Journal d'un collectionneur de René Gimpel - Edition Calmann-Lévy 1963</div>
</div>
<div style="text-align: start;">
<div style="margin: 0px;">
<a href="http://www.editions-hermann.fr/4247-journal-d-un-collectionneur.html">Réédition chez Hermann de 2011</a></div>
</div>
Michelaisehttp://www.blogger.com/profile/07507446767433716705noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5483865224991236651.post-40107628546315810672015-09-08T20:40:00.000+02:002015-09-08T20:40:00.045+02:004e Carnet - 17 et 20 mars 1919<div style="text-align: center;">
<b><span style="font-size: large;">17 mars. – Chez Frick.</span></b></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://2.bp.blogspot.com/-5Vdk_UkSMLU/VcYCD15BGhI/AAAAAAAAsxs/MMc7p5sEFc0/s1600/george%2Bromney.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="http://2.bp.blogspot.com/-5Vdk_UkSMLU/VcYCD15BGhI/AAAAAAAAsxs/MMc7p5sEFc0/s640/george%2Bromney.jpg" width="466" /></a></div>
Lady Warwick et ses deux enfants (collection Frick)<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://www.thingsworthdescribing.com/2012/07/24/lady-warwick-and-children-george-romney-1787-1789/" target="_blank">Source ici</a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Au mur sept tableaux qu’il a payés en moyenne deux cent mille dollars pièce. </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://2.bp.blogspot.com/-HCld0b2AScY/VcYDgqMt0zI/AAAAAAAAsx8/vYgt1ikfRoc/s1600/gainsborough01_modifi%25C3%25A9-1.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="http://2.bp.blogspot.com/-HCld0b2AScY/VcYDgqMt0zI/AAAAAAAAsx8/vYgt1ikfRoc/s640/gainsborough01_modifi%25C3%25A9-1.jpg" width="418" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
Gainsborough - Lady Duncombe</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://collections.frick.org/media/view/Objects/185/3409?t:state:flow=bf62fc3b-9c40-4b4a-9efb-a3d9f25a6e38" target="_blank">Source Frick collection</a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://4.bp.blogspot.com/-VPX7PEk1lK8/VcYEHn3QwUI/AAAAAAAAsyE/oTlZ28LpDso/s1600/gainsborough02.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="http://4.bp.blogspot.com/-VPX7PEk1lK8/VcYEHn3QwUI/AAAAAAAAsyE/oTlZ28LpDso/s640/gainsborough02.jpg" width="424" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
Gainsborough - Mrs Baker</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://collections.frick.org/media/view/Objects/183/3487?t:state:flow=726101b5-b14b-40cb-930b-8528648d25da" target="_blank">Source Frick collection</a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://3.bp.blogspot.com/-wsotk19FVQ8/VcYFKP0MvaI/AAAAAAAAsyM/jWjuk8iIgzI/s1600/romney01.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="http://3.bp.blogspot.com/-wsotk19FVQ8/VcYFKP0MvaI/AAAAAAAAsyM/jWjuk8iIgzI/s640/romney01.jpg" width="390" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
Romney, Lady Charlotte Milnes</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://collections.frick.org/media/view/Objects/128/3113?t:state:flow=88aa196a-cabb-4a24-aadc-050b81830bfe" target="_blank">Source Frick collection</a></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Cinq tableaux en pied : deux Gainsborough Mrs. Baker et Lady Duncombe. Deux Romney Mrs. Milnes et Lady Warwick et ses Enfants, un Van Dyck, Portrait de femme.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://2.bp.blogspot.com/-vkTkbeH8mls/VcYDA6ijPnI/AAAAAAAAsx0/Apj8n1E4r30/s1600/gainsborough.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="331" src="http://2.bp.blogspot.com/-vkTkbeH8mls/VcYDA6ijPnI/AAAAAAAAsx0/Apj8n1E4r30/s400/gainsborough.jpg" width="400" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
Le mail de Gainsborough</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://collections.frick.org/media/view/Objects/186/3454?t:state:flow=e9c57687-af97-45b4-a1e5-f808e48c98ca" target="_blank">Source Frick collection</a></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Il y a là aussi le fameux paysage de Gainsborough The Mail. Puis, encadré au-dessus de la porte, un Lawrence à deux personnages.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-size: large;"><b>20 mars. – Avec Caro.</b></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://2.bp.blogspot.com/-7_GqTJmwCWU/VcYGHSkD2ZI/AAAAAAAAsyc/wu-ZG-ThYR4/s1600/nu_au_miroir-large.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="http://2.bp.blogspot.com/-7_GqTJmwCWU/VcYGHSkD2ZI/AAAAAAAAsyc/wu-ZG-ThYR4/s640/nu_au_miroir-large.jpg" width="432" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
Caro-Delvaille - Nu au miroir de 1919 (est-ce ce cette toile qu'il parle, sans doute si l'on en juge par la suite de l'anecdote où il cite un nu de dos de Besnard)</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://www.artrenewal.org/pages/artist.php?artistid=1355" target="_blank">Source Art Renewal</a></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Il raconte son premier Salon : « J’étais très ému, j’avais fait trois fois le tour du Salon sans voir ma toile, et dans une salle j’entends une femme dire à une autre : « Regarde cette horreur, là-haut. » Je regarde aussi, c’était ma toile ! Moi aussi je l’ai trouvée horrible.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-0xRd_RKEkL8/VcYA7swiplI/AAAAAAAAsxk/pMTb4EVxy9Y/s1600/besnard.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="http://1.bp.blogspot.com/-0xRd_RKEkL8/VcYA7swiplI/AAAAAAAAsxk/pMTb4EVxy9Y/s640/besnard.jpg" width="459" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://fr.muzeo.com/reproduction-oeuvre/femme-nue-de-dos-avec-une-queue-de-paon-la-t%C3%AAte-de-profil-%C3%A0-droite/besnard" target="_blank">Source Muzeo</a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">
« Quand Besnard, poursuit Caro, a exposé au Salon sa femme de dos, j’ai vu une femme altière, le buste en avant, la croupe en arrière, tout ça recouvert de soie, s’en approcher avec ses deux filles, tirer son face-à-main avec dignité et dire : « Cochon. »</div>
<br />
<div style="text-align: start;">
<div style="margin: 0px;">
<div style="text-align: justify;">
---------------</div>
<br /></div>
</div>
<div style="text-align: start;">
<div style="margin: 0px;">
Extrait de Journal d'un collectionneur de René Gimpel - Edition Calmann-Lévy 1963</div>
</div>
<div style="text-align: start;">
<div style="margin: 0px;">
<a href="http://www.editions-hermann.fr/4247-journal-d-un-collectionneur.html">Réédition chez Hermann de 2011</a></div>
</div>
Michelaisehttp://www.blogger.com/profile/07507446767433716705noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5483865224991236651.post-42554059397780544532015-09-06T20:06:00.000+02:002015-09-06T20:06:00.090+02:004e Carnet - 16 mars 1919<div style="text-align: center;">
<span style="font-size: large;"><b>16 mars. – Dans l’atelier de Caro-Delvaille.</b></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-iHj2DUVs3nQ/VcX7dja5bdI/AAAAAAAAsw8/EvX-O539RpU/s1600/NYC_-_Washington_Square_Park_-_Arch.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="350" src="http://1.bp.blogspot.com/-iHj2DUVs3nQ/VcX7dja5bdI/AAAAAAAAsw8/EvX-O539RpU/s640/NYC_-_Washington_Square_Park_-_Arch.jpg" width="500" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Washington_Square_Park" target="_blank">Source Wikipedia</a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Est situé 15, North Washington Square où s’élève un arc de triomphe modeste (1). Dans ce square, on se croirait un peu à Londres, avec ces maisons de briques à deux étages et si régulières et toutes jumelles. Ce square, placé à mi-chemin entre le bas de la ville (2), cette fourmilière gigantesque des affaires, et le quartier des résidences que sillonnent des milliers d’automobiles, semble comme par magie appartenir à une autre ville, à une autre ville vraiment située à des centaines de lieues, où le chemin de fer et les autos même ne passeraient pas et où les habitants privés de tous les moyens modernes de locomotion auraient gardé la gravité de nos ancêtres, sans rien pourtant de l’austérité travaillée de nos cités provinciales.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://4.bp.blogspot.com/-X80wnOdNezY/VcX8dFLxbiI/AAAAAAAAsxE/qd1rnVQaQLc/s1600/washingtonsquareparkpostcard1.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="300" src="http://4.bp.blogspot.com/-X80wnOdNezY/VcX8dFLxbiI/AAAAAAAAsxE/qd1rnVQaQLc/s640/washingtonsquareparkpostcard1.jpg" width="500" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
North Washington Square dans les années 1920' d'après une carte postale</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://ephemeralnewyork.wordpress.com/tag/washington-square-in-the-1920s/" target="_blank">Source Ephemeral New York</a></div>
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Washington Square et ses approches furent, jusque vers la fin du siècle dernier, l’enclos, très clos, dans lequel s’emprisonnèrent les familles jalouses de leur ancienneté et qui bâtirent cette aristocratie américaine plus fermée que la cour du plus petit et du plus orgueilleux des roitelets.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-VbOIYYweDZ8/VcX9ceX46vI/AAAAAAAAsxM/3lYzr8_EKVE/s1600/01WS-EST-4-024w.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="390" src="http://1.bp.blogspot.com/-VbOIYYweDZ8/VcX9ceX46vI/AAAAAAAAsxM/3lYzr8_EKVE/s640/01WS-EST-4-024w.jpg" width="500" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
North Washington square en 1920, photo</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://picturebank.nyu.edu/display2.cfm?imageID=529&time=both" target="_blank">Source Picture Bank</a></div>
<br />
Mais le luxe des nouveaux riches qui se construisent, plus haut, dans la ville, leurs demeures, et le besoin de confort, les chassèrent de leur berceau ; aujourd’hui les artistes, les seuls vraiment sages de cette ville, sont venus se réfugier loin du bruit et de la multitude dans ces maisons délaissées et délabrées.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://3.bp.blogspot.com/-CwluWM8jBVk/VcX-VdkZfuI/AAAAAAAAsxY/oBl-sHkqNwg/s1600/jeanne%2Bde%2Brichemont%2Bpar%2Bdavid.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="http://3.bp.blogspot.com/-CwluWM8jBVk/VcX-VdkZfuI/AAAAAAAAsxY/oBl-sHkqNwg/s640/jeanne%2Bde%2Brichemont%2Bpar%2Bdavid.jpg" width="484" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
Source <a href="http://journalcollectionneurgimpel.blogspot.fr/2015/04/2eme-carnet-18-et-19-juin-1918.html" target="_blank">Le Journal d'un collectionneur</a> (3)</div>
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
J’apprends au peintre que le journal Art in America, qui veut reproduire mon David Jeanne de Ricbemont, m’a demandé qui pourrait l’accompagner d’un article et que j’ai répondu : « Seulement Caro-Delvaille. » Il accepte et dit alors : « Les Américains ne comprennent pas le génie français qui élimine l’inutile et clarifie l’utile ; ils ne comprennent pas Watteau, ils n’y voient qu’un décor, quand Watteau n’a peint que des paysages méditatifs et tristes. Je dirai même qu’entre Greuze et David il n’y a qu’une différence de temps mais pas de science. »
<br />
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
---------------</div>
<div style="text-align: justify;">
Note de l'auteure du blog</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
(1) L'arc dédié à George Washington, véritable symbole du parc a été érigé en 1895, édifié sur son côté nord à partir des dessins de Stanford White pour célébrer le centième anniversaire de l'accession de George Washington à la présidence des États-Unis. À l'origine, il était fait de bois et de papier mâché. Les travaux pour le reconstruire en béton et en marbre se sont étalés de 1890 à 1895. Des sculptures supplémentaires y ont été ajoutées en 1916 et 1918. Aujourd'hui, les étudiants de l'université de New York défilent sous le monument, lors de la cérémonie de remise des diplômes. L'arche a été l'objet d'une rénovation entre 2002 et 2004, pour un budget de 2,7 millions de dollars.<br />
<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Washington_Square_Park" style="text-align: center;" target="_blank">Source Wikipedia</a><br />
<br />
(2) Washington Square, long de 300 mètres, large de 150 et d'une superficie de 4 hectares, est un des lieux les plus populaires du sud de Manhattan où les gens aiment flâner et s'y rencontrer. Le parc a en fait peu de verdure, à part des arbres et des parterres de fleurs, il est presque entièrement pavé et est équipé de tables de jeu d'échecs, installées à demeure, où l'on peut voir les joueurs s'affronter devant un large public. <br />
Cependant, il possède également quelques statues et monuments :<br />
Une fontaine en son centre entourée de bassins.<br />
L'arc dédié à George Washington<br />
Une statue de Giuseppe Garibaldi, au sud-est de la fontaine, fut réalisée par Giovanni Turini (it) et offerte par les Italiens de New York en 1888.<br />
Washington Square est le point de départ de la légendaire Cinquième Avenue que se dirige vers le nord.<br />
<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Washington_Square_Park" style="text-align: center;" target="_blank">Source Wikipedia</a><br />
<br />
(3) Rappel :</div>
<div style="text-align: start;">
<div style="text-align: justify;">
La peinture a été vendue par Gimpel à Berwind pour un David et elle est présentée pour telle dans la presse lors d'une visite d'anciens combattants au musée. <span style="text-align: center;">Source </span><a href="http://journalcollectionneurgimpel.blogspot.fr/2015/04/2eme-carnet-18-et-19-juin-1918.html" style="text-align: center;" target="_blank">Le Journal d'un collectionneur</a><span style="text-align: center;"> </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="text-align: center;"><br /></span></div>
<div style="margin: 0px;">
<div style="text-align: justify;">
---------------</div>
<br /></div>
</div>
<div style="text-align: start;">
<div style="margin: 0px;">
Extrait de Journal d'un collectionneur de René Gimpel - Edition Calmann-Lévy 1963</div>
</div>
<div style="text-align: start;">
<div style="margin: 0px;">
<a href="http://www.editions-hermann.fr/4247-journal-d-un-collectionneur.html">Réédition chez Hermann de 2011</a></div>
</div>
Michelaisehttp://www.blogger.com/profile/07507446767433716705noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5483865224991236651.post-32562005939729638412015-09-04T20:40:00.000+02:002015-09-04T20:40:00.572+02:004e Carnet - 6 et mars 1919<div style="text-align: justify;">
<div style="text-align: center;">
<span style="font-size: large;"><b>6 mars. – Le Nattier Chaponay.</b></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://3.bp.blogspot.com/-iaz9SuEdlJk/VcX6cV2-rTI/AAAAAAAAsw0/1Y_pFJERzhA/s1600/1711--Marie-Madeleine-Coskaer-de-La-Vieuville-Parabere--Ch.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="http://3.bp.blogspot.com/-iaz9SuEdlJk/VcX6cV2-rTI/AAAAAAAAsw0/1Y_pFJERzhA/s400/1711--Marie-Madeleine-Coskaer-de-La-Vieuville-Parabere--Ch.jpg" width="298" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
Source <a href="http://journalcollectionneurgimpel.blogspot.fr/2015/03/1er-carnet-du-18-au-22-mai-1918.html" target="_blank">Le journal d'un collectionneur</a></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
</div>
<div style="text-align: justify;">
Nathan Wildenstein m’écrit qu’il l’a vendu à Ambatielos avec quatre petits Fragonard pour la somme totale de quarante-quatre mille livres, le Nattier étant compris pour trente-quatre mille livres. </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<div style="text-align: center;">
<b><span style="font-size: large;">8 mars. – Collaboration avec Lemordant.</span></b></div>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-xLpWiFuD0Os/VcX5kZNskHI/AAAAAAAAswk/eRr1xxBTwdE/s1600/LA%2BFORGE%2B%252817-18e%2BCahier%252C%2BJuillet-Ao%25C3%25BBt%2B1919%2529.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="http://1.bp.blogspot.com/-xLpWiFuD0Os/VcX5kZNskHI/AAAAAAAAswk/eRr1xxBTwdE/s400/LA%2BFORGE%2B%252817-18e%2BCahier%252C%2BJuillet-Ao%25C3%25BBt%2B1919%2529.JPG" width="295" /></a></div>
</div>
<div style="text-align: center;">
Dans cette revue La Forge de Juillet-Août 1919 : André Buffard : La Vie des Arts [Jean-Julien Lemordant, peintre] (p. 57-59)
<br />
<a href="http://petitesrevues.blogspot.fr/2012_04_01_archive.html" target="_blank">Source Petites Revues</a></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Cette semaine, il m’a téléphoné presque chaque jour pour se tenir au courant des progrès du catalogue. La seule idée d’une erreur, d’une faute, l’effraye, l’énerve. Heureusement, je n’ai que de bonnes nouvelles à lui donner. Je lui ai annoncé que je suis parvenu à faire imprimer par Yale même, que la couverture sera d’un bleu horizon pelucheux, très joli ; que les caractères seront impeccables, la mise en pages harmonieuse et les quinze reproductions soignées, et que leur ton est si chaud !<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-lRffMD8HDB0/VcX6KGRTGLI/AAAAAAAAsws/mtcfAy3dJmI/s1600/lemordant.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="277" src="http://1.bp.blogspot.com/-lRffMD8HDB0/VcX6KGRTGLI/AAAAAAAAsws/mtcfAy3dJmI/s400/lemordant.jpg" width="400" /></a></div>
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Lemordant part demain pour Yale où son exposition ouvrira le 11, il y recevra son prix. Il parlera d’abord sur la guerre, puis de Watteau et de Rude.
Je garde la chambre ; j’ai la grippe.
