27 mai. – Même cynisme.
Les Forges de Vulcain de Boucher
Avec Chanas, en auto, en route pour Montgeron et le château des Pélissier.
— Alors, monsieur Gimpel, vous avez bien compris, vous êtes un Américain vous venez acheter les trois tapisseries de Boucher, des merveilles dont Les Forges de Vulcain qui a près de six mètres de long ; elle est entière avec la vue des forges ; puis Mars et Vénus, malheureusement en deux morceaux, coupée à gauche, et Le Triomphe d’Amphitrite, également coupée. Les bordures ont été enlevées mais conservées.
Nous arrivons au château et je trouve ridicule ce rôle que Chanas veut me faire jouer.
La comtesse de Pélissier vient d’avoir ses deux fils tués à la guerre*. «Jeunes gens que je n’ai pas connus, si vous saviez comme votre mère a pu vous adorer !» «Dieu, fait-elle, n’a pas voulu leur conserver la vie! » Nous repartons une heure après et Chanas me dit : « Trois millions, ils sont fous, mais quelles belles tapisseries ! Sans la mort de leurs fils qui les a plongés dans l’anéantissement, ils n’auraient jamais songé à vendre. » Et Chanas ajoute : « Ce qui fait le malheur des uns fait le bonheur des autres. »
La grosse Bertha**.
Elle dépasse sa ligne de tir. Un obus est tombé rue de Berri à côté des serres du marquis de Casa Riera, à quelques centaines de mètres de notre maison d’affaires où loge mon associé. Sa femme, terrifiée, vient de s’écrier : « Ce n’est plus de jeu ! »
Ricochet.
L’obus est tombé à moins de cent mètres de la demeure des Chaponay. Il y a des années que je travaille cette affaire, et combien d’offres ai-je faites en vain ! Cinq minutes après l’explosion, le marquis me téléphonait qu’il acceptait ma dernière proposition et j’acquiesçai.
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Note de l'auteure du blog
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Comte Herman de PÉLISSIER - Chevalier de la légion d'Honneur, croix de guerre avec palme - Fils de Carloman Paul Henri et de Marie Urbaine Claire Amélie LANGLOIS de CHEVRY, frère de Marie Joseph Urbain Léon Maurice mort pour la France le 28/10/1917 - Saint-Cyrien promotion de Montmirail (1912-1914) - citation au tableau d'honneur spécial de la Légion d'Honneur : "Jeune saint-cyrien, a fait preuve d'un entrain et d'une intrépidité remarquables jusqu'au 1er octobre 1914, jour où il est tombé glorieusement en maintenant sous un feu très meurtrier sa section dans la position qui lui avait été assignée"
Comte - Prénom usuel : Maurice - Chevalier de la Légion d'Honneur, Croix de guerre avec 2 étoiles - Fils de Carloman Paul Henri et de Marie Urbaine Claire Amélie LANGLOIS de CHEVRY - Saint-Cyrien promo 1908 - Ingénieur des Arts et Manufactures (Centrale Paris) promotion 1913 - Frère de Marie Joseph Urbain Eugène Herman+le 01/10/1914 à Servon (51) - Acte de décès transmis à la mairie de Chevry-en-Sereine (77)
Source memorial genweb
**
La grosse Bertha, ou « dicke Bertha » en allemand, est le surnom d’un canon allemand de gros calibre utilisé par les Allemands pendant la Première Guerre mondiale. Conçu et fabriqué à Essen, dans les usines de Gustav Krupp von Bohlen und Halbach, ses projectiles sont capables de transpercer un mur en béton armé de 3 mètres d’épaisseur à une distance d’une dizaine de kilomètres. La grosse Bertha se fait connaître par les énormes dégâts qu’elle provoque lors des sièges de Liège, Namur, Maubeuge, Anvers ou encore Verdun. Longtemps, les Allemands crurent que la grosse Bertha, avec ses 70 tonnes et ses obus de 800 kg, serait l’arme miracle qui leur permettrait de remporter la guerre, ce qui ne fut pas le cas.
Mais au fait, d’où vient ce surnom de « grosse Bertha » ? Apparemment, la tradition au sein des usines Krupp voulait que l’on donne un petit nom aux canons du groupe industriel, et de préférence des prénoms de la famille Krupp. Et comment s’appelait l’épouse du patron, héritière de l’entreprise ? Bertha Krupp von Bohlen und Halbach. Une femme à la carrure imposante, paraît-il…
Source defense.gouv
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Note de l'auteure du blog
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Comte Herman de PÉLISSIER - Chevalier de la légion d'Honneur, croix de guerre avec palme - Fils de Carloman Paul Henri et de Marie Urbaine Claire Amélie LANGLOIS de CHEVRY, frère de Marie Joseph Urbain Léon Maurice mort pour la France le 28/10/1917 - Saint-Cyrien promotion de Montmirail (1912-1914) - citation au tableau d'honneur spécial de la Légion d'Honneur : "Jeune saint-cyrien, a fait preuve d'un entrain et d'une intrépidité remarquables jusqu'au 1er octobre 1914, jour où il est tombé glorieusement en maintenant sous un feu très meurtrier sa section dans la position qui lui avait été assignée"
Comte - Prénom usuel : Maurice - Chevalier de la Légion d'Honneur, Croix de guerre avec 2 étoiles - Fils de Carloman Paul Henri et de Marie Urbaine Claire Amélie LANGLOIS de CHEVRY - Saint-Cyrien promo 1908 - Ingénieur des Arts et Manufactures (Centrale Paris) promotion 1913 - Frère de Marie Joseph Urbain Eugène Herman+le 01/10/1914 à Servon (51) - Acte de décès transmis à la mairie de Chevry-en-Sereine (77)
Source memorial genweb
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La grosse Bertha, ou « dicke Bertha » en allemand, est le surnom d’un canon allemand de gros calibre utilisé par les Allemands pendant la Première Guerre mondiale. Conçu et fabriqué à Essen, dans les usines de Gustav Krupp von Bohlen und Halbach, ses projectiles sont capables de transpercer un mur en béton armé de 3 mètres d’épaisseur à une distance d’une dizaine de kilomètres. La grosse Bertha se fait connaître par les énormes dégâts qu’elle provoque lors des sièges de Liège, Namur, Maubeuge, Anvers ou encore Verdun. Longtemps, les Allemands crurent que la grosse Bertha, avec ses 70 tonnes et ses obus de 800 kg, serait l’arme miracle qui leur permettrait de remporter la guerre, ce qui ne fut pas le cas.
Mais au fait, d’où vient ce surnom de « grosse Bertha » ? Apparemment, la tradition au sein des usines Krupp voulait que l’on donne un petit nom aux canons du groupe industriel, et de préférence des prénoms de la famille Krupp. Et comment s’appelait l’épouse du patron, héritière de l’entreprise ? Bertha Krupp von Bohlen und Halbach. Une femme à la carrure imposante, paraît-il…
Source defense.gouv
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Extrait de Journal d'un collectionneur de René Gimpel - Edition Calmann-Lévy 1963
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