</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<br />
<div style="text-align: start;">
<div style="margin: 0px;">
<div style="text-align: justify;">
---------------</div>
<br /></div>
</div>
<div style="text-align: start;">
<div style="margin: 0px;">
Extrait de Journal d'un collectionneur de René Gimpel - Edition Calmann-Lévy 1963</div>
</div>
<div style="text-align: start;">
<div style="margin: 0px;">
<a href="http://www.editions-hermann.fr/4247-journal-d-un-collectionneur.html">Réédition chez Hermann de 2011</a></div>
</div>
Michelaisehttp://www.blogger.com/profile/07507446767433716705noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5483865224991236651.post-72699165137116664232015-09-02T20:38:00.000+02:002015-09-02T20:38:00.444+02:004e Carnet - 3 mars 1919<div style="text-align: center;">
<b><span style="font-size: large;">3 mars. – Chez Henry Frick.</span></b><br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://3.bp.blogspot.com/-4PMR2Vz_lDI/VcXzVOAIr4I/AAAAAAAAsvk/obCKUZkxQBk/s1600/800px-Henry_Clay_Frick.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="http://3.bp.blogspot.com/-4PMR2Vz_lDI/VcXzVOAIr4I/AAAAAAAAsvk/obCKUZkxQBk/s400/800px-Henry_Clay_Frick.jpg" width="291" /></a></div>
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<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Henry_Clay_Frick#/media/File:Henry_Clay_Frick.jpg" target="_blank">Source Wikipedia</a></div>
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<br /></div>
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Des corbeaux m’ouvrent la porte. Ce sont ses domestiques habillés de noir, du collet aux chaussures. Frick me reçoit dans sa grande galerie où il a suspendu ses toiles les plus solennelles. C’est une salle immense. Elle est tendue de vert. Sur le sol, un tapis d’une seule pièce et doux comme de la mousse. J’ai déjà décrit l’homme à mon dernier voyage mais, depuis, il a grossi et est entré dans un stade plus avancé de la vieillesse ; son visage s’affaisse, son teint rosé s’inégalise, sa barbe blonde formait masse et elle s’éclaircit.<br />
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<a href="http://3.bp.blogspot.com/-APsjeOMRp7U/VcXzswt-iAI/AAAAAAAAsvs/bm7k30x99Io/s1600/99390-004-34A389AE.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="http://3.bp.blogspot.com/-APsjeOMRp7U/VcXzswt-iAI/AAAAAAAAsvs/bm7k30x99Io/s400/99390-004-34A389AE.jpg" width="301" /></a></div>
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Le même quelques années après</div>
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<a href="http://global.britannica.com/biography/Henry-Clay-Frick" target="_blank">Source Global Britannica</a></div>
<br />
Mais ses yeux froids, prenants et durs, sous son regard bonhomme, restent d’un bleu clair et beau. Je lui parle de mon Watteau <i>l’Accordée du village</i> dont je lui demande cent trente mille dollars.<br />
<br />
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<a href="http://2.bp.blogspot.com/-iEvpsFoqY_4/VcX0Oakcf_I/AAAAAAAAsv0/UJdxNzELdTU/s1600/watteau.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="370" src="http://2.bp.blogspot.com/-iEvpsFoqY_4/VcX0Oakcf_I/AAAAAAAAsv0/UJdxNzELdTU/s640/watteau.jpg" width="500" /></a></div>
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Une des versions de l'Accordée du village- Source collection Alfred de Rotshild (1842-1918), puis son fils, Edmond, et actuellement dans une collection particulière.</div>
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<a href="http://watteau-abecedario.org/accvcopies.htm" target="_blank">Source Abecedario</a></div>
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<br /></div>
J’ai l’impression que Frick n’a jamais vu un Watteau, quoiqu’il affirme le contraire. Pendant que je lui parle, je jette mes regards tout autour de cette pièce et j’avoue que cette collection qu’il léguera, avec cet hôtel, à la ville de New York sera un cadeau royal !</div>
<br />
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<a href="http://4.bp.blogspot.com/-xKbcUdzPKaQ/VcX0-nPNY7I/AAAAAAAAsv8/gEXFniQ5Ugg/s1600/rembrandt-cavalier-polonais.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="420" src="http://4.bp.blogspot.com/-xKbcUdzPKaQ/VcX0-nPNY7I/AAAAAAAAsv8/gEXFniQ5Ugg/s640/rembrandt-cavalier-polonais.jpg" width="500" /></a></div>
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Source <a href="http://www.lebistrotdelarosecroix.com/article-le-cavalier-polonais-87294728.html" target="_blank">Le bistrot de la Rose-Croix</a> (1)</div>
<br />
<div style="-webkit-text-stroke-width: 0px; color: black; font-family: 'Times New Roman'; font-size: medium; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; line-height: normal; orphans: auto; text-align: justify; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: 1; word-spacing: 0px;">
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Le plus beau tableau est le Rembrandt peint par lui-même (1658. Bode 428. Collection : Earl of Illchester). Il est habillé d’une sorte de blouse ou robe d’un jaune richissime. Des mains colossales saisissent les bras de son fauteuil. Potentat humain et savant dont les yeux s’appuient sur le contemplateur et l’écrasent. Un autre Rembrandt magnifique est <i>Le Cavalier polonais</i> (1653). Si son visage n’était pas celui d’un jeune homme, je jurerais que c’est le Juif errant qui passe là, dans ce paysage où se résument toutes les incertitudes, où l’hospitalité à chaque pas s’éloigne, où l’air n’est qu’un doute immense. Son cheval est aussi lamentable qu’héroïque, il courra ainsi pour l’éternité, avec ses membres disjoints et dans son mouvement saccadé qui s’accommode de tous les terrains. Il y a deux Ver Meer ; aucun n’est tout à fait beau, mais c’est aussi qu’ils sont retouchés.<br />
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<a href="http://1.bp.blogspot.com/-bi0YQGGfLZc/VcX2CWVOLmI/AAAAAAAAswI/DsEq61sXQw4/s1600/800px-Johannes_Vermeer_-_De_Soldaat_en_het_Lachende_Meisje_-_Google_Art_Project.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="540" src="http://1.bp.blogspot.com/-bi0YQGGfLZc/VcX2CWVOLmI/AAAAAAAAswI/DsEq61sXQw4/s640/800px-Johannes_Vermeer_-_De_Soldaat_en_het_Lachende_Meisje_-_Google_Art_Project.jpg" width="500" /></a></div>
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Le soldat et la servante qui rit de Vermeer (2)</div>
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<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Soldat_et_jeune_fille_riant" target="_blank">Source Wikipedia</a></div>
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Le meilleur est Le <i>Soldat et la Servante qui rit</i>. Le beau mousquetaire, quoiqu’il soit de dos ! Combien ce conquérant de cabaret, avec son chapeau à bords immenses, apparaît formidable à la douce jeune fille ; elle rit, le regarde, elle est sans résistance.<br />
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<a href="http://2.bp.blogspot.com/-YCDh4DSrxOY/VcX3AA0iOcI/AAAAAAAAswQ/cLC5oEdPtxs/s1600/800px-Jan_Vermeer_van_Delft_014.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="560" src="http://2.bp.blogspot.com/-YCDh4DSrxOY/VcX3AA0iOcI/AAAAAAAAswQ/cLC5oEdPtxs/s640/800px-Jan_Vermeer_van_Delft_014.jpg" width="500" /></a></div>
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La leçon de musique de Vermeer (3)</div>
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<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Le%C3%A7on_de_musique_(Vermeer)" target="_blank">Source Wikipedia</a></div>
<br />
L’autre Vermeer <i>La Leçon de musique</i> avec aussi un peu d’amour. Plusieurs Van Dyck et plusieurs beaux Hals dont son portrait (1635), Le Bourgmestre, de la collection Kann, puis La Femme assise dans un fauteuil, de la collection Yerkes, et l’Amiral de Ruyter, mais ce peintre n’a jamais su donner à ses modèles la personnalité de leur état social, sauf parfois dans leurs mains.<br />
<br />
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<a href="http://1.bp.blogspot.com/-q5vSavY0l1Y/VcX4He--tPI/AAAAAAAAswY/YoWdnKp_f5U/s1600/hals.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="http://1.bp.blogspot.com/-q5vSavY0l1Y/VcX4He--tPI/AAAAAAAAswY/YoWdnKp_f5U/s400/hals.jpg" width="360" /></a></div>
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Hals, Amiral de Ruyter</div>
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<a href="http://www.gutenberg.org/files/37313/37313-h/37313-h.htm" target="_blank">Source Gutenberg</a></div>
<br /></div>
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Note de l'auteure du blog</div>
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(1) Il reste seulement le "R" de la signature sur la droite, car depuis sa réalisation en 1655 ce tableau retrouvé dans un château en Pologne a été un peu raccourci au cours des âges... Il est visible à New-York car il fait partie de la Collection Flick exposée à côté de Central Park. </div>
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Les cavaliers sont très rares dans l'œuvre de Rembrandt, mais ce cheval se retrouve dans un dessin de jeunesse, ce qui facilite l'authentification par les experts.</div>
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Ce "Cavalier Polonais", un jeune cavalier sur un vieux cheval (c'est le conseil que l'on donne dans les clubs équestres en complétant: "et un vieux cavalier sur un jeune cheval...") semble engagé dans une sorte "d'obligation irréversible" selon la formule d'un critique.</div>
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Il s'agit vraisemblablement d'une représentation du Comte de Saint Germain...</div>
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<span style="text-align: center;">Source </span><a href="http://www.lebistrotdelarosecroix.com/article-le-cavalier-polonais-87294728.html" style="text-align: center;" target="_blank">Le bistrot de la Rose-Croix</a></div>
<br />
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(2) Le sujet principal est la femme, une lumière douce tombe directement sur son visage. Elle ressemble à la femme de Vermeer, Catharina Bolnes, qui a probablement posé pour plusieurs de ses peintures. Les Rayon X ont révélé que Vermeer avait prévu de peindre la femme avec un grand col blanc, mais celui-ci aurait caché une partie de sa robe jaune. En outre, la cape a été plus tard étendue de manière à couvrir l'ensemble de ses cheveux, afin d'attirer l'attention sur l'expression de son visage. Ce corsage jaune avec des tresses apparaît dans de nombreux autres portraits de Vermeer, c'était un vêtement généralement porté tous les jours. La femme porte également un tablier bleu sur sa robe, mais il est caché par les ombres de la table. Les tabliers bleus se portaient fréquemment à cette époque, car ils cachaient bien des taches. Les historiens d'art ont interprété cela comme voulant dire que le soldat a surpris la jeune fille avec une visite impromptue au cours de ses tâches matinales. La femme tient un verre de vin, habituellement utilisé pour le vin blanc. Parce qu'à cette époque, le vin coûtait plus cher que la bière, il illustre sa richesse.</div>
<div style="text-align: justify;">
Plusieurs tableaux de Vermeer sont agrémenté d'une carte peinte avec des détails tels qu'il est possible de l'identifier. La carte de la Hollande et de la Frise occidentale est de Willem Blaeu. Aucun exemplaire connu n'a survécu, mais son existence est connue par des archives; la deuxième édition a été publiée en 1621, intitulé "Nova et Accurata Totius Hollandiae Westfriesiaeq. Topographia, Descriptore Balthazaro Florentio a Berke[n]rode Batavo". (Carte nouvelle et précise de la description de l'ensemble de la Hollande et de la Frise de l'ouest. Topographie, Description Balthazaro Florence Berks[n]rode le batave). Vermeer en avait probablement une copie à sa disposition. C'est un autre signe de richesse, les cartes étant très coûteuses.</div>
<div style="text-align: justify;">
Les historiens d'art pensent que Vermeer a utilisé une chambre noire pour obtenir les fuyantes dans cette peinture, au lieu d'utiliser une formule mathématique, ce dispositif mécanique lui aurait permis de se rendre compte de la taille relative des personnages. La manière dont il représente les perspectives dans nombre de ses tableaux, penche également dans ce sens. Une chambre noire fonctionne un peu comme une caméra en projetant une image. Toutefois il n'existe aucune preuve historique de cela. </div>
<div style="text-align: justify;">
<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Soldat_et_jeune_fille_riant" style="text-align: center;" target="_blank">Source Wikipedia</a></div>
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<br /></div>
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(3) La plupart des experts pensent qu'il a été peint entre 1662 et 1665, bien que d'autres pensent à 1660.<br />
Dans une pièce éclairée par la lumière du jour, une jeune écolière vue de dos, prend sa leçon de musique en jouant de l'épinette. Un homme debout à côté, probablement son professeur, la regarde et l'écoute attentivement. Sur l'instrument une inscription indique : « La musique est le compagnon de la joie et la guérison de la détresse ». Sur le mur, au-dessus de la femme, un miroir tel un spectateur reflète ce qui se passe.<br />
Au premier plan, une table est recouverte d'un tapis multicolore, sur lequel se tient une carafe blanche sur un plateau.<br />
Sur le mur de droite, on peut deviner une partie d'un tableau, probablement Caritas Romana (de miséricorde romaine), dans le style de Caravage ou de Dirck van Baburen, montrant Péro condamné à mourir de faim mais qui est nourri par le lait de sa propre fille.
<br />
Le travail représente une scène d'intérieur, avec peu de personnages, éclairée par la gauche. La perspective est scrupuleusement respectée, comme on le voit sur le miroir, les carreaux du sol et la viole de gambe.<br />
La lumière naturelle pénètre par la fenêtre sur le côté gauche de l'image, en se concentrant sur des surfaces travaillées, faisant rejaillir des paillettes sur le tapis de soie ou réfléchi le pichet de cuivre porcelaine blanche.<br />
Vermeer transmet son grand détail la qualité tactile des différentes surfaces: marbre, soie ou de velours.<br />
La relation étroite entre la musique et l'amour est une question pour Vermeer lorsqu'il a peint cette toile dans les premières années des années 1660, peu de temps après avoir été nommé récepteur de la guilde des peintres de Delft en 1662. Ce travail semble l'éloigner temporairement des intérieurs bourgeois et il va vers une classe sociale plus élevée, comme le montre la présence du miroir ou le tapis oriental sophistiqué recouvrant la table au premier plan.<br />
L'application de couleur avec «pointillisme» donne une lumière étincelante sur la surface picturale, dans un style qui a attiré influencé des impressionnistes comme Renoir et Van Gogh.<br />
<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Le%C3%A7on_de_musique_(Vermeer)" style="text-align: center;" target="_blank">Source Wikipedia</a></div>
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<br /></div>
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<br /></div>
</div>
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Extrait de Journal d'un collectionneur de René Gimpel - Edition Calmann-Lévy 1963</div>
</div>
<div style="text-align: start;">
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<a href="http://www.editions-hermann.fr/4247-journal-d-un-collectionneur.html">Réédition chez Hermann de 2011</a></div>
</div>
Michelaisehttp://www.blogger.com/profile/07507446767433716705noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5483865224991236651.post-71910905044061404282015-08-31T20:41:00.000+02:002015-08-31T20:41:00.645+02:004e Carnet - 1er et 2 mars 1919<div style="text-align: justify;">
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<b><span style="font-size: large;">1er mars. – Première visite à Jean-Julien Lemordant (1).</span></b></div>
</div>
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<br /></div>
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<a href="http://4.bp.blogspot.com/-zCKecX53NxA/VcXrignheZI/AAAAAAAAsuc/SjYo2m5nsOQ/s1600/Jean-Julien_Lemordant_1917.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="620" src="http://4.bp.blogspot.com/-zCKecX53NxA/VcXrignheZI/AAAAAAAAsuc/SjYo2m5nsOQ/s640/Jean-Julien_Lemordant_1917.jpg" width="500" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
Lemordant en 1917 - <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Jean-Julien_Lemordant_1917.jpg" target="_blank">Source Wikipedia</a></div>
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<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
C’était un peintre. La guerre l’a rendu aveugle. Il est arrivé hier au soir sur le transatlantique Espagne. Ah ! qui donc l’a logé dans cette étroite chambre d’hôtel* où le jour n’entre pas ? C’est parce qu’il ne voit pas que je voudrais que sa chambre fût immense et que la lumière entrât à flots. Il est 3 heures et demie. Il tourne le dos à la fenêtre et derrière lui une petite lampe est allumée. Il est étendu sur un fauteuil à côté de son lit et sa jambe grièvement blessée repose sur une chaise. Deux cannes sont jetées sur les couvertures. Sa tête et la moitié de son visage sont entourées de linges. Je juge, par l’expression énergique de son nez et par sa bouche bien dessinée, que tous ses traits doivent être fins et réguliers. Sa moustache est noire et taillée. Il a retiré sa tunique, il porte un gilet de laine brune. Son képi de lieutenant traîne sur son lit.
Sa vie de soldat fut héroïque. Le Goffic l’a chantée ; Geffroy l’a écrite. Son parler est franc, sa pensée pondérée. Je lui parle de Caro-Delvaille qui a travaillé avec lui chez Bonnat et qui veut venir le voir le plus tôt possible.<br />
<br />
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<a href="http://3.bp.blogspot.com/-MElqYTE-Peo/VcXuDWvKvJI/AAAAAAAAsuo/5BBMwMrpv24/s1600/Salle-a-manger-epee.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="297" src="http://3.bp.blogspot.com/-MElqYTE-Peo/VcXuDWvKvJI/AAAAAAAAsuo/5BBMwMrpv24/s400/Salle-a-manger-epee.jpg" width="400" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://3.bp.blogspot.com/-SSmulxcteeM/VcXuDZQUG3I/AAAAAAAAsus/kFbMl3tjh0g/s1600/Salle%2BLemordant.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="620" src="http://3.bp.blogspot.com/-SSmulxcteeM/VcXuDZQUG3I/AAAAAAAAsus/kFbMl3tjh0g/s640/Salle%2BLemordant.jpg" width="400" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
La salle de restaurant de l'Hôtel de l'Épée décorée par Lemordant en 1905</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
Et la salle Lemordant avec les décorations de cette salle actuellement.</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://www.mbaq.fr/musee-collections/la-salle-lemordant/" style="text-align: justify;" target="_blank">Source Musée de Quimper</a></div>
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Lemordant est arrivé ici sous les auspices du haut-commissariat français pour recevoir le prix Henry E. Howland, que lui a décerné l’université de Yale, et que l’on donne tous les deux ans pour récompenser une œuvre de haut idéalisme dans les sciences ou les arts. La bourse est de quinze cents dollars. Pour les Européens, elle sert juste à payer le voyage car ils sont obligés de venir jusqu’ici et de parler à l’Université.
Le service de propagande a aussi demandé à Lemordant d’apporter ses tableaux ; il a trois cents toiles et dessins avec lui, dont plus des deux tiers lui appartiennent. Je vais lui organiser son exposition dans mes galeries. La générosité est en lui, je le sens aussitôt. C’est ainsi qu’il refuse que les catalogues soient vendus à son profit ; le bénéfice ira à une œuvre.<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-X2MiYhvl3vk/VcXvz6r8VPI/AAAAAAAAsvE/nOtCEMncTuc/s1600/Julien_Lemordant.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="http://1.bp.blogspot.com/-X2MiYhvl3vk/VcXvz6r8VPI/AAAAAAAAsvE/nOtCEMncTuc/s400/Julien_Lemordant.jpg" width="296" /></a></div>
<div style="text-align: center;">
Le peintre et son chien Romeo après sa blessure</div>
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<a href="http://kbcpenmarch.franceserv.com/mapage25/index.html" target="_blank">Source Karten Bost Coz Penmarch</a></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
</div>
<div style="text-align: justify;">
Il va faire des conférences sur la peinture française du XVIIIe. Il me parle de Watteau, il croit que les Américains l’aiment beaucoup ; je l’étonne quand je lui apprends qu’ils ne l’apprécient pas et que même tout le XVIIIe est quelque peu méprisé. Il me dit alors : « Vous m’accorderez pourtant, je pense, que Watteau est un des plus grands peintres qui aient jamais existé ! Mes conférences iront de lui à Rodin, autre géant, aussi grand que Michel-Ange. » Je lui conseille d’insister sur
le côté humain et réaliste de Watteau. « Vous avez raison, me dit-il, oui, il a peint son temps. Et nous, modernes, ne pouvons-nous pas être grands en peignant l’ouvrier, l’usine et la mécanique ? » Je lui parle alors de ses figures de débardeurs. « C’est que, me dit-il, je ne suis pas exclusivement un peintre de la Bretagne. Je suis Breton, j’aime mon pays, j’aime ses habitants, j’ai aimé sa couleur, mais avant tout, j’étais un décorateur, et le décorateur porte un monde multiple en son cerveau. »</div>
<div style="text-align: justify;">
Lemordant donne l’impression de parler de façon saccadée mais, en fait, il martèle ses périodes qui sont très courtes. Je crois qu’il deviendra un excellent conférencier.
<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
<span style="font-size: large;"><b>2 mars. – Deuxième visite à Lemordant.</b></span><br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://3.bp.blogspot.com/-AKUjEbl8fwk/VcXwE-anApI/AAAAAAAAsvM/A2A5GyHzy2c/s1600/frameimage.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="http://3.bp.blogspot.com/-AKUjEbl8fwk/VcXwE-anApI/AAAAAAAAsvM/A2A5GyHzy2c/s400/frameimage.jpg" width="307" /></a></div>
Le portrait de Lemordant en 1918 par Cecilia Beaux (1855-1942)<br />
<a href="http://www.allposters.com/-sp/Lieutenant-Jean-Julien-Lemordant-c-1918-Posters_i9869886_.htm" target="_blank">Source AllPosters</a><br />
<br /></div>
Je passe deux heures avec lui qui sont entièrement consacrées à la confection de son catalogue auquel il attache beaucoup d’importance. Il veut que ce soit une œuvre d’art comme impression, et quand je lui dis que je connais bien l’art de la typographie, il en est très content. Mais, hélas ! nous avons si peu de temps devant nous, à peine huit jours ! Il me passe les photographies préparées par son secrétaire et nous décidons d’en reproduire quinze. Une exposition de ses œuvres a eu lieu en 1917 chez l’antiquaire Guiraud, rue Roquépine à Paris, et, à cause de la guerre, un très mauvais catalogue fut alors imprimé. Lemordant en fait la critique, oh ! pas du tout comme l’aveugle qui veut donner l’illusion qu’il voit ; c’est une image très nette qui s’est formée en son cerveau.<br />
Impossible de le convaincre de vendre le catalogue à son profit ; il propose de donner l’argent aux soldats aveugles américains. Y en a-t-il ? « Vous appellerez peut-être cela de la sentimentalité, me dit-il, mais je suis un sentimental, un sentimental de cette Bretagne pleine de poésie, d’une poésie que l’on ne connaît pas, car sa poésie à elle n’est pas vraiment sentimentale, elle est grave. »
<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://4.bp.blogspot.com/-WcOKKDyWrug/VcXvZwAodqI/AAAAAAAAsu8/p8nRFFzmKhA/s1600/72109-38.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="http://4.bp.blogspot.com/-WcOKKDyWrug/VcXvZwAodqI/AAAAAAAAsu8/p8nRFFzmKhA/s640/72109-38.jpg" width="500" /></a></div>
<div style="text-align: center;">
Guerre 1914-1918. Le peintre Jean-Julien Lemordant, "dont la vue a été très compromise par suite d'une grave blessure de guerre, a reçu la croix de la Légion d'honneur", le 23 novembre 1916, aux Invalides.</div>
<div style="text-align: center;">
© Piston / Excelsior – L'Equipe / Roger-Viollet</div>
<div style="text-align: center;">
<a href="http://www.parisenimages.fr/fr/galerie-collections/72109-38-guerre-1914-1918-peintre-jean-julien-lemordant-dont-vue-a-ete-tres-compromise-suite-dune-grave-blessure-guerre-a-recu-croix-legion-dhonneur-23-novembre-1916-aux-invalides" target="_blank">Source Paris en Images</a></div>
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<b>Note de Gimpel</b><br />
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Numéro 224 à l’hôtel Vanderbilt.<br />
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<b>Notes de l'auteure du blog</b><br />
<br />
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(1) Le père de Jean-Julien Lemordant était maçon, peut-être marin à l'occasion, et sa mère femme au foyer. D'après ce qui a été raconté au moment du retour triomphal du peintre dans sa ville natale en janvier 1923, son grand-père aurait été « ancien corsaire ». Orphelin dès l'adolescence, sans ressource, Jean-Julien Lemordant réussit à étudier la peinture à Rennes puis à Paris dans l'atelier de Léon Bonnat.</div>
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Ancien élève de l'École régionale des beaux-arts de Rennes où il est le condisciple de Camille Godet, Pierre Lenoir et Albert Bourget, Jean-Julien Lemordant perd la vue durant la Première Guerre mondiale, en octobre 1915 durant la Bataille de l'Artois, mais <b>la recouvre en 1923</b>.<br />
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<a href="http://4.bp.blogspot.com/-tlh_3vqyyZI/VcXxcu9oaXI/AAAAAAAAsvY/tiTW1VGs7fo/s1600/d%25C3%25A9cor%2Blemerdant.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="300" src="http://4.bp.blogspot.com/-tlh_3vqyyZI/VcXxcu9oaXI/AAAAAAAAsvY/tiTW1VGs7fo/s640/d%25C3%25A9cor%2Blemerdant.jpg" width="500" /></a></div>
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Décor pour l'Hôtel de l'Épée de Lemordant - <a href="https://www.flickr.com/photos/51366740@N07/7682674086" target="_blank">Source Flick</a></div>
<br /></div>
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Peintre de la Bretagne et de la mer, on l'a qualifié parfois de « fauve breton », quoiqu'il ait travaillé surtout à Paris. Sa palette très colorée est une de ses principales qualités et il sait admirablement représenter les mouvements des hommes, les danses, mais aussi ceux de la mer, du vent, de la pluie. Son œuvre principale demeure la grande décoration que lui commanda le maire de Rennes, Jean Janvier, pour décorer le plafond du théâtre, aujourd'hui Opéra. Réalisée avec une grande rapidité, l'œuvre fut mise en place en 1914. Elle représente une danse bretonne endiablée aux multiples personnages. On connaît au moins 60 études préparatoires à cette grande composition, le musée des beaux-arts de Rennes en conservant une. Signalons aussi le décor conçu, sur le thème général de la Bretagne, pour l'hôtel de l’Épée à Quimper. Menacé de disparition lorsque l'hôtel ferma en 1975, il fut acquis par le musée des beaux-arts de Quimper, mais le manque de place ne permit de l'exposer qu'après rénovation complète du musée en 1993 .</div>
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Il se construit un hôtel particulier au numéro 48 avenue René-Coty à Paris, en sa qualité d'architecte, ancien élève d'Emmanuel Le Ray, architecte de la ville de Rennes.</div>
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<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Julien_Lemordant" target="_blank">Source Wikipedia</a><br />
<br />
(2) Cette vaste salle constitue en quelque sorte le cœur du musée. Ses boiseries servent de cadre au grand décor réalisé en 1906/1909 par Jean-Julien Lemordant (1878 – 1968) pour le café de l’Epée à Quimper. <br />
En 1905, les propriétaires du plus célèbre établissement de Cornouaille demandent au peintre de décorer les deux salles à manger. Lemordant imagine une décoration de plus de 65 m2, découpée en 23 peintures illustrant différentes thématiques : Dans le vent et Contre le vent montrent des Bigoudens en costume de fête marchant le long de la côte de Saint-Pierre vers Saint-Guénolé, puis sur la plage de la baie d’Audierne pour se rendre au pardon de Penhors. Le Pardon décrit l’aspect profane d’un pardon du pays bigouden : le cabaret sous une tente, le vendeur d’images pieuses, les différents groupes répartis entres la chapelle et la fontaine miraculeuses. Ces deux ensembles sont présentés au Salon d’automne de 1907. Le succès tant parisien que breton est exceptionnel.<br />
La rénovation de 1993 permet la présentation de l’ensemble du décor conçu par Lemordant selon sa disposition originale, dans un espace qui est un lieu de passage et de rencontre.<br />
L’année suivante, Lemordant complète cette « épopée du peuple bigouden » et expose les toiles composant les deux autres séries : Le Goémon montre les hommes et les femmes recueillant le goémon flottant près du rivage ; Le Port raconte les activités des marins qui raccommodent des filets, cousent des toiles et se préparent à la pêche. La décoration sera complétée en 1908-1909 par deux grandes toiles qui représentent le phare d’Eckmühl et la chapelle Notre-Dame-de-la-Joie.<br />
En 1975, l’hôtel de l’Epée ferme, son mobilier et sa décoration sont mis en vente. Le musée acquiert la décoration mais ne peut exposer qu’une toile.<br />
La rénovation de 1993 permet la présentation de l’ensemble du décor conçu par Lemordant selon sa disposition originale, dans un espace qui est un lieu de passage et de rencontre.<br />
<a href="http://www.mbaq.fr/musee-collections/la-salle-lemordant/" target="_blank">Source Musée de Quimper</a><br />
<br />
<br />
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Extrait de Journal d'un collectionneur de René Gimpel - Edition Calmann-Lévy 1963</div>
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<a href="http://www.editions-hermann.fr/4247-journal-d-un-collectionneur.html">Réédition chez Hermann de 2011</a></div>
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Michelaisehttp://www.blogger.com/profile/07507446767433716705noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5483865224991236651.post-71810856885766376182015-08-29T21:16:00.000+02:002015-08-29T21:16:00.830+02:004e Carnet - 28 février 1919<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://4.bp.blogspot.com/-4HEjjOHrQkY/VcXpBrsrxHI/AAAAAAAAsuI/3gaIStkIy1s/s1600/caro%2Bdelvaille.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="470" src="http://4.bp.blogspot.com/-4HEjjOHrQkY/VcXpBrsrxHI/AAAAAAAAsuI/3gaIStkIy1s/s640/caro%2Bdelvaille.jpg" width="500" /></a></div>
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Henry Caro-Delvaille (French, 1876-1928), "Elégantes au bord de la mer" </div>
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<a href="https://www.flickr.com/photos/sofi01/6883351294" target="_blank">Source Flickr</a></div>
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<b><span style="font-size: large;"><br /></span></b></div>
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<b><span style="font-size: large;">28 février. – À dîner chez Caro-Delvaille.</span></b></div>
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Il me dit : « J’aime la fresque avec enthousiasme, c’est une détente et une gymnastique, l’art des tons à plat et des tons justes à mettre vite, l’erreur non permise, les pots de colle que l’on vous passe en vitesse par derrière. La chair, criez-vous, puis l’ambre… là, en succession. C’est un métier noble. Ah ! pourquoi Puvis de Chavannes a-t-il peint sur toile ! La fresque lui aurait donné le relief et l’éternité. »</div>
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<br /></div>
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<a href="http://4.bp.blogspot.com/-UJmV0RXFnJ0/VcXnF-5IyeI/AAAAAAAAst0/xIXjl8_l8BU/s1600/latouche%2Barnaga.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="300" src="http://4.bp.blogspot.com/-UJmV0RXFnJ0/VcXnF-5IyeI/AAAAAAAAst0/xIXjl8_l8BU/s400/latouche%2Barnaga.jpg" width="400" /></a></div>
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<a href="http://4.bp.blogspot.com/-4Z-yQ7H9oVw/VcXnSnCiReI/AAAAAAAAst8/cDqthEy1bx8/s1600/photo_gaston_la_touche2.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="130" src="http://4.bp.blogspot.com/-4Z-yQ7H9oVw/VcXnSnCiReI/AAAAAAAAst8/cDqthEy1bx8/s400/photo_gaston_la_touche2.jpg" width="400" /></a></div>
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<a href="http://www.arnaga.com/artistes%20decorateurs%20arnaga.aspx" target="_blank">Source l'Arnaga</a> (1)</div>
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<br /></div>
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<br /></div>
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Caro parle des fresques qu’il a faites pour Rostand à Cambo. « Je l’aimais beaucoup », nous dit-il. « En société, il prenait des allures de pantin et, au fond, dans l’intimité, il était très bonhomme et très loin du poète mondain qui, dans les salons, disait avec fatuité : « Moi, l’argent, je sais le dépenser. » Maintenant chaque convive parle du fils de Rostand.<br />
<br />
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<a href="http://2.bp.blogspot.com/-1x3LQli0Z8k/VcXqmbWTILI/AAAAAAAAsuU/VoPHMtuwl8E/s1600/arnaga%2Brostand.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="350" src="http://2.bp.blogspot.com/-1x3LQli0Z8k/VcXqmbWTILI/AAAAAAAAsuU/VoPHMtuwl8E/s640/arnaga%2Brostand.jpg" width="500" /></a></div>
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Edmond Rostand et sa villa l'Arnaga</div>
<br /></div>
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Caro-Delvaille raconte une aventure dont on a beaucoup parlé un été à Cambo : à côté, dans un petit village, avait été fondé un club de tennis pour jeunes gens et jeunes filles, mais une petite demi-mondaine, installée et perdue dans ces montagnes, en franchit un jour innocemment la porte et on la chassa comme une chienne. Maurice Rostand, indigné de cette grossièreté – il avait quatorze ans – se précipite vers elle, lui offre son bras, sort avec elle et une fois sur la route la salue et se retire. Le lendemain, il passait par le village avec son cadet lorsqu’une domestique vient vers lui et, lui désignant une maison, juste en face, lui dit qu’une dame demande à lui parler. Maurice, surpris, s’y dirige assez tremblant et trouve la petite dame de la veille qui lui sert une tasse de thé. Troublé, assis sur le coin d’une chaise, il avale d’un coup le breuvage amer et la quitte en coup de vent en lui criant : « Ma nounou m’attend ! » Il court chez sa mère, lui conte l’aventure et elle, défaillante, lui dit : « Mon pauvre petit, t’est-il arrivé quelque chose ? Dis-moi toute la vérité. » Et tandis qu’elle écrasait Maurice dans ses bras, une petite voix, celle du frère, s’élève : « Rassure-toi, maman, j’étais en bas, ils n’ont pas eu le temps. »</div>
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<br /></div>
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<br /></div>
--------------<br />
Note de l'auteure du blog<br />
<br />
<div style="text-align: justify;">
(1) Aucune fresque n'est, sur <a href="http://www.arnaga.com/index.aspx" target="_blank">le site de l'Arnaga</a>, indiquée comme étant précisément de Caro-Delvaille. En fait, il semble qu'en 1905, Edmond Rostand lui ait confié la décoration de sa ville de Cambo, où le peintre réalisa des fresques <u>avec</u> G. La Touche : fresque que j'ai donc mises en illustration.</div>
<br />
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</div>
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Extrait de Journal d'un collectionneur de René Gimpel - Edition Calmann-Lévy 1963</div>
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<a href="http://www.editions-hermann.fr/4247-journal-d-un-collectionneur.html">Réédition chez Hermann de 2011</a></div>
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Michelaisehttp://www.blogger.com/profile/07507446767433716705noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5483865224991236651.post-6711713232211716102015-08-27T21:13:00.000+02:002015-08-27T21:13:00.048+02:004e Carnet - 20/25 février 1919<div style="text-align: center;">
<b><span style="font-size: large;">20 février. – Attentat contre Clemenceau.</span></b><br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-UHy77ktgFyk/VcOXK6VnxgI/AAAAAAAAsqk/VOuzOe6MiZQ/s1600/attentat.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="300" src="http://1.bp.blogspot.com/-UHy77ktgFyk/VcOXK6VnxgI/AAAAAAAAsqk/VOuzOe6MiZQ/s640/attentat.jpg" width="500" /></a></div>
<a href="http://grande.guerre.pagesperso-orange.fr/mars19.html" target="_blank">Source Grande Guerre</a></div>
<br />
<div style="text-align: justify;">
On a tiré sept balles sur lui dont deux l’ont atteint. Il ne serait pas sérieusement blessé.</div>
<br />
<div style="text-align: center;">
<b><span style="font-size: large;">Ernest apprend à lire.</span></b></div>
<br />
<div style="text-align: justify;">
J’aurais aimé qu’en ce jour il me fît une réflexion quelconque, mais le jour qui devra lui apporter tant de joie avec tant de peine, ce jour ressemble pour lui aux autres jours.</div>
<br />
<div style="text-align: center;">
<b><span style="font-size: large;">25 février. – Au musée de Cleveland.</span></b></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://3.bp.blogspot.com/-NyY1gL1MDbA/VcOX8YpFnrI/AAAAAAAAsqs/RC2VzchhTYY/s1600/Pierre_Puvis_de_Chavannes_-_L%2527%25C3%25A9t%25C3%25A9_%25281891%2529.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="http://3.bp.blogspot.com/-NyY1gL1MDbA/VcOX8YpFnrI/AAAAAAAAsqs/RC2VzchhTYY/s640/Pierre_Puvis_de_Chavannes_-_L%2527%25C3%25A9t%25C3%25A9_%25281891%2529.jpg" width="500" /></a></div>
<div style="text-align: justify;">
<div style="text-align: center;">
<a href="https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Pierre_Puvis_de_Chavannes_-_L%27%C3%A9t%C3%A9_(1891).jpg" target="_blank">Source Wikimedia (musée de Clevland)</a></div>
<br />
S’ouvre une petite exposition d’art français où se fourvoient des meubles anglais et italiens. Je signale aux conservateurs un peu ignorants ces loups auprès de nos bergères. Je leur fais retirer quelques dessins faux, genre XVIIIe, prêtés par le dessinateur français X… Je suis certain qu’ils sont de lui. C’est une façon de se voir exposé dans un musée. Il a un petit talent d’illustrateur. Mais il est lamentable dans l’imitation XVIIIe et croit qu’on se peut méprendre quand il imite Watteau ou Fragonard*. Le musée est un joli petit bâtiment en marbre, inauguré depuis moins de trois ans et déjà assez riche en dons : un beau Puvis de Chavannes, l'Eté ; une collection assez pauvre de primitifs. Je remarque un tout petit tableau, un Christ, proche de Simone Martini.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://2.bp.blogspot.com/-qHPGhRDhtVI/VcXEE9epwgI/AAAAAAAAsrk/2COseMZSzaE/s1600/cleveland.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="130" src="http://2.bp.blogspot.com/-qHPGhRDhtVI/VcXEE9epwgI/AAAAAAAAsrk/2COseMZSzaE/s640/cleveland.jpg" width="500" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://summertownstock.com/panoramicsforweb/clevelandohio1916.htm" target="_blank">Cleveland en 1916</a></div>
<br /></div>
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On s’intéresse beaucoup à l’art ici ; la ville est riche parce qu’elle est entourée de mines de charbon et de puits de pétrole. On y fabrique des automobiles. Les voitures y sont si nombreuses qu’on ne peut les garer qu’en les plaçant perpendiculairement aux trottoirs. Williams me disait très sérieusement l’autre jour : « A Cleveland et à Détroit, il faut être mendiant pour ne pas avoir d’automobile. »</div>
<div style="text-align: justify;">
A part un ou deux bâtiments publics, poste, douane, où l’on sent l’influence de l’École des beaux-arts, je n’emporte de Cleveland que la surprise d’avoir trouvé, le matin, sous la porte de ma chambre, le journal de la ville fourni gratuitement par l’hôtel, et aussi le souvenir de mon étonnement en constatant, le soir, à
7 heures, quand je sortais de ma chambre, que ma clef fermait automatiquement toutes les lumières et qu’elle les ouvrait quand j’y rentrais.
</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
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Note de Gimpel</div>
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<br /></div>
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* J’ai prêté une superbe console en fer forgé Louis XIV, deux tableaux de Drouais achetés vingt mille francs à Guiraud qui les avait découverts à Nice. Un David repris à Berwind dans un échange. Une commode en acajou, signée Riesener, deux superbes fauteuils Régence, tapisserie de Paris.<br />
<br />
<div style="text-align: start;">
<div style="margin: 0px;">
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<div style="text-align: start;">
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Extrait de Journal d'un collectionneur de René Gimpel - Edition Calmann-Lévy 1963</div>
</div>
</div>
<div style="text-align: start;">
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<a href="http://www.editions-hermann.fr/4247-journal-d-un-collectionneur.html">Réédition chez Hermann de 2011</a></div>
</div>
</div>
</div>
Michelaisehttp://www.blogger.com/profile/07507446767433716705noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5483865224991236651.post-2345364725973335952015-08-25T21:12:00.000+02:002015-08-25T21:12:00.757+02:004e Carnet - 17 février 1919<div style="text-align: center;">
<b><span style="font-size: large;">17 février. – Chez Mme Otto Kahn.</span></b></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://3.bp.blogspot.com/-NwWoLXcuRW8/VcOPxngAosI/AAAAAAAAspg/O9pQtKegdZs/s1600/1024px-Otto_Kahn_Mansion_010_stitched.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img 500="" border="0" height="" src="http://3.bp.blogspot.com/-NwWoLXcuRW8/VcOPxngAosI/AAAAAAAAspg/O9pQtKegdZs/s640/1024px-Otto_Kahn_Mansion_010_stitched.jpg" width="500" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Otto_H._Kahn_House" target="_blank">Source Wikipedia</a> (1)</div>
<div style="text-align: center;">
<b><span style="font-size: large;"><br /></span></b></div>
<div style="text-align: justify;">
C’est une grande fatigue d’écrire ici et j’ai besoin de beaucoup de courage. Ainsi, je sors d’un magnifique hôtel particulier nouvellement construit, Renaissance italienne ; architecte : un Écossais de beaucoup de talent, Steinhouse ; de superbes tableaux et objets d’art, et cependant rien ne m’inspire. C’est pourtant la plus belle maison aujourd’hui à New York, mais un ennui mortel tombe de ces pierres que ne peut animer Mme Otto Kahn, encore jolie et qui est intelligente et pleine de goût.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://2.bp.blogspot.com/-Nz6WV3sASCs/VcOVJ2bnV1I/AAAAAAAAsqY/hGD6_ID24bw/s1600/image013.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="http://2.bp.blogspot.com/-Nz6WV3sASCs/VcOVJ2bnV1I/AAAAAAAAsqY/hGD6_ID24bw/s640/image013.jpg" width="435" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
Adelaïde Wolf Kahn</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
Source <a href="http://www.newyorksocialdiary.com/social-history/2015/otto-kahns-palm-beach" target="_blank">Otto Kahn's Palm Beach</a></div>
<br />
Oui, elle a de beaux objets, mais elle les possède sans qu’ils lui appartiennent parce qu’elle ne sait rien de leur histoire et ne soupçonne pas leur passé. Elle les aime comme on aime les enfants des autres, sans le serrement au cœur. Les objets d’art le lui rendent bien. Ils restent plantés là comme des réverbères qui ne s’allument jamais.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://3.bp.blogspot.com/-0rhR6FN1JWE/VcOSsp3Pz0I/AAAAAAAAsqE/a8HtQQ-YPgc/s1600/Otto_Kahn_1.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="http://3.bp.blogspot.com/-0rhR6FN1JWE/VcOSsp3Pz0I/AAAAAAAAsqE/a8HtQQ-YPgc/s320/Otto_Kahn_1.jpg" width="259" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
Otto Hermann Kahn</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Otto_Hermann_Kahn" target="_blank">Source Wikipedia</a></div>
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Son mari avait commencé par acheter des tableaux français du XVIIIe et avait débuté par un faux Nattier, ou plutôt une belle copie ancienne dont l’original est à Stockholm. Il l’a cru vrai parce que reproduit – et même en couleur – dans le livre de Nolhac. Ils l’ont encore et le garderont toujours*. Ils avaient ensuite acquis deux Pater, une tapisserie de Boucher : La Halte de chasse, mais la femme pousse le mari vers les Hollandais, puis vers les primitifs. Elle avait alors une influence sur lui ; ils étaient mariés depuis peu et elle possédait une immense fortune.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-6NtWACHFoF0/VcOUPgv7bDI/AAAAAAAAsqQ/UcD8HKEFQTI/s1600/image006.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="346" src="http://1.bp.blogspot.com/-6NtWACHFoF0/VcOUPgv7bDI/AAAAAAAAsqQ/UcD8HKEFQTI/s400/image006.jpg" width="400" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
de gauche à droite : Jane Sanford, Otto Kahn, Margaret "Nin" Kahn Ryan, Betty Bonstetton, assis : Nancy Yuille avec Maurice Fatio. Source <a href="http://www.newyorksocialdiary.com/social-history/2015/otto-kahns-palm-beach" target="_blank">Otto Kahn's Palm Beach</a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
Otto Kahn était arrivé de Francfort presque en émigrant et était entré comme tout petit employé dans une grande banque, s’y faisait remarquer par une si réelle valeur, épousait la fille d’un des associés qui, en mourant, laissait une fortune de seize millions de dollars à ses deux filles ; Mme Otto Kahn héritait bientôt toute la fortune par la mort de sa sœur.</div>
<div style="text-align: justify;">
Avec tant d’argent à sa disposition, Otto Kahn décida de forcer la porte des « Quatre Cents », travail de géant dans cette société férocement antisémite. Il fonça dans l’antre. L’antre, c’est toujours l’Opéra. Pour en obtenir le contrôle, il en acheta les actions, durement et richement tenues.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://4.bp.blogspot.com/-yRrMep1IGIw/VcOSH-hkPGI/AAAAAAAAsps/UpWuTkY5_x8/s1600/bh5.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="http://4.bp.blogspot.com/-yRrMep1IGIw/VcOSH-hkPGI/AAAAAAAAsps/UpWuTkY5_x8/s400/bh5.jpg" width="310" /></a></div>
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<a href="http://3.bp.blogspot.com/-U8HBqdleUQ8/VcOSHzmxqsI/AAAAAAAAsp0/rXy6giVtxfI/s1600/cy9.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="http://3.bp.blogspot.com/-U8HBqdleUQ8/VcOSHzmxqsI/AAAAAAAAsp0/rXy6giVtxfI/s400/cy9.jpg" width="310" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-TPZHeCywGYI/VcOSH8QI23I/AAAAAAAAspw/3ZhQTHaKCIE/s1600/fireplace.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="http://1.bp.blogspot.com/-TPZHeCywGYI/VcOSH8QI23I/AAAAAAAAspw/3ZhQTHaKCIE/s400/fireplace.jpg" width="310" /></a></div>
<a href="http://www.burdenkahnmansion.org/venues.htm" target="_blank">Photos du site Otto Kahr House</a></div>
<div style="text-align: justify;">
----------------<br />
Note de l'auteure du blog<br />
<br />
(1) Otto H. Kahn House était la résidence new yorkaise d'Otto H. Kahn , un financier et philanthrope allemand. Le manoir est situé au 1 East 91st Street, dans le Carnegie Hill, section de l'Upper East Side .<br />
Kahn, associé principal à la banque d'investissement Kuhn, Loeb and Co., a commandé aux architectes J. Armstrong Stenhouse et CPH Gilbert une maison dans le style néo-renaissance italien. Le manoir a été conçu en s'inspirant du Palais de la Chancellerie pontificale dans Rome. Il a fallu quatre ans pour construire cette demeire qui a 80 chambres, en plus de logements pour 40 fonctionnaires, ce qui en fait l'une des maisons privées les plus grandes et les plus belles d'Amérique.
Le manoir comprend une cour intérieure, un jardin et une allée privée, ainsi que d'une bibliothèque lambrissée de chêne et une salle de réception spacieuse. Lors de son inauguration, l' Architectural Review a loué cette maison comme «un exemple remarquable de réajustement bien équilibré dans ces éléments esthétiques que l'on retrouve dans l'architecture du début du XVIe siècle en Italie" et a jugé que J. Armstrong Stenhouse avait "réalisé une œuvre qui se classe comme le premier de son genre dans ce pays. "<br />
Kahn abritait une vaste collection d'art à l'intérieur de la maison, tapisseries, lustres en verre, des tableaux de valeur par Botticelli...<br />
Après la mort de Kahn en 1934, la maison a été vendue au Couvent du Sacré-Cœur , une école catholique pour filles privée. En 1974, Otto H. Kahn House a été déclaré monument protégé par la New York Monuments Commission.<br />
<br />
<br /></div>
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<div style="text-align: justify;">
Note de Gimpel</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
1. Plus tard, il le laissa pour très peu d’argent à un petit marchand qui le vendit à M. Bayer, de New York, qui le donna dans un échange à Wildenstein. (Note de 1931.)
</div>
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<br /></div>
<div style="text-align: start;">
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<div style="text-align: justify;">
Extrait de Journal d'un collectionneur de René Gimpel - Edition Calmann-Lévy 1963</div>
</div>
</div>
<div style="text-align: start;">
<div style="margin: 0px;">
<div style="text-align: justify;">
<a href="http://www.editions-hermann.fr/4247-journal-d-un-collectionneur.html">Réédition chez Hermann de 2011</a></div>
</div>
</div>
Michelaisehttp://www.blogger.com/profile/07507446767433716705noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5483865224991236651.post-61736930977790817622015-08-23T20:08:00.000+02:002015-08-23T20:08:00.060+02:004ème Carnet - 16 février 1919<div style="text-align: center;">
<b><span style="font-size: large;">16 février. – Dans l’atelier de Paul Thévenaz (1).</span></b></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://3.bp.blogspot.com/-Ngf8evPcfpk/VbTqVS0-V7I/AAAAAAAAsV8/-t21OzeXSuQ/s1600/thevanaz-05.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="http://3.bp.blogspot.com/-Ngf8evPcfpk/VbTqVS0-V7I/AAAAAAAAsV8/-t21OzeXSuQ/s400/thevanaz-05.jpg" width="262" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://bancroft.berkeley.edu/collections/gaybears/bynner/links/pthevenaz.html" target="_blank">Source Gay Bears</a></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Mlle Glaenzer, qui me conduit chez lui, me dit : « Vous allez voir un homme beau comme un dieu. » Son dieu est petit, des cheveux noirs et arabes, une peau d’un jaune un peu foncé, du papier d’emballage de bonne qualité, des yeux marron, trop marron mais vifs, et le nez sinueux qui donne de l’imprévu à son visage. Certainement je l’aurais trouvé mieux si je ne m’étais pas attendu à voir un dieu… mais le dieu d’une femme est si loin du dieu d’un homme !</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-rcS0IQzK4Zo/VbTsdmc6A3I/AAAAAAAAsWI/hw5-JSur-j4/s1600/ART%2Bthevenaz_0001.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="http://1.bp.blogspot.com/-rcS0IQzK4Zo/VbTsdmc6A3I/AAAAAAAAsWI/hw5-JSur-j4/s640/ART%2Bthevenaz_0001.jpg" width="456" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://www.oldmagazinearticles.com/paul_thevenaz_1920s_painter_interview_by_Marie_Louise_Van_Saanen#.VbTseLPtlBd" target="_blank">Source Old Magazine</a></div>
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<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Son atelier est une pièce longue, étroite et comme blanchie à la chaux ; la cheminée monte au plafond ; un bureau américain, deux fau-teuils anglais confortables. C’est tout. Il travaille à plat sur deux planches en bois. Il me montre plusieurs aquarelles dont le portrait de Mme de Noailles. La meilleure de ses figures est celle de Rodier qui, me dit Thévenaz, est pleine d’esprit.
Nous parlons cubisme et Thévenaz m’apprend que les cubistes ne l’ont pas reconnu ; il se moque un peu de ses confrères et me raconte que l’un d’eux, en peignant le portrait de sa fiancée, était arrivé à faire un triangle et prétendait expliquer longuement cette transformation ; mais, un jour, un de ses amis lui dit, très vite : « J’ai compris. » Notre cubiste en est tout le premier étonné et demande à son tour des explications ; son ami répond : « C’est bien simple, vous faites poser un triangle et vous aurez le portrait de votre fiancée. »</div>
<div style="text-align: justify;">
A mon tour de raconter la réflexion de Forain qui, sortant du Salon d’automne, s’écrie : « Ils mettent des pavés de bois dans le crépuscule. »</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
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----------</div>
<div style="text-align: justify;">
Note de l'auteure du blog</div>
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<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
(1) Paul Thévenaz, 1891-1921, peintre et professeur de gymnastique rythmique, fut l'ami de Cocteau. <a href="http://www.greenspun.com/bboard/q-and-a-fetch-msg.tcl?msg_id=0062sh" target="_blank">Il semble (source)</a> qu'il soit mort (très jeune à 30 ans) d'une péritonite consécutive à une rupture d'appendicite et non, comme on a pu le prétendre à l'époque, d'un suicide. </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
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<br /></div>
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Extrait de Journal d'un collectionneur de René Gimpel - Edition Calmann-Lévy 1963</div>
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<a href="http://www.editions-hermann.fr/4247-journal-d-un-collectionneur.html">Réédition chez Hermann de 2011</a></div>
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Michelaisehttp://www.blogger.com/profile/07507446767433716705noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5483865224991236651.post-13619827048890743992015-08-21T20:05:00.000+02:002015-08-21T20:05:00.426+02:004ème Carnet - 13 et 14 février 1919<div style="text-align: justify;">
<div style="text-align: center;">
<b><span style="font-size: large;">13 février. – Institut Carnegie. </span></b></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://2.bp.blogspot.com/-wqSB5dlfb_U/VbTfT6NWIqI/AAAAAAAAsVk/GMSu_Aj5HC8/s1600/carnegie%2Bpittsburgh.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="318" src="http://2.bp.blogspot.com/-wqSB5dlfb_U/VbTfT6NWIqI/AAAAAAAAsVk/GMSu_Aj5HC8/s400/carnegie%2Bpittsburgh.jpg" width="400" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
Institut Carnegie, bibliothèque</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://www.pinterest.com/pin/389913280213206962/" target="_blank">Source Pinterest</a></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
</div>
<div style="text-align: justify;">
Donné par Andrew Carnegie aux habitants de Pittsburgh pour le dé-veloppement de la littérature, de la science et de l’art. Il fut vraiment le premier grand philanthrope américain. Il voulait mourir pauvre. Il n’y est pas parvenu mais il a beaucoup donné. Il n’a été dépassé depuis que par Rockefeller. L’Institut a un musée de tableaux modernes.<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
<b>Bibles pour commis voyageurs.</b></div>
<br />
Dans ma chambre d’hôtel, une bible repose sur ma table de nuit. On les trouve dans toutes les chambres d’hôtel de province. Je l’ouvre et je lis qu’elle est offerte par la Société Gédéon (Gideon Society) et que Gédéon était prêt à exécuter toutes les volontés de Dieu sans faire appel à son propre jugement. Voici quelques renseignements que je recueille :<br />
— Si l’on est seul, triste (blue : le cafard), si vos amis ne sont pas fidèles, lire pages 23 à 27.<br />
— Si découragé ou en difficulté quelconque, lire : John 14.<br />
— Si vos affaires ne vont pas, lire : John 15.<br />
— Si vous êtes mal à votre aise, lire : Hébreux 12.<br />
— Si vous perdez confiance dans les hommes, lire…, etc.<br />
— Si sceptique, lire John…<br />
— Si vous ne pouvez ; pas faire prévaloir votre volonté…<br />
— Si vous êtes très prospère…<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
<span style="font-size: large;"><b>14 février. – Une collection de timbres.</b></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://2.bp.blogspot.com/-4xcgR52RyeE/VbTgL_MKx9I/AAAAAAAAsVs/vimTZYfEE2o/s1600/Henry_J._Duveen_1854-1919.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="http://2.bp.blogspot.com/-4xcgR52RyeE/VbTgL_MKx9I/AAAAAAAAsVs/vimTZYfEE2o/s400/Henry_J._Duveen_1854-1919.jpg" width="275" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
Henry Duveen</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Henry_J._Duveen#/media/File:Henry_J._Duveen_1854-1919.jpg" target="_blank">Source Wikipedia</a></div>
<br />
Mon oncle Henry Duveen est mort il y a un mois. Il avait constitué une collection de timbres qui lui avait coûté environ soixante mille livres (70 000). Un syndicat européen vient d’en offrir deux cent mille livres (200 000) à son fils qui en obtiendra deux cent quarante mille livres (240 000).
<br />
<br />
<br />
<div style="text-align: start;">
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--------------</div>
</div>
<div style="text-align: start;">
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Extrait de Journal d'un collectionneur de René Gimpel - Edition Calmann-Lévy 1963</div>
</div>
<div style="text-align: start;">
<div style="margin: 0px;">
<a href="http://www.editions-hermann.fr/4247-journal-d-un-collectionneur.html">Réédition chez Hermann de 2011</a></div>
</div>
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Michelaisehttp://www.blogger.com/profile/07507446767433716705noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5483865224991236651.post-20384472324883353782015-08-19T20:19:00.000+02:002015-08-19T20:19:00.078+02:004ème Carnet - 12 février 1919<div style="text-align: center;">
<b><span style="font-size: large;">12 février. – Anniversaire de ce journal.</span></b></div>
<br />
Je sens que je dois le continuer.<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
<b><span style="font-size: large;">Pittsburgh.</span></b></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://2.bp.blogspot.com/-oOv-JvB2GDE/VbTcivHxe1I/AAAAAAAAsVE/5sz1Gtv6wUg/s1600/PittsburghBrewery2.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="242" src="http://2.bp.blogspot.com/-oOv-JvB2GDE/VbTcivHxe1I/AAAAAAAAsVE/5sz1Gtv6wUg/s400/PittsburghBrewery2.JPG" width="400" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
Pittsburgh Brewing Company en 1919</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://www.brooklineconnection.com/history/Facts/PittsburghBrewery.html" target="_blank">Source Brookline connection</a></div>
<br />
<div style="text-align: justify;">
Les grosses fortunes des États-Unis sont sorties d’ici. Carnegie, avec ses quinze millions de dollars de revenu. Frick, qui est un peu moins riche, Schwab, Gary. La ville, c’est quelques bâtiments de vingt à trente étages à côté de masures en brique. Les usines sont en plein centre et même, des rues qui surplombent, on aperçoit dans la fournaise les rails couler comme du macaroni. </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://3.bp.blogspot.com/-j9pnAKt9m9o/VbTeNugYZRI/AAAAAAAAsVY/gzr4VgUy8x0/s1600/pittsburgh.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="300" src="http://3.bp.blogspot.com/-j9pnAKt9m9o/VbTeNugYZRI/AAAAAAAAsVY/gzr4VgUy8x0/s400/pittsburgh.jpg" width="400" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://www.pinterest.com/regina0154/i-love-pittsburgh/" target="_blank">Source Pinterest</a></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Cent cheminées déversent leurs torrents de fumée noire, si bien qu’il est très rare de voir le soleil, et la nuit, souvent, est plus claire que le jour. Ah ! ce qu’on peut être sale ici ! Les fosses nasales regorgent d’autant de charbon que le sous-sol.
Stupéfait, horrifié, j’aperçois à un premier étage une boucherie de viande humaine. Rien que des jambes d’hommes. Ai-je la berlue ? Quel est ce rêve sanglant ? Je m’approche. Elles sont en cire. C’est une réclame pour jambes artificielles.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://3.bp.blogspot.com/-I4GJtBn1Oqc/VbTd98LXRGI/AAAAAAAAsVQ/nfxB6KnN74E/s1600/heinz.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="317" src="http://3.bp.blogspot.com/-I4GJtBn1Oqc/VbTd98LXRGI/AAAAAAAAsVQ/nfxB6KnN74E/s400/heinz.jpg" width="400" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
Intérieur de l'usine Heinz</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://www.pinterest.com/pin/389913280213207100/" target="_blank">Source Pinterest</a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
C’est aussi le pays du pickle. Un kilomètre d’énormes et hautes bâtisses en brique où travaillent des milliers d’ouvriers. Toutes les rues avoisinantes puent le cornichon. Le roi du cornichon, Heinz, croise sur son yacht en Floride !
</div>
<br />
<div style="text-align: start;">
<div style="margin: 0px;">
<div style="text-align: justify;">
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</div>
</div>
<div style="text-align: start;">
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<div style="text-align: justify;">
Extrait de Journal d'un collectionneur de René Gimpel - Edition Calmann-Lévy 1963</div>
</div>
</div>
<div style="text-align: start;">
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<div style="text-align: justify;">
<a href="http://www.editions-hermann.fr/4247-journal-d-un-collectionneur.html">Réédition chez Hermann de 2011</a></div>
</div>
</div>
Michelaisehttp://www.blogger.com/profile/07507446767433716705noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5483865224991236651.post-18844747908314079462015-08-17T21:08:00.000+02:002015-08-17T21:08:00.078+02:004ème Carnet - 11 février 1919<div style="text-align: center;">
<span style="font-size: large;"><b>11 février. – Mon métier. </b></span></div>
<br />
<div style="text-align: justify;">
Williams, un de mes vendeurs, un Américain rude, m’explique ses nouvelles méthodes de travail. Il me dit : « Quand j’arrive dans une ville de province, je ne vais plus comme autrefois frapper à la porte de quarante clients ; aujourd’hui, j’agis comme un voleur. Je surveille une ou deux maisons, j’en étudie les habitants et, des habitants j’étudie les habitudes. Je parle avec les domestiques, je me fais expliquer les lieux et quand je suis bien renseigné sur les gens et sur les murs où je puis placer des tableaux, je fonce comme un taureau ! » (as a bull). </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<b style="font-size: x-large;">La vente des orgues. </b></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://3.bp.blogspot.com/-dMiE_3HmHvM/VbTbbJQGjjI/AAAAAAAAsU8/PsTJ79LruJ0/s1600/orgue%2Baeolian.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="http://3.bp.blogspot.com/-dMiE_3HmHvM/VbTbbJQGjjI/AAAAAAAAsU8/PsTJ79LruJ0/s640/orgue%2Baeolian.jpg" width="304" /></a></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Williams continue : « C’est une affaire encore plus amusante que la nôtre. Par exemple, un vendeur de l’Aeolian Company arrive dans une ville, vend à M. John un orgue à dix sifflets, va trouver M. Peter, lui dit que John n’a acheté que dix sifflets, alors Peter en commande un de quinze, et le prochain client visité, vingt, et ainsi de suite, car un orgue peut s’entendre de New York à San Francisco. L’année suivante, notre vendeur reparaît chez M. John qui, honteux de ses dix sifflets, en commande quinze, mais M. Peter, maintenant, en veut vingt et ainsi de suite. Et, sans cesse, les orgues sont en réparation par suite d’agrandissement.
<br />
<br />
<div style="text-align: start;">
<div style="margin: 0px;">
<div style="text-align: justify;">
--------------</div>
</div>
</div>
<div style="text-align: start;">
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<div style="text-align: justify;">
Extrait de Journal d'un collectionneur de René Gimpel - Edition Calmann-Lévy 1963</div>
</div>
</div>
<div style="text-align: start;">
<div style="margin: 0px;">
<div style="text-align: justify;">
<a href="http://www.editions-hermann.fr/4247-journal-d-un-collectionneur.html">Réédition chez Hermann de 2011</a></div>
</div>
</div>
</div>
Michelaisehttp://www.blogger.com/profile/07507446767433716705noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5483865224991236651.post-89135973682466073462015-08-15T20:57:00.000+02:002015-08-15T20:57:00.478+02:004ème Carnet - 7 au 10 février 1919<div style="text-align: center;">
<b><span style="font-size: large;">7 février. – Débarqué.</span></b></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-jKyLD8VfoSw/VbTWHMnxGkI/AAAAAAAAsUc/UUwNEdKwbHI/s1600/140210074521-aviation-us-air-mail-college-park-airport-horizontal-large-gallery.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="225" src="http://1.bp.blogspot.com/-jKyLD8VfoSw/VbTWHMnxGkI/AAAAAAAAsUc/UUwNEdKwbHI/s400/140210074521-aviation-us-air-mail-college-park-airport-horizontal-large-gallery.jpg" width="400" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://edition.cnn.com/2014/02/21/travel/wright-brothers-ohio-aviation-field/" target="_blank">Source CNN</a></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Ce matin, je suis aussi surpris que nos pères devant le premier train, quand je vois dans le hall de l’hôtel Ritz une boîte aux lettres spécialement réservée aux correspondances par avion. Il y a un départ chaque jour pour Philadelphie et pour Washington. </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<b><span style="font-size: large;">8 février. – Caro-Delvaille(1). </span></b><br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://4.bp.blogspot.com/-M-sIDAZVJkQ/VbTXJpenWOI/AAAAAAAAsUk/xF9F39ezEc0/s1600/Henry_Caro-Delvaille_-_Portrait_de_Madame_Simone.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="293" src="http://4.bp.blogspot.com/-M-sIDAZVJkQ/VbTXJpenWOI/AAAAAAAAsUk/xF9F39ezEc0/s400/Henry_Caro-Delvaille_-_Portrait_de_Madame_Simone.jpg" width="400" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
Henry Caro-Delvaille, portrait de madame Simone</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Henry_Caro-Delvaille_-_Portrait_de_Madame_Simone.jpg" target="_blank">Source Wikipedia</a></div>
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Il vient prendre de mes nouvelles. Sa situation matérielle est meilleure ; il a peint bon nombre de portraits depuis plusieurs mois. Il cherche à obtenir la décoration murale du Parlement d’Ottawa, où il est soutenu par les éléments français, mais les Anglais veulent un des leurs. </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<div style="text-align: center;">
<b><span style="font-size: large;">10 février. – Le modernisme à l’église. </span></b></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://4.bp.blogspot.com/-2kZu_ckwhmA/VbTY7r46CjI/AAAAAAAAsUw/y2jGVONzZ8k/s1600/New_York_-_Manhattan_-_Saint_Thomas_Church.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="http://4.bp.blogspot.com/-2kZu_ckwhmA/VbTY7r46CjI/AAAAAAAAsUw/y2jGVONzZ8k/s400/New_York_-_Manhattan_-_Saint_Thomas_Church.jpg" width="266" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
Saint Thomas Church Manhattan </div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Saint_Thomas_Church_(Manhattan)" target="_blank">Source Wikipedia</a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
</div>
<div style="text-align: justify;">
Je suis aussi surpris que les hommes qui virent pour la première fois une boîte aux lettres destinée aux correspondances par aéro, en découvrant dans l’église Saint-Thomas, de mon ami le révérend Stires, un ascenseur. Et même de style gothique !
</div>
<div style="text-align: justify;">
<br />
--------------<br />
Note de l'auteure du blog<br />
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
(1) Henry Caro-Delvaille, né Henri Delvaille à Bayonne (Basses-Pyrénées) le 6 juillet 1876 et mort à Paris en juillet 1928, est un peintre et décorateur français.</div>
<div style="text-align: justify;">
Après avoir étudié de 1895 à 1897 à l'école des beaux-arts de Bayonne, Henry Caro-Delvaille est l'élève de Léon Bonnat à l'école de beaux-arts de Paris. Il expose pour la première fois au salon de la Société des artistes français à Paris en 1899. Il y remporte une médaille de troisième classe en 1901 pour son tableau intitulé La manucure. Membre de la Société nationale des beaux-arts à partir de 1903, il en devient secrétaire en 1904. En 1905, il remporte la grande médaille d'or de l'Exposition internationale de Munich. La même année, son ami Edmond Rostand lui confie la décoration de sa villa de Cambo. Il se fait alors connaître comme portraitiste et bénéficie de très nombreuses commandes. Il est fait chevalier de la légion d'honneur en 1910.
Les présents de la terre, décoration pour la maison du docteur Semprun à Buenos-Aires (1912)
À partir de 1917, il voyage aux États-Unis où il s'installe jusqu'en 1925. Il y réalise de nombreux portraits, des nus, des paysages et des panneaux décoratifs.</div>
<div style="text-align: justify;">
<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Henry_Caro-Delvaille" target="_blank">Source Wikipedia</a></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: start;">
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<div style="text-align: start;">
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<div style="text-align: justify;">
Extrait de Journal d'un collectionneur de René Gimpel - Edition Calmann-Lévy 1963</div>
</div>
</div>
<div style="text-align: start;">
<div style="margin: 0px;">
<div style="text-align: justify;">
<a href="http://www.editions-hermann.fr/4247-journal-d-un-collectionneur.html">Réédition chez Hermann de 2011</a></div>
</div>
</div>
Michelaisehttp://www.blogger.com/profile/07507446767433716705noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5483865224991236651.post-74694836854195527222015-08-14T20:25:00.000+02:002015-08-14T20:25:00.327+02:004e Carnet - 29 et 31 mars 1919<div style="text-align: center;">
<b><span style="font-size: large;">29 mars.</span></b></div>
<br />
<div style="text-align: justify;">
Une femme me demande si ces trois cents toiles ont été faites par Lemordant depuis qu’il est aveugle.</div>
<br />
<div style="text-align: center;">
<span style="font-size: large;"><b>31 mars. – Au téléphone avec Lemordant.</b></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://4.bp.blogspot.com/-WgBY2jNbQwQ/VcYQm4eIzNI/AAAAAAAAs0I/5MBcxOMyK8Y/s1600/barnard_standlg.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="http://4.bp.blogspot.com/-WgBY2jNbQwQ/VcYQm4eIzNI/AAAAAAAAs0I/5MBcxOMyK8Y/s640/barnard_standlg.jpg" width="364" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
George Gray Barnard (1)</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://cpc.state.pa.us/history/artists/george-grey-barnard.cfm" target="_blank">Source Pennsylvania</a></div>
<br />
<div style="text-align: justify;">
Tous les soirs, vers 7 heures, je lui téléphone et je lui donne tous les détails de la journée, et cela lui cause un tel plaisir ! La question des ventes l’intéresse si peu que j’ose à peine lui en parler ; mais ce qui lui procure une vraie joie, c’est d’entendre, par exemple, qu’un directeur de musée, comme cela s’est produit aujourd’hui, m’a confié qu’avant d’avoir vu les œuvres du peintre, il avait cru que le bruit fait autour d’elles n’était que sentimental, mais que, devant ses toiles, il avait été surpris de trouver tant de force.
Lemordant est heureux qu’hier au soir, le sculpteur américain Barnard, qui a vraiment du talent, soit resté de 7 heures et demie du soir jusqu’à 9 h 30, tout seul devant ses toiles pour les étudier.
</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
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---------------</div>
<div style="text-align: justify;">
Note de l'auteure du blog</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
(1) George Grey Barnard (24 mai 1863 - 24 avril 1938) était un sculpteur américain. Il est né à Bellefonte (Pennsylvanie), mais grandit à Kankakee. Il fit ses études à l'Art Institute of Chicago puis travailla dans l'atelier parisien de P. T. Cavelier (1883-1887) tout en fréquentant l'école des beaux-arts. Il resta à Paris pendant 12 ans. Après avoir connu le succès au Salon de 1894, il retourna aux États-Unis en 1896. L'influence du sculpteur français Auguste Rodin est perceptible dans son œuvre.<br />
Passionné par l'art médiéval, Barnard acheta en France, chez des antiquaires et des particuliers, des sculptures et fragments architecturaux provenant de quatre monastères – Saint-Michel-de-Cuxa, Saint-Guilhem-le-Désert, Bonnefont-en-Comminges, Trie-en-Bigorre – vendus comme biens nationaux à la Révolution et démantelés par leurs propriétaires. À son retour aux États-Unis, il présenta au public sa collection dans un bâtiment en briques sur Fort Washington Avenue. Cette collection fut achetée par John D. Rockefeller Jr. en 1925 et forma le noyau de la collection du musée The Cloisters du Metropolitan Museum of Art.<br />
Barnard mourut d'une crise cardiaque le 24 avril 1938 au Harkness Pavillion du Centre médical de l'université Columbia à New York. Il était en train de travailler sur une statue d'Abel, trahi par son frère Caïn, lorsqu'il tomba malade. Son corps repose au cimetière de Harrisburg en Pennsylvanie.</div>
<div style="text-align: justify;">
<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/George_Grey_Barnard" target="_blank">Source Wikipedia</a><br />
<br /></div>
<div style="text-align: start;">
<div style="margin: 0px;">
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---------------</div>
<br /></div>
</div>
<div style="text-align: start;">
<div style="margin: 0px;">
Extrait de Journal d'un collectionneur de René Gimpel - Edition Calmann-Lévy 1963</div>
</div>
<div style="text-align: start;">
<div style="margin: 0px;">
<a href="http://www.editions-hermann.fr/4247-journal-d-un-collectionneur.html">Réédition chez Hermann de 2011</a></div>
</div>
Michelaisehttp://www.blogger.com/profile/07507446767433716705noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5483865224991236651.post-14098790970482561182015-08-13T20:19:00.000+02:002015-08-13T20:19:00.457+02:004ème Carnet - 1er février 1919<div style="text-align: center;">
<span style="font-size: large;"><b>1er février. – Sur Degas.</b></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://3.bp.blogspot.com/-yN17cwP-Gro/VbTREIYK7rI/AAAAAAAAsUE/UNbB18FOgYc/s1600/Moise_de_camondo.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="http://3.bp.blogspot.com/-yN17cwP-Gro/VbTREIYK7rI/AAAAAAAAsUE/UNbB18FOgYc/s400/Moise_de_camondo.jpg" width="287" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
Moïse de Camondo (1860-1935)</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Mo%C3%AFse_de_Camondo#/media/File:Moise_de_camondo.jpg" target="_blank">Source Wikipedia</a></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-size: large;"><b><br /></b></span></div>
<div style="text-align: justify;">
« Il était devenu férocement antisémite au moment de l’affaire Dreyfus, me raconte Durand-Ruel, et probablement parce qu’il avait beaucoup d’amis israélites, pour les ennuyer, mais ses amis israélites s’obstinaient à ne pas prendre son antisémitisme au sérieux. May le blaguait. Camondo, pour l’inviter à dîner, lui envoyait sa maîtresse ; mais comme il refusait de venir, elle lui disait : « Mais moi, je ne suis pas juive. – Oui, répondait Degas devant vingt personnes, mais toi, tu es une putain ! »<br />
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-aFrABQWz4M8/VbTSmcKnA1I/AAAAAAAAsUQ/kkt3GGIvcKs/s1600/degas.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="http://1.bp.blogspot.com/-aFrABQWz4M8/VbTSmcKnA1I/AAAAAAAAsUQ/kkt3GGIvcKs/s400/degas.jpg" width="312" /></a></div>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<div style="text-align: center;">
Degas : <i>Portraits à la Bourse</i> (1878-1879 (1)</div>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<div style="text-align: center;">
<a href="http://lesmaterialistes.com/belle-epoque-elan-capitaliste-edgar-degas-claude-monet-impression-bourgeoise-immediate" style="text-align: justify;" target="_blank">Source Les matérialistes</a></div>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Degas, à l’époque du procès, arrive un jour chez nous et nous dit : « Je vais au Palais. – Pour assister au procès ? – Non, pour tuer un juif. »</div>
<div style="text-align: justify;">
Mme Halévy, une protestante, l’invite à dîner. « Mais promettez-moi, lui dit-elle, de ne parler ni de politique, ni de religion, il n’y aura que des israélites et des protestants. Degas promet. Dîner agréable ; Degas, encore plus brillant que de coutume, ne parle que d’art et, vers le dessert, raconte que, le jour même, il a eu un modèle, une femme qui lui a dit que Dreyfus n’était peut-être pas coupable. « Tu es juive, toi ? » lui dit-il. « Non, monsieur, je suis protestante. – Ah ! tu es protestante, eh bien, f… le camp ! »</div>
<div style="text-align: justify;">
Durand-Ruel continue : « C’était un être fantasque ; il ne voulait pas que ses amis lui achètent de ses toiles, et il nous avait envoyé une lettre avec la liste des interdits. » Je demande à Durand-Ruel s’il possède beaucoup d’autographes de peintres. « Oui, beaucoup, répond-il, mais peu qui soient intéressants, à part ceux de Degas, toujours spirituels sauf quand il vous demandait de payer son loyer. Ah ! quand un de ses amis possédait une toile de lui, il fallait qu’il la gardât. Doucet avait vendu deux Degas. Un jour, il va chez le peintre dont la vue et l’ouïe avaient beaucoup baissé et qui exagérait ses infirmités quand ça lui servait. Doucet lui crie : « Vous me reconnaissez ? Je suis Doucet, je suis Doucet. » « Doucet, Doucet… », fait Degas, en cherchant « … Oui, j’ai eu un ami qui portait ce nom-là, mais il est mort. »</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
--------------<br />
Note de l'auteure du blog<br />
<span style="text-align: center;"><br /></span>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="text-align: center;">Cette toile est plutôt une caricature antisémite. La personne centrale représente un banquier en haut de forme portant toutes les caractéristiques physiques des caricatures antisémites (nez crochu, barbe fournie, teint cireux, malingre, air hautain) et courtisée par deux autres personnes en haut de forme et aux caractéristiques « aryennes » (blond, teint très blanc, bien portant) le premier lui parlant à l'oreille et le second lui offrant son mouchoir en soie. L'impression mise en avant par ce tableau est très clairement que les juifs seraient les vrais « maîtres » de la finance et que les banquier seraient « à leurs pieds ».</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<div style="text-align: justify;">
<a href="http://lesmaterialistes.com/belle-epoque-elan-capitaliste-edgar-degas-claude-monet-impression-bourgeoise-immediate" target="_blank">Source Les matérialistes</a><br />
<br /></div>
</div>
<div style="text-align: start;">
<div style="margin: 0px;">
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--------------</div>
</div>
</div>
<div style="text-align: start;">
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<div style="text-align: justify;">
Extrait de Journal d'un collectionneur de René Gimpel - Edition Calmann-Lévy 1963</div>
</div>
</div>
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<a href="http://www.editions-hermann.fr/4247-journal-d-un-collectionneur.html">Réédition chez Hermann de 2011</a></div>
</div>
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Michelaisehttp://www.blogger.com/profile/07507446767433716705noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5483865224991236651.post-2582354477833090772015-08-11T20:37:00.000+02:002015-08-11T20:37:00.504+02:004ème Carnet - 28 janvier 1919<div style="text-align: center;">
<b><span style="font-size: large;">28 janvier. – En route pour New York. Les Durand-Ruel.</span></b><br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://4.bp.blogspot.com/-gRkZwOTBF80/VbTFcMvCUVI/AAAAAAAAsSo/hmiJWPZn8S8/s1600/800px-Pierre-Auguste_Renoir_113.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="http://4.bp.blogspot.com/-gRkZwOTBF80/VbTFcMvCUVI/AAAAAAAAsSo/hmiJWPZn8S8/s400/800px-Pierre-Auguste_Renoir_113.jpg" width="325" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
Paul Durand Ruel par Renoir</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Durand-Ruel#/media/File:Pierre-Auguste_Renoir_113.jpg" target="_blank">Source Wikipédia</a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
</div>
<div style="text-align: justify;">
Nous sommes partis le 24. La mer est mauvaise. Durand-Ruel, ferme sur le pont. Je vais à lui. Son nom est tellement lié à l’art du XIXe que je trouve intéressant de l’interroger sur les origines de sa famille, et il me dit : « Le père de mon père était notaire avant la Révolution française ; elle le ruina et l’obligea à fuir. Revenu en France vers 1802, il s’installa papetier, puis vendit des pinceaux et des tubes de couleur, fréquenta les artistes qui venaient dans sa boutique, et c’est ainsi que nous sommes devenus marchands de tableaux. La maison, à peine née, a failli disparaître parce que mon père haïssait le commerce (1). Il avait préparé Saint-Cyr, avait été reçu au concours mais refusé à l’examen physique comme trop faible de poitrine. Il n’a jamais eu un rhume et il a aujourd’hui quatre-vingt-huit ans ! Alors il a continué le commerce de son père. Mais il fit de très mauvaises affaires en cherchant à faire triompher l’école 1830 à ses débuts, puis les impressionnistes. En 1886, il fut à deux doigts de la faillite, il devait cinq millions et partit pour l’Amérique où le succès fut bien long à venir. Nous ne sommes pas riches, nous n’avons jamais recherché l’argent, nous possédons seulement une collection qui vaut une certaine somme. »
</div>
<br />
--------------<br />
Note de l'auteure du blog<br />
<br />
<div style="text-align: justify;">
(1) Paul Durand-Ruel est le fils de Jean-Marie-Fortuné Durand et de Marie-Ferdinande Ruel, issue d'une famille riche et cultivée, et qui apporte dans sa dot un commerce de papeterie et articles divers (pinceaux, aquarelles, encadrements, chevalets).
Jean-Marie-Fortuné Durand, issu d'une famille de vignerons établis à Solers, est marchand de fournitures d'artistes avant de devenir marchand d'art. En mars 1849, son fils Paul passe son examen du baccalauréat et réussit le concours d'entrée de l'École militaire de Saint-Cyr, se destinant à une carrière militaire, mais une grave maladie l'obligea à renoncer à cette école et à rester avec ses parents pour les seconder. Fournissant des articles pour les artistes, ces derniers souvent désargentés lui laissent en garantie leurs tableaux. En 1865, il reprend les rênes de l'entreprise familiale qui représente notamment Corot et l'École de Barbizon. Au cours des années 1860 et aux débuts des années 1870, Paul se montre un défenseur brillant et un excellent marchand de cette école. Il se tisse rapidement un réseau de relations avec un groupe de peintres qui se feront connaître sous le nom d'impressionnistes.
Il épouse le 4 janvier 1862 Jeanne Marie Eva Lafon (1841-1871), fille d'un horloger de Périgueux et nièce du peintre Jacques-Émile Lafon, avec laquelle il aura cinq enfants, Joseph, Charles, Georges, Marie-Thérèse et Jeanne.
En 1867, Paul installe la galerie Durand-Ruel 16 rue Laffitte, rue des experts et des marchands de tableaux et qui va rester jusqu'à la Première Guerre mondiale un des centres du marché de l'art. En janvier 1869, il fonde La Revue Internationale de l'art et de la curiosité dont il confie la direction à Ernest Feydeau. Dès 1870, il reconnaît le potentiel artistique et commercial des impressionnistes. Sa première exposition d'importance se tient en 1872, toujours à Londres. Il organise ensuite des expositions impressionnistes dans ses galeries parisienne, londonienne et bruxelloises, et plus tard à New York.</div>
<div style="text-align: justify;">
<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Durand-Ruel" target="_blank">Source Wikipedia</a></div>
<br />
<div style="text-align: start;">
<div style="margin: 0px;">
<div style="text-align: justify;">
--------------</div>
</div>
</div>
<div style="text-align: start;">
<div style="margin: 0px;">
<div style="text-align: justify;">
Extrait de Journal d'un collectionneur de René Gimpel - Edition Calmann-Lévy 1963</div>
</div>
</div>
<div style="text-align: start;">
<div style="margin: 0px;">
<div style="text-align: justify;">
<a href="http://www.editions-hermann.fr/4247-journal-d-un-collectionneur.html">Réédition chez Hermann de 2011</a></div>
</div>
</div>
Michelaisehttp://www.blogger.com/profile/07507446767433716705noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5483865224991236651.post-73394091615803916232015-08-09T20:15:00.000+02:002015-08-09T20:15:00.072+02:004ème Carnet - 30 janvier 1919<div style="text-align: center;">
<span style="font-size: large;"><b>30 janvier. – Sur Monet, Renoir et Millet.</b></span><br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://4.bp.blogspot.com/-6K2ds5cUjwM/VbTOX57IX3I/AAAAAAAAsTo/mxgnUprOUkY/s1600/blanche%2Bhoschede.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="298" src="http://4.bp.blogspot.com/-6K2ds5cUjwM/VbTOX57IX3I/AAAAAAAAsTo/mxgnUprOUkY/s400/blanche%2Bhoschede.png" width="400" /></a></div>
Blanche Hoschedé entre Monet et Clémenceau (dans les années 1914-1915)</div>
<div style="text-align: center;">
<a href="http://entrelanappeetlatable.blogs.nouvelobs.com/tag/blanche+hosched%C3%A9-monet" target="_blank">Source Nouvel Obs</a><br />
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Je demande à Durand-Ruel qui est cette dame à cheveux blancs chez Claude Monet. « C’est deux fois sa belle-fille. Quand Monet était tout jeune, il était reçu chez un homme très riche, M. Hoschedé (1), qui faisait venir deux cents personnes, en train spécial, dans sa propriété à la campagne. Il avait créé le restaurant : l’Abbaye de Thélème (2).<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://2.bp.blogspot.com/-rW96Rreo33k/VbTHo0cgi6I/AAAAAAAAsS0/PNmi69s1OXU/s1600/A-Abbaye-de-theleme-place-Pigalle.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="301" src="http://2.bp.blogspot.com/-rW96Rreo33k/VbTHo0cgi6I/AAAAAAAAsS0/PNmi69s1OXU/s400/A-Abbaye-de-theleme-place-Pigalle.jpg" width="400" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://www.montmartre-secret.com/article-place-pigalle-1-abbaye-de-theleme-le-rat-mort-106713294.html" target="_blank">Source Montmartre secret</a></div>
<br />
Il se ruina et sa femme se sépara de lui.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-3GYUy9jo3N0/VbTIB2gU3AI/AAAAAAAAsS8/PCf6UeU-jqQ/s1600/%25C3%2589douard_Manet_-_Portrait_d%2527Ernest_Hoschede_et_sa_fille_Marthe.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="300" src="http://1.bp.blogspot.com/-3GYUy9jo3N0/VbTIB2gU3AI/AAAAAAAAsS8/PCf6UeU-jqQ/s400/%25C3%2589douard_Manet_-_Portrait_d%2527Ernest_Hoschede_et_sa_fille_Marthe.jpg" width="400" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
Edouard Manet : portrait d'Ernest Hoschedé et de sa fille Marthe</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Ernest_Hosched%C3%A9#/media/File:%C3%89douard_Manet_-_Portrait_d%27Ernest_Hoschede_et_sa_fille_Marthe.jpg" target="_blank">Source Wikipedia</a></div>
<br />
C’est Monet, qui alors était riche, qui installa Mme Hoschedé et sa fille à Giverny, en tout bien, tout honneur. Il était veuf, il avait un fils qui épousa la petite Hoschedé (3). Il est mort. La petite Hoschedé faisait de la peinture, et pas mal, des imitations de Monet.<br />
<br />
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<a href="http://4.bp.blogspot.com/-j7-eb0E9nRs/VbTPF1AhRnI/AAAAAAAAsT4/b0h-049-jT0/s1600/plage%2Bhosched%25C3%25A9.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="308" src="http://4.bp.blogspot.com/-j7-eb0E9nRs/VbTPF1AhRnI/AAAAAAAAsT4/b0h-049-jT0/s400/plage%2Bhosched%25C3%25A9.png" width="400" /></a></div>
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Plage normande par Blanche Hoschedé</div>
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<a href="http://entrelanappeetlatable.blogs.nouvelobs.com/tag/blanche+hosched%C3%A9-monet" target="_blank">Source Nouvel Obs</a></div>
<br />
Partout où Monet peignait, elle se plaçait derrière lui, elle copiait et Monet et la nature, mais ses toiles sont plus petites que celles de son beau-père qui, jamais, ne lui a permis d’en peindre de la même grandeur. » Je demande à Durand-Ruel si elle signait ;
il me répond que oui, mais qu’il faut se méfier, que ses toiles ne passent pas encore pour des Monet mais que ça viendra.</div>
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— Monet a-t-il de l’argent ? fais-je.<br />
<br />
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<a href="http://3.bp.blogspot.com/-pkP2g71d_TU/VbTK7LMWuzI/AAAAAAAAsTQ/d_Uc_XbmtPk/s1600/renoir%2Bcagnes%2Bcuisine.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="275" src="http://3.bp.blogspot.com/-pkP2g71d_TU/VbTK7LMWuzI/AAAAAAAAsTQ/d_Uc_XbmtPk/s400/renoir%2Bcagnes%2Bcuisine.jpg" width="400" /></a></div>
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Cuisine des Renoir à Cagnes sur mer</div>
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<a href="https://www.fondation-patrimoine.org/fr/provence-alpes-cote-d-azur-21/tous-les-projets-980/detail-domaine-des-collettes-musee-renoir-a-cagnes-sur-mer-12355#desc" target="_blank">Source Domaine des Colettes</a></div>
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<br /></div>
</div>
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— Bien moins que Renoir, répond Durand-Ruel, qui seul est vraiment riche et qui, en dehors de sa fortune, a une collection importante de ses propres œuvres. Monet fut toujours un jouisseur. On goûte chez lui la meilleure cuisine de France. Il y a vingt-cinq ans qu’il a un chef. Il mange comme quatre. Je vous jure que ce n’est pas un mot. Il prendra quatre morceaux de viande, quatre légumes, quatre verres de liqueur. Millet se moquait aussi de l’argent. Il n’aurait eu que mille francs, il en aurait donné cinq cents à un ami dans le besoin. Quand il n’avait presque rien, il devait à Fontainebleau, à son épicier, trois ou quatre mille francs, trois ou quatre mille francs de primeurs. »
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<br /></div>
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Notes de l'auteure du blog</div>
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<br /></div>
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(1) Ernest Hoschedé (18 décembre 1837 à Paris-19 mars 1891 à Paris) est un négociant en tissus, collectionneur et un ami de Claude Monet.<br />
Ernest Hoschedé épouse le 16 avril 1863 Alice Raingo (1844-†1911), avec qui il a quatre filles et deux fils :<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://2.bp.blogspot.com/-C8cBbNfFmAk/VbTLtSYHbjI/AAAAAAAAsTc/br8XhXB4siQ/s1600/Monet_and_Hoschede_families_-_1880.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="295" src="http://2.bp.blogspot.com/-C8cBbNfFmAk/VbTLtSYHbjI/AAAAAAAAsTc/br8XhXB4siQ/s400/Monet_and_Hoschede_families_-_1880.jpg" width="400" /></a></div>
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<a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Ernest_Hosched%C3%A9" target="_blank">Source Wikipedia.en</a></div>
<br />
Marthe Hoschedé (1864-†1925), épouse en 1900 Theodore Earl Butler (1861-†1936), sans postérité<br />
Blanche Hoschedé (1865-†1947), épouse en 1897 Jean Monet (1867-†1914), sans postérité<br />
Suzanne Hoschedé (1868–†1899), épouse en 1892 Theodore Earl Butler (1861-†1936), deux enfants<br />
Jacques Hoschedé (1869-†1941), épouse en 1896 une norvégienne<br />
Germaine Hoschedé (1873-†1968), épouse en 1902 Albert Salerou, postérité<br />
Jean-Pierre Hoschedé (1877-†1961), épouse en 1903 Geneviève Costaddau<br />
Parmi tous ses enfants, les plus notoires sont Blanche et Suzanne, peintes par Claude Monet à plusieurs reprises. Blanche montre également un certain talent pour la peinture.<br />
<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Ernest_Hosched%C3%A9" target="_blank">Source Wikipedia</a></div>
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<br />
<br /></div>
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(2) Place Pigalle s'ouvre un restaurant au nom évocateur et bon-vivant : l'Abbaye de Thélème. La devise de l'abbaye de Rabelais était peinte au-dessus de la porte d'entrée : "fais ce que voudras". <br />
Les serveurs étaient habillés en moines et les serveuses en moniales. Les murs étaient couverts de fresques qui se voulaient médiévales et illustraient Gargantua...<br />
L'Abbaye ne disparaîtra qu'en 1934. Parmi ses fidèles les plus assidus on compte Emile Goudeau, Raoul Ponchon ou Etienne Carjat.<br />
<div style="text-align: justify;">
<a href="http://www.montmartre-secret.com/article-place-pigalle-1-abbaye-de-theleme-le-rat-mort-106713294.html" style="text-align: center;" target="_blank">Source Montmartre secret</a></div>
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<br /></div>
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(3) Blanche Hoschedé, ou Blanche Hoschedé Monet (née à Paris, le 10 novembre 1865 - morte à Giverny le 8 décembre 1947) est un peintre et modèle français, fille de Ernest Hoschedé et d'Alice Hoschedé, née Raingo. Douée elle-même d'un certain talent pictural, elle devient l'assistante et l'élève de Claude Monet, dans un style impressionniste parfois difficile à distinguer de celui du peintre. En 1897, elle épouse Jean, l'un des deux fils de Claude Monet et de Camille Doncieux, mais le couple n'a pas de postérité.</div>
<div style="text-align: justify;">
Elle devient la belle-fille de Claude Monet, lorsque, le 16 juillet 1892, sa mère épouse celui-ci, dont elle était déjà la maîtresse depuis de nombreuses années. Blanche Hoschedé est le modèle de Claude Monet pour plusieurs toiles, car celui-ci commence très tôt à la peindre, elle et sa sœur Suzanne.
Dotée elle-même d'un certain talent de peintre, elle commence à s'intéresser à la peinture dès l'âge de 11 ans, et fréquente l'atelier de son beau-père, dont elle porte souvent le chevalet. Elle en devient alors l'assistante et l'élève,
Elle épouse Jean Monet, le fils du peintre Claude Monet, en 1897. Ils vivent à Rouen et Beaumont-le-Roger jusqu'en 1913. Après la mort de Jean en 1914, elle retourne habiter auprès de son beau-père, Claude Monet.<br />
<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Blanche_Hosched%C3%A9" target="_blank">Source Wikipedia</a></div>
<br /></div>
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Extrait de Journal d'un collectionneur de René Gimpel - Edition Calmann-Lévy 1963</div>
</div>
</div>
<div style="text-align: start;">
<div style="margin: 0px;">
<div style="text-align: justify;">
<a href="http://www.editions-hermann.fr/4247-journal-d-un-collectionneur.html">Réédition chez Hermann de 2011</a></div>
</div>
</div>
Michelaisehttp://www.blogger.com/profile/07507446767433716705noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5483865224991236651.post-29677413833161398412015-08-08T20:57:00.000+02:002015-08-08T20:57:00.045+02:004e Carnet - 27 février 1919<div style="text-align: justify;">
<div style="text-align: center;">
<b><span style="font-size: large;">27 février. – Chez l’empereur de la photographie.</span></b><br />
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<a href="http://4.bp.blogspot.com/-DrFu27QPlz4/VcXF7lorcyI/AAAAAAAAsrw/M2tnkIHG-mg/s1600/800px-GeorgeEastman2.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="http://4.bp.blogspot.com/-DrFu27QPlz4/VcXF7lorcyI/AAAAAAAAsrw/M2tnkIHG-mg/s400/800px-GeorgeEastman2.jpg" width="295" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/George_Eastman#/media/File:GeorgeEastman2.jpg" target="_blank">Source Wikipedia</a></div>
<br /></div>
</div>
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Eastman (1), l’inventeur du Kodak, c’est-à-dire du premier appareil à film*, est né ici à Rochester qu’il adore. Il possède plus des deux tiers des actions de sa société. Elle a rapporté, l’année dernière, près de quarante-cinq millions de dollars. Je ne serais pas surpris qu’il fabriquât 80 % des films cinématographiques mondiaux. Sa mère, m’a-t-on dit, tenait une pension de famille. Petit garçon, il n’aimait pas aller à l’école parce qu’il adorait la nature, de là son désir de la photographier.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-ELD64XIeXqA/VcXGasUHG6I/AAAAAAAAsr4/I_BbKASbd0E/s1600/George_Eastman_7.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="http://1.bp.blogspot.com/-ELD64XIeXqA/VcXGasUHG6I/AAAAAAAAsr4/I_BbKASbd0E/s400/George_Eastman_7.jpg" width="297" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
Georges Eastmann en 1916 <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/George_Eastman#/media/File:George_Eastman_7.jpg" target="_blank">selon Wikipedia</a> (il n'a pas vraiment les yeux bleus ??)</div>
<br />
Eastman a dans les soixante-huit ans ; il est petit ; il a le visage sévère et distant ; il est aussi froid que coléreux car son nez est en lame et ses yeux sont bleus.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://4.bp.blogspot.com/-rcgDsJQAjis/VcXHICB7KvI/AAAAAAAAssA/DDZ_9myTY6Y/s1600/thehouse.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="312" src="http://4.bp.blogspot.com/-rcgDsJQAjis/VcXHICB7KvI/AAAAAAAAssA/DDZ_9myTY6Y/s400/thehouse.jpg" width="400" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://www.eastmanhouse.org/museum/history.php" target="_blank">Source Eastman'house</a> (2)</div>
<br />
Sa maison, entourée d’une grande pelouse, ressemble à un couvent et l’intérieur est arrangé par des mains dures et indifférentes car il est célibataire. Il sort ou reçoit cinq ou six fois par semaine, mais il est déjà à ses affaires à 8 heures du matin. Aujourd’hui, exception en ma faveur, il ira à 8 h 30. J’ai rendez-vous au quart. Je le trouve assis dans son jardin d’hiver, parcourant son journal ouvert aux faits divers et à la cote de la Bourse, tandis que son orgue magnifique joue un air d’église**.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://2.bp.blogspot.com/-qknPVsIS2M0/VcXH1_r1S0I/AAAAAAAAssQ/IYgeTBTSjG0/s1600/billiard.room.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="265" src="http://2.bp.blogspot.com/-qknPVsIS2M0/VcXH1_r1S0I/AAAAAAAAssQ/IYgeTBTSjG0/s400/billiard.room.jpg" width="400" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://2.bp.blogspot.com/--PI9UfBg0IU/VcXH13yRoRI/AAAAAAAAssU/UUHyVUoMOpI/s1600/conservatory.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="317" src="http://2.bp.blogspot.com/--PI9UfBg0IU/VcXH13yRoRI/AAAAAAAAssU/UUHyVUoMOpI/s400/conservatory.jpg" width="400" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://4.bp.blogspot.com/-nBRUdOTrngQ/VcXH1hsfRrI/AAAAAAAAssM/3bz82wCNYXI/s1600/library.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="265" src="http://4.bp.blogspot.com/-nBRUdOTrngQ/VcXH1hsfRrI/AAAAAAAAssM/3bz82wCNYXI/s400/library.jpg" width="400" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://www.eastmanhouse.org/visit/todo/house.php" target="_blank">Source maison de Eastman</a><span style="text-align: justify;"> </span></div>
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Quand je suis allé chez Eastman pour la première fois, je lui ai demandé où se trouvait The Blue Rockets, l’un des plus magnifiques Turner qui soient. Il provenait de la vente Yerkes, puis de la Knœdler. Il me répondit : « Personne ne peut juger de la beauté des tableaux aussi bien que moi ; j’ai un moyen à moi, ni vous ni aucune autre personne ne peut m’égaler parce que personne ne m’approche dans la connaissance de la photographie. Quand je regarde un tableau, je me dis : « Si cette vue, scène ou portrait, avait été prise en photographie d’après la vie réelle, apparaîtrait-elle comme elle est là ? Si la réponse est négative, c’est que la toile n’est pas bonne.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://4.bp.blogspot.com/-EcSijyMOMKA/VcXIwOsjzmI/AAAAAAAAsso/Nx6hENUcK7M/s1600/TW1328_9.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="380" src="http://4.bp.blogspot.com/-EcSijyMOMKA/VcXIwOsjzmI/AAAAAAAAsso/Nx6hENUcK7M/s640/TW1328_9.jpg" width="500" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
Rockets and Blue Lights (Close at Hand) to Warn Steam Boats of Shoal Wate.
r
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://www.tate.org.uk/art/artworks/turner-rockets-and-blue-lights-close-at-hand-to-warn-steam-boats-of-shoal-water-tw1328" target="_blank">Source Tate Gallery</a></div>
<br />
Eh bien ! après avoir acheté ce Turner, j’ai bien vu que certaines vagues de la mer n’auraient pas pu apparaître en positif comme il les avait peintes ! »</div>
<div style="text-align: justify;">
O mânes de Turner, avez-vous tressailli quand ainsi a parlé l’empereur de la photographie ?</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
--------------</div>
<div style="text-align: justify;">
Note de Gimpel</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
* Un procès retentissant nous a appris depuis qu’il n’était pas l’inventeur du Kodak et qu’il était parvenu à déposséder complètement l’inventeur de ses droits. Il fut condamné à lui payer une très grosse somme.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://3.bp.blogspot.com/-MDoXWitY7WQ/VcXKA2QLBHI/AAAAAAAAss0/fNyzMBTlVIw/s1600/472px-George_Romney_-_Catherine_Clemens_1788.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="http://3.bp.blogspot.com/-MDoXWitY7WQ/VcXKA2QLBHI/AAAAAAAAss0/fNyzMBTlVIw/s640/472px-George_Romney_-_Catherine_Clemens_1788.jpg" width="500" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
George Romney (1734-1802)</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
Portrait de Catherine Clemens
(1788)</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span style="text-align: justify;">Neue Pinakothek de Munich<br /><a href="https://commons.wikimedia.org/wiki/File:George_Romney_-_Catherine_Clemens_1788.jpg" target="_blank">Source Wikimedia</a></span></div>
<br />
** Hier, j’ai fait suspendre chez lui un beau Romney, le portrait d’une femme de trente ans aux cheveux poudrés, robe blanche et rubans bleus. Il m’en demande le prix. Cent soixante mille dollars. Il ne s’en étonne pas, mais il n’aime pas les bras, les dit mal dessinés et se déclare intransigeant sur la question dessin. Pourtant il possède un Rembrandt dont les mains semblent desséchées, momifiées.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://4.bp.blogspot.com/-dsavc95s8a0/VcXOCJeONNI/AAAAAAAAstA/khk6xV8OGwY/s1600/ntiv_poly_29815_624x544.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="http://4.bp.blogspot.com/-dsavc95s8a0/VcXOCJeONNI/AAAAAAAAstA/khk6xV8OGwY/s640/ntiv_poly_29815_624x544.jpg" width="500" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
C'est ce que j'ai trouvé de plus proche, même si, manifestement, le modèle a moins de 40 ans !!</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
Isabella, Mrs William Simpson, ensuite Mrs Burroughs
par Henry Raeburn
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://www.bbc.co.uk/arts/yourpaintings/paintings/isabella-mrs-william-simpson-later-mrs-burroughs-217822" target="_blank">Source BBC</a></div>
<br />
Il a aussi un Raeburn, portrait de femme de quarante ans ; elle est assise, sa robe est blanche, relevée d’une écharpe d’un violet pourpre. Jolie composition, mais elle a comme un bras coupé qui s’enfonce entre ses jambes.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://3.bp.blogspot.com/-9d0E6HfAzdU/VcXTWfEqtfI/AAAAAAAAstQ/VwT9E4_Hz6Q/s1600/reynolds.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="http://3.bp.blogspot.com/-9d0E6HfAzdU/VcXTWfEqtfI/AAAAAAAAstQ/VwT9E4_Hz6Q/s400/reynolds.jpg" width="298" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
Portrait de Charlotte Walsingham, elle tient bien son livre dans la main gauche, son manteau, même s'il n'est pas de soie crème (c'est la robe qui est de soie crème !!) est bien bordé de fourrure ... alors pourquoi pas ?</div>
<br />
<br />
Il a un très joli Reynolds, une femme qui, de sa main gauche, tient un livre bleuté ; elle est intelligente jusqu’au bout des cheveux. Une fourrure ouatée borde son manteau de soie crème.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-agfua1JUGx8/VcXUsAySdqI/AAAAAAAAstc/O0OLdopp240/s1600/hoppner.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="610" src="http://1.bp.blogspot.com/-agfua1JUGx8/VcXUsAySdqI/AAAAAAAAstc/O0OLdopp240/s640/hoppner.JPG" width="500" /></a></div>
John Hoppner (1780) : je trouve que cette jeune fille en Bacchante correspond assez bien à la description de Gimpel !<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://www.historicalportraits.com/Gallery.asp?Page=Item&ItemID=960&Desc=Lady-as-a-Bacchante-%7C-John-Hoppner" target="_blank">Source : historical portraits</a></div>
<br />
Son Hoppner représente une jolie fille, innocente avec le bleu de son écharpe, perverse avec sa chemisette. J’aime beaucoup son Hals, un homme coiffé d’un chapeau qui a l’air de crier : « Je suis là ! »<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-UjQ_B644mVs/VcXVhIYMDQI/AAAAAAAAstk/vNIriUi3_jA/s1600/VAN-DYCK-HOMME-A-LA-CUIRASSE.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="http://1.bp.blogspot.com/-UjQ_B644mVs/VcXVhIYMDQI/AAAAAAAAstk/vNIriUi3_jA/s640/VAN-DYCK-HOMME-A-LA-CUIRASSE.jpg" width="499" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
Homme à la cuirasse de Van Dyck</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://grandslieux.over-blog.com/" target="_blank">Source Grands lieux</a></div>
<br />
Il possède un bon Van Dyck, un homme avec cuirasse, et un beau Corot en hauteur, où, dans un pré, deux femmes et deux vaches se promènent. Une ligne de douze grands arbres barre l’horizon.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br />
--------------<br />
Notes de l'auteure du blog<br />
<br />
(1) George Eastman est un industriel américain né à Waterville (en), dans l'État de New York le 12 juillet 1854 et mort à Rochester (NYC), le 14 mars 1932.<br />
Inventeur et philanthrope américain, il est connu pour avoir révolutionné la photographie en fabriquant en série le premier appareil photographique portable. Ce faisant, il a transformé un processus lourd et compliqué en un processus facile à utiliser et accessible à tous. Il est le fondateur de la société Kodak.<br />
<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/George_Eastman" target="_blank">Source Wikipedia</a><br />
<br />
(2) La maison de Eastman à Rochester, est transformée en musée et en centre d'art. Elle accueille de nombreux concerts et des expositions ... de photographies !<br />
<a href="http://www.eastmanhouse.org/index.php" target="_blank">Site du musée</a><br />
<br /></div>
<div style="text-align: start;">
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--------------</div>
</div>
</div>
<div style="text-align: start;">
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<div style="text-align: justify;">
Extrait de Journal d'un collectionneur de René Gimpel - Edition Calmann-Lévy 1963</div>
</div>
</div>
<div style="text-align: start;">
<div style="margin: 0px;">
<div style="text-align: justify;">
<a href="http://www.editions-hermann.fr/4247-journal-d-un-collectionneur.html">Réédition chez Hermann de 2011</a></div>
</div>
</div>
Michelaisehttp://www.blogger.com/profile/07507446767433716705noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5483865224991236651.post-79903677708127628372015-08-07T20:36:00.000+02:002015-08-07T20:36:00.069+02:004ème Carnet - 23 janvier 1919<div style="text-align: justify;">
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<b><span style="font-size: large;">23 janvier. – Chez Hœntschel (1).</span></b></div>
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<br />
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<a href="http://4.bp.blogspot.com/-EiDKeylcKUo/VbTA5XaVoXI/AAAAAAAAsSE/qaxNgwHAnqc/s1600/heo3.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="http://4.bp.blogspot.com/-EiDKeylcKUo/VbTA5XaVoXI/AAAAAAAAsSE/qaxNgwHAnqc/s400/heo3.jpg" width="273" /></a></div>
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<a href="http://www.grespuisaye.fr/ecolecarries/hoentschel.html" target="_blank">Source Grès de Puysaye</a></div>
<br /></div>
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Je parcours, ce matin, son hôtel avec Paulme, l’expert. Hœntschel est mort au début de la guerre. C’est lui qui a décoré pour Doucet mon hôtel, rue Spontini. Ce fut vraiment le seul décorateur des vingt-cinq dernières années. Il avait formé deux collections, une d’émaux, l’autre d’art décoratif du xvme et il les avait vendues très cher à J.P. Morgan qui a donné le xvme au Metropolitan Muséum de New York.
Cet intérieur est un mélange de confort anglais et d’élégance pari-sienne avec une salle immense, organisé en vue de sa profession. Sa vente aura lieu dans deux mois, quand je serai à New York, et j’ai voulu voir si quelque chose pouvait m’intéresser. Ce n’est plus qu’une petite collection d’art décoratif, mais comme c’est triste une collection sans collectionneur ! Paulme, dans ces grandes pièces aujourd’hui désolées, me fait l’effet d’un croque-mort, le croque-mort des objets d’art ; le bruit de ses pas ne le trouble pas et ils résonnent fortement sur ce plancher mortuaire.
Hœntschel était le joli Français, genre « Bel Ami », blond, le front découvert, plein d’élégance, un peu militaire, le regard clair.
Hœntschel, il ne reste plus rien ici de son âme, et il méritait mieux !</div>
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<br /></div>
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<b><span style="font-size: large;">Jacques Doucet, mécène (2).</span></b></div>
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<a href="http://2.bp.blogspot.com/-UPmSHlIyZuY/VbTB2N-nqsI/AAAAAAAAsSM/r3iYkhbzSkc/s1600/Doucet-Jacques-2-334-2.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="http://2.bp.blogspot.com/-UPmSHlIyZuY/VbTB2N-nqsI/AAAAAAAAsSM/r3iYkhbzSkc/s400/Doucet-Jacques-2-334-2.jpg" width="273" /></a></div>
<div style="text-align: center;">
<a href="http://lefoudeproust.fr/2014/01/994/" target="_blank">Source le fou de Proust</a></div>
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<br /></div>
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« Comment vont les livres ? » me demande-t-il. Il ne me donne pas le temps de répondre et continue : « J’ai tous les manuscrits de Suarès ; je pousse les jeunes, il leur manque toujours cent francs par mois. J’ai dit à ceux auxquels je croyais du talent : « Vous les aurez vos cent francs, apportez-moi ce que vous voudrez. » C’est régulier, ils ont mangé leur année au bout de quatre mois et quand ils ont de l’argent ils ne travaillent plus, puis, comme ils ont envers moi une dette de reconnaissance, ils m’en veulent. Mon pète, un jour, au Cercle, prête quelque argent à un décavé et deux ans plus tard apprend que cet individu a de l’argent et lui en réclame. L’autre lui répond : « Vous ne pensez donc qu’à ça ? » J’ai fait un arrangement avec un auteur de talent qui m’a dit : « On ne peut travailler pour le public. » Je lui ai répondu : « Travaillez pour moi. » Il fut entendu qu’il ferait, pour une grande dame anglaise et pour moi, une œuvre qui serait tirée à trois exemplaires car, en effet, un artiste ne peut pas travailler pour le grand public.
— Et Molière, monsieur Doucet ? » </div>
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<br /></div>
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<span style="font-size: large;"><b>« Un prêtre marié » et « Les Frères Zemgano » (3).</b></span><br />
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<a href="http://2.bp.blogspot.com/--c0ZQ_f764M/VbTC5mvJiWI/AAAAAAAAsSU/Z3yLk_QFzac/s1600/barbey.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="http://2.bp.blogspot.com/--c0ZQ_f764M/VbTC5mvJiWI/AAAAAAAAsSU/Z3yLk_QFzac/s400/barbey.jpg" width="248" /></a></div>
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<br /></div>
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J’achète ces deux manuscrits chez Blaizot pour dix mille cinq cents francs. Le dernier revient à mille francs.<br />
<br />
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<b><span style="font-size: large;">Sur Reynaldo Hahn (4). </span></b></div>
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<a href="http://1.bp.blogspot.com/-C7sCTeXZwa0/VbTDfJgpjuI/AAAAAAAAsSc/ECqJdFKApHI/s1600/hahn.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="http://1.bp.blogspot.com/-C7sCTeXZwa0/VbTDfJgpjuI/AAAAAAAAsSc/ECqJdFKApHI/s400/hahn.jpg" width="271" /></a></div>
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<b><span style="font-size: large;"><br /></span></b></div>
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<a href="http://reynaldo-hahn.net/images/photosrh/photosrh/viewer.swf" target="_blank">Source Reynaldo Hahn</a></div>
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<br /></div>
Armand lui est vaguement parent. Ils étaient ensemble au 31e. Hahn lui a raconté qu’il a composé son Ave Maria aux Folies-Bergère pendant les flonflons des orchestres et dans le bruit et l’animation du promenoir. Il a même ajouté que c’était le seul endroit où il se trouvait inspiré pour composer de la musique religieuse.
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Notes de l'auteure du blog<br />
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(1) Georges Hoentschel (1855-1915), Officier de la Légion d'honneur, est un architecte, décorateur, céramiste et collectionneur français.
Il réalise le pavillon des Arts décoratifs de l'exposition universelle de 1900 à Paris, ainsi que celle aux États-Unis à Saint Louis (Missouri) en 1904.
Il est très connu en tant que collectionneur aux États-Unis car il céda à son ami John Pierpont Morgan la majeure partie de ses collections qui ornaient les galeries de son hôtel particulier du boulevard Flandrin.
Aujourd'hui, ces 1 882 pièces constituent le fonds des collections des départements du xviiie siècle français et médiéval au Metropolitan Museum of Art de New-York.
Il fut l'ami de Marcel Proust, Giovanni Boldini, Paul-César Helleu, Pierre Georges Jeanniot, Georges Feydeau, Willette, Léopold Stevens, Robert de Montesquiou, Jean Carriès, Ferdinand Roybet, Maurice Lobre, Adrien Karbowsky, Adolphe Léon Willette, Victor Hugo, Georges de Porto-Riche, Degas, Jean-Louis Forain, Adolphe Giraldon et de bien d'autres personnalités.
Son travail est visible au musée des arts décoratifs de Paris « Le salon des bois 1900 ». Il a fait un important legs de céramiques au musée du petit Palais de Paris, puisqu'il sauva l'atelier à Saint-Amand-en-Puisaye (Nièvre) de son grand ami Jean Carriès en le rachetant peu avant la mort de ce dernier.
Il avait un goût très prononcé pour les impressionnistes, il avait acquis entre autres la Débâcle par temps gris de Monet, la Pomme sur une assiette d'Édouard Manet, l'Enfant à l'épée de Manet, la Rue Mosnier aux Paveurs ou Rue de Berne de Manet, L'Incendie de Turner et beaucoup d'autres de James Abott Whistler, Willette, Camille Pissarro, Sisley. Hoentschel était réputé pour son don très particulier de flairer, de dépister l'objet vraiment beau, de le découvrir au milieu de cent autres, d'aspect analogue pour le profane.<br />
<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Georges_Hoentschel" target="_blank">Source Wikipedia</a><br />
<br />
(2) Jacques Doucet, né à Paris le 19 février 1853 et mort à Paris le 30 octobre 1929, est un grand couturier, collectionneur et mécène français, personnalité de la vie artistique et littéraire parisienne des années 1880-1920.</div>
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Propriétaire d’un magasin hérité de sa mère, rue de la Paix, Jacques Doucet fonde à Paris une des premières maisons de haute couture. Sa riche clientèle d’actrices et de femmes du monde — Réjane, Sarah Bernhardt, Liane de Pougy, la Belle Otéro — lui assure une fortune et lui permet de satisfaire ses passions d’amateur d’art et de bibliophile. Il forma Paul Poiret (1898-1901).
En 1925, le financier Georges Aubert prend le contrôle de la maison Doucet et provoque un rapprochement avec la maison de Georges Dœuillet. Après la crise de 1929, la nouvelle société Dœuillet-Doucet perdure jusqu'en 1937.
Le collectionneur et mécène
Après avoir réuni des objets d’art du xviiie siècle — tableaux, dessins, sculptures, œuvres d’ébénisterie et de marqueterie —, il s’intéresse aux livres de cette même époque. En 1912, il vend cette première collection pour acquérir des toiles de Manet, Cézanne, Degas, van Gogh, Bakst, Arthur Jacquin.
Mais Doucet a des visées plus vastes. Dès 1909, il finance des « cellules de recherche » sur l'histoire de l'art dans son exhaustivité. Il commande de véritables programmes de recherche, s'entourant d'éminents spécialistes. Il s'intéresse à tout et achète sans compter. Il est même l'un des premiers à comprendre la valeur des manuscrits. Constatant la pénurie documentaire dont souffre l'histoire de l'art, il constitue, avec l'aide de son premier bibliothécaire René-Jean puis de nombreux spécialistes, une bibliothèque couvrant l'art de tous les temps et de tous les pays. Il tient en outre à acquérir les sources elles-mêmes, nécessaires à tout historien d'art. En 1917, il offre sa bibliothèque à l'Université de Paris : elle deviendra la Bibliothèque d'art et d'archéologie Jacques Doucet, puis, en 2003, la bibliothèque de l'Institut national d'histoire de l'art - collections Jacques Doucet.
Ami d'André Suarès, il collectionne ses manuscrits, s’intéresse à ceux de la génération précédente — Stendhal, Baudelaire, Verlaine, Rimbaud — et de la génération contemporaine : Apollinaire, Gide, Cocteau, Mauriac, Montherlant, Maurois, Morand, Valéry, Proust, Giraudoux. Il fait recouvrir ces manuscrits de reliures modernes avant de donner cette bibliothèque littéraire à l’Université de Paris, en 1929 : elle deviendra la Bibliothèque littéraire Jacques Doucet. Doucet eut également un rôle de mécène auprès de nombreux écrivains tels que André Suarès, Max Jacob, Reverdy, André Breton, Louis Aragon. En 1924, il est le premier propriétaire des Demoiselles d'Avignon de Picasso : achetées sans avoir été déroulées parce qu'elles traînaient dans un coin de l'atelier du peintre, elles seront estimées quelques mois plus tard entre deux et trois cent mille francs1. Le musée Angladon à Avignon, créé par ses héritiers, abrite une partie importante de son ancienne collection.</div>
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<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Doucet_(couturier)" target="_blank">Source Wikipedia</a></div>
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<br />
(3)Jules Amédée Barbey d’Aurevilly est un écrivain français, né le 2 novembre 1808 à Saint-Sauveur-le-Vicomte, en Normandie, mort le 23 avril 1889 à Paris. Surnommé le « Connétable des lettres », il a contribué à animer la vie littéraire française de la seconde moitié du xixe siècle. Il a été à la fois romancier, nouvelliste, essayiste, poète, critique littéraire, journaliste, dandy, et polémiste.
<br />
Né au sein d’une ancienne famille normande, Jules Barbey d’Aurevilly baigne dès son plus jeune âge dans les idées catholiques, monarchistes et contre-révolutionnaires. Un moment républicain et démocrate, Barbey finit, sous l’influence de Joseph de Maistre, par adhérer à un monarchisme intransigeant, méprisant les évolutions et les valeurs d’un siècle bourgeois. Il revient au catholicisme vers 1846 et se fait le défenseur acharné de l’ultramontanisme et de l’absolutisme, tout en menant une vie élégante et désordonnée de dandy. Il théorise d'ailleurs, avant Baudelaire, cette attitude de vie dans son essai sur le dandysme et George Brummell. Ses choix idéologiques nourriront une œuvre littéraire, d’une grande originalité, fortement marquée par la foi catholique et le péché.
<br />
À côté de ses textes de polémiste, qui se caractérisent par une critique de la modernité, du positivisme ou des hypocrisies du parti catholique, on retient surtout, même s'ils ont eu une diffusion assez limitée, ses romans et nouvelles, mélangeant des éléments du romantisme, du fantastique (ou du surnaturalisme), du réalisme historique et du symbolisme décadent. Son œuvre dépeint les ravages de la passion charnelle (Une vieille maîtresse, 1851), filiale (Un prêtre marié, 1865 ; Une histoire sans nom, 1882), politique (Le Chevalier des Touches, 1864) ou mystique (L’Ensorcelée, 1855). Son œuvre la plus célèbre aujourd'hui est son recueil de nouvelles Les Diaboliques, paru tardivement en (1874), dans lesquelles l’insolite et la transgression, plongeant le lecteur dans un univers ambigu, ont valu à leur auteur d’être accusé d’immoralisme.
<br />
Même si son œuvre a été saluée par Baudelaire, si plusieurs écrivains ont loué son talent extravagant, notamment à la fin de sa vie, Hugo, Flaubert ou Zola ne l'appréciaient pas. Ses « héritiers » sont Léon Bloy, Joris-Karl Huysmans, Octave Mirbeau ou Paul Bourget et sa vision du catholicisme a exercé une profonde influence sur l’œuvre de Bernanos.<br />
<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Jules_Barbey_d%27Aurevilly" target="_blank">Source Wikipedia</a><br />
<br /></div>
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(4) Reynaldo Hahn, né à Caracas le 9 août 1874, et mort à Paris le 28 janvier 1947, est un chef d'orchestre, critique musical et compositeur français d'origine vénézuélienne.<br />
Montrant des dispositions pour la musique, Reynaldo Hahn entre au Conservatoire de Paris en octobre 1885 et devient l'élève d'Albert Lavignac et de Jules Massenet pour la composition. En 1887, il compose déjà une célèbre mélodie sur un poème de Victor Hugo, Si mes vers avaient des ailes. En 1890, il écrit la musique de scène de L'Obstacle d'Alphonse Daudet. Il côtoie dès lors la famille de l'écrivain, chez laquelle seront interprétées pour la première fois Les Chansons grises en présence de Paul Verlaine.
<br />
Dans les salons parisiens les plus huppés (chez la princesse Mathilde, la comtesse de Guerne, Madeleine Lemaire), Reynaldo Hahn chante ses mélodies en s'accompagnant au piano. Il s'illustrera brillamment dans ce genre musical durant la première partie de sa vie (1922 est la date de publication du 2e volume de vingt mélodies). Il rencontre de grands noms comme Stéphane Mallarmé ou Edmond de Goncourt. Chez Madeleine Lemaire, en 1894, alors qu'il est invité pour chanter Les Chansons grises, il fait la connaissance de Marcel Proust dont il devient l'amant, jusqu'en 1896. Il entretiendra cette amitié jusqu'à la mort de l'écrivain dont il sera l'un des rares proches à pouvoir se rendre chez lui sans devoir se faire annoncer. Comme le souligne le biographe de Proust, George Painter : « il avait le charme sérieux, l'intelligence et la distinction morale que Proust demandait à l'ami idéal. »<br />
<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Reynaldo_Hahn" target="_blank">Source Wikipedia</a><br />
<br />
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<div style="text-align: start;">
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<div style="text-align: justify;">
Extrait de Journal d'un collectionneur de René Gimpel - Edition Calmann-Lévy 1963</div>
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<div style="text-align: start;">
<div style="margin: 0px;">
<div style="text-align: justify;">
<a href="http://www.editions-hermann.fr/4247-journal-d-un-collectionneur.html">Réédition chez Hermann de 2011</a></div>
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Michelaisehttp://www.blogger.com/profile/07507446767433716705noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5483865224991236651.post-56887501618734961622015-08-05T20:36:00.001+02:002015-08-05T20:36:00.047+02:004ème Carnet - 21 et 22 janvier 1919<div style="text-align: center;">
<b>21 janvier. – Un mot de guerre.</b></div>
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<b><br /></b></div>
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<img border="0" height="640" src="http://3.bp.blogspot.com/-SubWUJsMaFY/VXiFO2uHExI/AAAAAAAArcE/wqgUKVGm118/s640/argonne.jpg" width="408" /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://argonne1418.com/photos-depoque/tranchees-francaises/" target="_blank">Source Argonne 14-18</a></div>
<br />
Mon neveu Armand Lowengard me dit : « J’étais au 31eà Melun ; un dépôt de grenades explose dans la caserne et tue de nombreux soldats. Aucune panique ne se produit. Un officier réunit les hommes et sort cette phrase merveilleuse : « Vous, de l’Argonne, vous êtes habitués à mourir. »<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
<b>22 janvier. – « Le Billet doux. »</b></div>
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<b><br /></b></div>
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<a href="http://1.bp.blogspot.com/-YYrGWmsgCGI/VXiFkZNLJdI/AAAAAAAArcM/LA8c5gw5Rgo/s1600/billet%2Bdoux.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="620" src="http://1.bp.blogspot.com/-YYrGWmsgCGI/VXiFkZNLJdI/AAAAAAAArcM/LA8c5gw5Rgo/s640/billet%2Bdoux.jpg" width="500" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://maisonarts.forumgratuit.org/t97-le-billet-doux" target="_blank">Source la petite maison dans les arts</a></div>
<br />
En 1905, nous l’avions acheté près de cinq cent mille francs à la vente Crosnier. L’avions revendu deux ans après à Joseph Bardac. Je le lui rachète sept cent cinquante mille francs et il reste encore intéressé dans le bénéfice pour un tiers.
<br />
<br />
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Extrait de Journal d'un collectionneur de René Gimpel - Edition Calmann-Lévy 1963</div>
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<a href="http://www.editions-hermann.fr/4247-journal-d-un-collectionneur.html">Réédition chez Hermann de 2011</a></div>
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Michelaisehttp://www.blogger.com/profile/07507446767433716705noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5483865224991236651.post-75022899239856741512015-08-03T20:34:00.000+02:002015-08-03T20:34:00.096+02:004ème Carnet - 19 janvier 1919<div style="text-align: justify;">
<div style="text-align: center;">
<b>19 janvier. – Dans l’atelier de Sert, 19, rue Barbet-de-Jouy.</b></div>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-jVL3AEmM6cs/VXiDqIx0axI/AAAAAAAArb4/IjEUSs1av9s/s1600/sert1.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="350" src="http://1.bp.blogspot.com/-jVL3AEmM6cs/VXiDqIx0axI/AAAAAAAArb4/IjEUSs1av9s/s640/sert1.jpg" width="500" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
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Plutôt que dans un atelier, je me croirais sur le plateau de quelque théâtre. Ses toiles sont grandes comme des décors. Sert n’est pas effrayé d’avoir à peindre une église entière, ce qu’il va faire bientôt dans son pays, en Espagne. Il en parle comme d’un jeu car il travaille très vite.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
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<a href="http://3.bp.blogspot.com/-nhUpSY0t12E/VXhf1oFhdfI/AAAAAAAArbM/JxC-0hhuku4/s1600/sert4.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="350" src="http://3.bp.blogspot.com/-nhUpSY0t12E/VXhf1oFhdfI/AAAAAAAArbM/JxC-0hhuku4/s640/sert4.jpg" width="500" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://www.ebay.fr/itm/Jose-Maria-SERT-MONOGRAPHIE-DU-PEINTRE-DU-MONUMENTAL-1990-41-REPRODUCTIONS-TBE-/221564890833" target="_blank">Source Ebay</a></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Trois aides, en blouse, apportent les toiles qu’il va me montrer. Ces gens préparent ses fonds ; j’aperçois des toiles gigantesques enduites d’un merveilleux émail blanc. Il travaille certainement sur une belle matière. Il me dit : « J’ai beaucoup étudié les primitifs et l’art de la Renaissance. Tintoret fut le plus grand des décorateurs. – Peut-être, dis-je, mais pour concurrencer ses confrères et leur ravir leurs commandes, il employa trop souvent de la peinture bon marché et elle a terriblement noirci. » Sert, qui se trompe, dit que la faute en est à la lumière et donne pour preuve que les plafonds du maître sont restés plus clairs.
La première œuvre que j’ai vue de Sert, ce fut à Paris, chez Keppel, avenue du Bois, mais destinée à sa maison en Angleterre. Ça ressemblait à Patinir, aux Hollandais du XVIIe, à Boucher. Sert pille partout où il passe.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://3.bp.blogspot.com/--27jAs01IBY/VXhgjZTBjcI/AAAAAAAArbU/k8CwHu1R4C4/s1600/sert5.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="http://3.bp.blogspot.com/--27jAs01IBY/VXhgjZTBjcI/AAAAAAAArbU/k8CwHu1R4C4/s400/sert5.jpg" width="303" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
José Maria Sert</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
Source Petit Palais</div>
<br />
J’avais rencontré là Boni de Castellane qui est son ami, car ce peintre est très mondain. Il a des manières grassouillettes et policées, porte blond et beau, mais a trop d’embonpoint. Sous sa barbe blonde courte et en pointe, taillée avec amour, il cherche à cacher l’enflure des joues. Il doit être aimé des vieilles.</div>
<div style="text-align: justify;">
Les hommes en blouse placent autour de moi une série de panneaux : un carrousel de chevaux de bois, de chevaux splendides, sous un dais circulaire, sorte de nouveau Camp du drap d’or. Un acrobate costumé comme un tyran jongle avec ses trésors. Des poissons rouges en vitrine. Un marchand d’oiseaux venu des paradis persans. Je demande à Sert le sujet de cette féerie ; il me répond : « Le Merveilleux Souvenir. » Je l’ai peinte durant la guerre. Durant la guerre, nous n’avons vu que de très vilaines choses, et pour échapper à l’horreur il a fallu se reporter vers les souvenirs de l’enfance, les chevaux de bois, l’acrobate, l’éléphant blanc, les oiseaux, les poissons rouges que voilà. Oui, le voilà : « Le Merveilleux Souvenir. »<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://3.bp.blogspot.com/-F6UyZDbdpHU/VXiDQC_KCTI/AAAAAAAArbw/j5ImQoIUSjQ/s1600/sert06.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="360" src="http://3.bp.blogspot.com/-F6UyZDbdpHU/VXiDQC_KCTI/AAAAAAAArbw/j5ImQoIUSjQ/s640/sert06.jpg" width="500" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
José María Sert, Scènes de Cirque, paravent de 4 feuilles pour le boudoir de la reine d’Espagne, 1920
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://slash-paris.com/evenements/jose-maria-sert-le-titan-a-loeuvre-1874-1945" target="_blank">Source Slash</a></div>
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Le père de Sert était un gros industriel, mort jeune. Il fabriquait des tapis, et l’enfant, déjà artiste, lui donnait des dessins. Il pense très longtemps à son sujet, mais ensuite le porte vite sur sa toile. Il me montre la maquette d’une décoration en camaïeu commandée par un Américain, Deering, pour une propriété en Espagne. C’est la victoire des Alliés, qu’il a déjà exécutée en 1915. Une porte et à gauche un magicien qui, en l’an 2114, regarde une ancienne carte d’Europe au milieu de laquelle il trouve une forteresse. C’est l’Allemagne. Et le drame se déroule tout autour de la pièce. Les cloches dans le ciel sonnent le tocsin, l’alarme est donnée et les vertus partent en guerre. En bas : la Marne. Les taxis victorieux de Gallieni. La première victoire. La barbarie s’arrête. La Sagesse antique plane. La victoire donne comme une garde héroïque. La collision. Avec les Alliés, Apollon. Le soleil qui ne fut jamais vaincu. La paix. L’Arc de triomphe. Là-bas dans le lointain les troupes reviennent. L’auréole. Et dans l’air la Neuvième Symphonie. L’ordre, le progrès, la civilisation.</div>
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<b>Sur Sert.</b></div>
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<a href="http://4.bp.blogspot.com/-vGr4jtCQ-dg/VXhhDmTYy6I/AAAAAAAArbc/D8EZG7KuyU8/s1600/sert%2Bpar%2Bramon%2Bcasas.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="http://4.bp.blogspot.com/-vGr4jtCQ-dg/VXhhDmTYy6I/AAAAAAAArbc/D8EZG7KuyU8/s400/sert%2Bpar%2Bramon%2Bcasas.jpg" width="313" /></a></div>
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Sert par Ramon Casas</div>
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<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Jos%C3%A9_Maria_Sert" target="_blank">Source Wikipedia</a></div>
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Je raconte à Berenson ma visite à son atelier. Il s’étonne que je ne connaisse pas le mot de Forain sur le peintre espagnol. Forain accompagnait un gros bourgeois dans une exposition où Sert montrait une de ses grandes pièces peintes. Le bourgeois en est fou, veut l’acheter, elle est trop grande et il enrage. Forain lui tape sur l’épaule et lui dit : « Ça se dégonfle. »
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<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="275" src="https://www.youtube.com/embed/ttN66SUX2mY" width="500"></iframe>
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Extrait de Journal d'un collectionneur de René Gimpel - Edition Calmann-Lévy 1963</div>
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<a href="http://www.editions-hermann.fr/4247-journal-d-un-collectionneur.html">Réédition chez Hermann de 2011</a></div>
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Michelaisehttp://www.blogger.com/profile/07507446767433716705noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-5483865224991236651.post-33413403374120978422015-08-01T20:33:00.000+02:002015-08-01T20:33:00.411+02:004ème Carnet - 18 janvier 1919<div style="text-align: center;">
<b>18 janvier. – Date historique.</b></div>
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<a href="http://3.bp.blogspot.com/-0Ah1kejYee4/VXhbLf81y1I/AAAAAAAArag/7C3P2XDniMo/s1600/conf%25C3%25A9rence%2Bpaix%2B1919.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="330" src="http://3.bp.blogspot.com/-0Ah1kejYee4/VXhbLf81y1I/AAAAAAAArag/7C3P2XDniMo/s640/conf%25C3%25A9rence%2Bpaix%2B1919.jpg" width="500" /></a></div>
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20 janvier 1919, le banquet Wilson : l'ouverture de la conférence de la paix au Quai d'Orsay<br />
<a href="http://www.senat.fr/histoire/le_banquet_wilson/ouverture_conference_de_la_paix_salon_de_lhorloge.html" target="_blank">Source Le Sénat</a> <b><br /></b></div>
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Aujourd’hui s’ouvre au ministère des Affaires étrangères la Conférence de la paix, d’où sortiront les prochaines guerres.</div>
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<b>Chez Barthou. *</b><br />
<b><br /></b>
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<a href="http://2.bp.blogspot.com/-Q3E9oPannZI/VXhd65p-_WI/AAAAAAAArbA/Pe8YbpC16LE/s1600/2307hugo.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="350" src="http://2.bp.blogspot.com/-Q3E9oPannZI/VXhd65p-_WI/AAAAAAAArbA/Pe8YbpC16LE/s640/2307hugo.jpg" width="500" /></a></div>
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Feuilles hugoliennes</div>
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<a href="http://www.gazette-drouot.com/static/magazine_ventes_aux_encheres/top_des_encheres/bibliophilie_2010.html" target="_blank">Source Gazette Drouot **</a></div>
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8 heures du matin. Il m’attend, il veut me vendre pour dix mille francs deux carnets de Victor Hugo, son journal. Le salon n’est pas fait, j’entre dans la salle à manger où, malgré les deux fenêtres, l’obscurité est grande ; des verdures noires, mortuaires, en tapissent les murs. Aucune salle à manger ne peut être aussi petit bourgeois. La table est recouverte d’une affreuse soie bariolée, de l’arabe de Ménilmontant. Un lustre en cuivre pauvre avec des spirales intestinales. Le long des murs, des chaises pressées les unes contre les autres, comme des stalles, du gothique mont-martrois. Un buffet de paysan enrichi. Des étagères avec des étains, des chinoiseries, des porcelaines, des lots à gagner à la foire.<br />
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<a href="http://3.bp.blogspot.com/-jWbrHIYhHo4/VXhcBPvmNlI/AAAAAAAAra0/y3SDzwvZH1I/s1600/Louis_Barthou_01.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="http://3.bp.blogspot.com/-jWbrHIYhHo4/VXhcBPvmNlI/AAAAAAAAra0/y3SDzwvZH1I/s640/Louis_Barthou_01.jpg" width="476" /></a></div>
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<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Barthou" target="_blank">Source Wikipedia</a></div>
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Une tenture se soulève. Une main apparaît. Elle me tire car j’ai avancé la mienne ; elle m’a happé avec violence et m’a jeté dans un cabinet où je me trouve face à face avec Barthou, affectueux par métier et pressé par tempérament. Il ressemble à Zola. Il est myope, son pince-nez roule sur son nez court et volontaire, sa petite barbe, du crin aplati de vieux matelas, est en pointe et commence à grisonner. Notre ministre et ancien président du conseil veut vendre et entre aussitôt dans le sujet. Il parle beaucoup, sans arrêt, c’est le camelot des boulevards. Pas de pudeur. Il est trop fougueux avec moi qui connais le commerce. Il cherche à annihiler la volonté de l’acheteur et, pour l’obliger à dire oui, le pousse et le colle dans un coin comme au poteau. C’est amusant de lui échapper.</div>
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Je voudrais parler littérature avec l’écrivain, avec l’académicien. Impossible. Il est trop désireux de vendre.</div>
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Je demande à Barthou quelques prix pour ses manuscrits : les épreuves corrigées de Monsieur Bergeret et celles de l'Anneau d’Améthyste. Chacune mille francs. Les Désirs de Jean Servien : sept mille. La Porte d’ivoire de Flaubert : six mille.</div>
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Le More de Venise : dix mille. Servitude et Grandeur militaires : vingt mille. Je me retire en lui disant qu’il faut que j’arrive à New York pour savoir si j’aurai de l’argent. Comme appât, Barthou me donne une petite étude sur Lamartine, avec une dédicace. Je l’en remercie et il me répond : « Ce n’est rien, ça vaut trois louis. » Je lui ai tendu la main, et en me la serrant il me pousse dehors comme un homme pressé par tempérament et affectueux par métier.
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Note de l'auteure du blog<br />
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* Jean Louis Barthou dit Louis Barthou, né le 25 août 1862 à Oloron-Sainte-Marie (Basses-Pyrénées) et mort le 9 octobre 1934 à Marseille, est un avocat et homme politique français.<br />
Louis Barthou est issu d'un milieu modeste mais aisé, son père étant quincaillier à Oloron-Sainte-Marie - qui selon Georges Clemenceau inventa un tire-bouchon - puis à Pau, dans le Béarn. Il poursuit des études de droit à la faculté de Bordeaux avant de partir à Paris, où il obtient son doctorat au cours de l’année 1886. Revenu dans ses Pyrénées natales, il devient avocat, inscrit au barreau de Pau, puis secrétaire de la Conférence des Avocats.
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Il est attiré très tôt par deux passions : la politique et le journalisme. Il embrasse donc les deux carrières, devenant député et journaliste. Tout en étant rédacteur en chef de l'Indépendant des Basses-Pyrénées, il adhère aux Républicains Modérés avant de se faire élire en 1889, à l'âge de 27 ans, député des Basses-Pyrénées. Il sera réélu sans interruption à ce poste jusqu'aux législatives de 1919 et il quittera en 1922 la Chambre des députés pour le Sénat. Il commence à fréquenter à la fin du siècle le salon de Madame Arman de Caillavet, l'égérie d'Anatole France, et héritera du surnom peu flatteur de Bar toutou.<br />
En 1894, à l'âge précoce de trente-deux ans, il obtient son premier portefeuille comme ministre des Travaux publics. Il est ensuite successivement ministre de l'Intérieur en 1896, de nouveau ministre des Travaux publics de 1906 à 1909, puis Garde des Sceaux de 1909 à 1913. Louis Barthou est devenu l'un des grands notables de la IIIe République.<br />
Le 22 mars 1913, sous la présidence de Raymond Poincaré (18 février 1913 – 18 février 1920), il devient Président du Conseil, poste qu’il gardera jusqu’au 2 décembre 1913. Conscient de la montée des périls (crise d'Agadir de 1911, etc.) et avec l'appui du président de la République Poincaré, il reprend le projet de son prédécesseur, Briand, visant à augmenter la durée du service militaire: la loi des trois ans est votée par la Chambre en juillet 1913, malgré l'opposition de la SFIO et d'une bonne partie des radicaux. Mais plusieurs événements tragiques vont entraîner son retrait de la scène politique, retrait toutefois temporaire. En un très court laps de temps, il subit durement la victoire de la gauche aux élections législatives de 1914 malgré la constitution d'une dynamique Fédération des gauches, puis la déclaration de guerre et enfin la perte au front de son fils, quelques mois plus tard.
Il retrouve cependant en 1917 une place de premier plan en récupérant le ministère des Affaires étrangères. Tout au long des années 1920, il continue d'occuper des ministères importants, comme ceux de la Guerre et de la Justice de 1926 à 1929, dans des gouvernements de coalition républicaine.<br />
<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Barthou" style="text-align: center;" target="_blank">Source Wikipedia</a><br />
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** Feuilles hugoliennes :<br />
Organisée au château de Miromesnil, lieu de naissance probable de l’écrivain Guy de Maupassant, la vente mettait en exergue un autre écrivain du XIXe siècle, Victor Hugo. Indiqué autour de 5 500 €, un agenda relatif aux mois de juillet et d’août 1834, inséré dans une boîte-étui, doublait les estimations. Adjugé 12 000 €, cet émouvant document comprend cinq notes : les lettres d’amour prises sur le vif au milieu de la nuit et adressées à la maîtresse de l’écrivain, l’exquise Juliette Drouot : "Ta joie est ma joie. que m’importe que la vie soit sombre pour moi, pourvu que ton beau visage rayonne…" Quant à notre carnet de poche, enrichi de nombreuses photos et de cartes de visite, <b>il aurait appartenu à Louis Barthou</b>, avocat, journaliste et homme politique. Inédit, il dévoile Victor Hugo sous divers aspects : l’écrivain, l’homme et l’exilé. De nombreux comptes entremêlés aux notes illustrent la grande générosité d’Hugo envers les miséreux de Guernesey. Notre homme prie encore face au sort malheureux des filles pauvres, obligées dès 16 ans à se prostituer. Républicain engagé, Victor Hugo se révolte contre le destin des communards condamnés ; il s’indigne ainsi de leur sort, les qualifiant de "forçats à perpétuité !". Concernant ses travaux d’écriture, l’écrivain reprend son habitude pour L’Homme qui rit de "marquer chaque jour par une barre dans la marge du manuscrit à l’endroit où j’interromps mon travail de la journée". Suscitant la convoitise des musées, des amateurs et du négoce international, notre carnet gagne finalement la collection d’un client français au double des estimations.<br />
<a href="http://www.gazette-drouot.com/static/magazine_ventes_aux_encheres/top_des_encheres/bibliophilie_2010.html" style="text-align: center;" target="_blank">Source Gazette Drouot **</a><br />
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Extrait de Journal d'un collectionneur de René Gimpel - Edition Calmann-Lévy 1963</div>
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<a href="http://www.editions-hermann.fr/4247-journal-d-un-collectionneur.html">Réédition chez Hermann de 2011</a></div>
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Michelaisehttp://www.blogger.com/profile/07507446767433716705noreply@blogger.com1