15 mai. – Sur la mort de Gordon Bennett*.
Le propriétaire du New York Herald s’est éteint hier à Beaulieu. Son amour ardent pour la France venait de son mépris pour la rudesse américaine qu’il personnifiait. « Le journaliste français, me dit-il un jour, c’est un chien de chasse, l’Américain c’est un bouledogue. »
Pavillon de la lanterne à Versailles
Un hasard me fait visiter aujourd’hui le rendez-vous de chasse situé sur le territoire de Trianon et donnant sur son parc, que Gordon Bennett louait aux Domaines : « La Lanterne »**, vieux château Louis XVI, une miniature. Il y construisit une grande volière pour ses hiboux, l’oiseau qu’il aimait entre tous parce que le plus martyrisé. Le jardin est délaissé ; il est clos d’un grand mur. Dans un angle, sous des arbres géants : des tombes… des tombes minuscules. Au ras du sol, des plaques de marbre. Je me penche et je lis : Cher petit Toppy, mort le… – Beautiful little Ketty… – Pauvre petite Zata… – Poor old Billy… – Pauvre vieux Baby…
Là, dorment les chiens de Gordon Bennett.***
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Notes de l'auteure du blog
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James Gordon Bennett junior né le (10 mai 1841 et mort le 14 mai 1918), est un homme de presse américain, passionné de sports, mécène, créateur de la coupe automobile Gordon Bennett et de la coupe aéronautique Gordon Bennett.
Né à New York, le fils et homonyme du riche éditeur du New York Herald, James Gordon Bennett senior, est instruit principalement en France, pays où il passe une bonne partie de sa vie. Fervent marin, Gordon Bennett sert dans la marine pendant la guerre civile américaine, puis, en 1866, gagne la première course transocéanique en bateau avant de reprendre les affaires du journal de son père l'année suivante.
Une fois responsable, il relève le journal. En 1877, quelques années après avoir repris le journal de son père, Gordon Bennett quitte New York après un scandale qui met fin à ses fiançailles avec Caroline May, membre de la haute société. Bennett est arrivé ivre et en retard à une fête au manoir new-yorkais de la famille May, et a uriné dans la cheminée du salon devant tous les invités.
S'établissant de manière permanente en France à Paris, il commence à éditer un journal de qualité, en anglais, qui existe toujours de nos jours sous le nom de International Herald Tribune. Il dirige la rédaction du journal de New York depuis Paris, ou à bord de son luxueux yacht de 100 mètres mètres de long.
L'enthousiasme de Bennett pour les sports l'amène à commanditer plusieurs événements dans l'air du temps, et fortement populaires...
Il a de très nombreuses femmes à sa disposition, les utilisant pour se divertir, et ne se mariant qu'à l'âge de soixante-treize ans, pour des raisons d'affaires, avec la baronne de Reuter, une fille de Paul Reuter, le fondateur de la célèbre agence Reuters. Gordon Bennett meurt le 14 mai 1918 à Beaulieu-sur-Mer (Alpes-Maritimes). Il est inhumé au cimetière de Passy à Paris.
Né à New York, le fils et homonyme du riche éditeur du New York Herald, James Gordon Bennett senior, est instruit principalement en France, pays où il passe une bonne partie de sa vie. Fervent marin, Gordon Bennett sert dans la marine pendant la guerre civile américaine, puis, en 1866, gagne la première course transocéanique en bateau avant de reprendre les affaires du journal de son père l'année suivante.
Une fois responsable, il relève le journal. En 1877, quelques années après avoir repris le journal de son père, Gordon Bennett quitte New York après un scandale qui met fin à ses fiançailles avec Caroline May, membre de la haute société. Bennett est arrivé ivre et en retard à une fête au manoir new-yorkais de la famille May, et a uriné dans la cheminée du salon devant tous les invités.
S'établissant de manière permanente en France à Paris, il commence à éditer un journal de qualité, en anglais, qui existe toujours de nos jours sous le nom de International Herald Tribune. Il dirige la rédaction du journal de New York depuis Paris, ou à bord de son luxueux yacht de 100 mètres mètres de long.
L'enthousiasme de Bennett pour les sports l'amène à commanditer plusieurs événements dans l'air du temps, et fortement populaires...
Il a de très nombreuses femmes à sa disposition, les utilisant pour se divertir, et ne se mariant qu'à l'âge de soixante-treize ans, pour des raisons d'affaires, avec la baronne de Reuter, une fille de Paul Reuter, le fondateur de la célèbre agence Reuters. Gordon Bennett meurt le 14 mai 1918 à Beaulieu-sur-Mer (Alpes-Maritimes). Il est inhumé au cimetière de Passy à Paris.
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Sous l’ancien régime
Historiquement, « La Lanterne » est un ancien pavillon de chasse, situé à côté de la ménagerie (aujourd’hui disparue) et construit en 1787 par le prince de Poix, capitaine des Gardes du corps de Louis XVI, dans un recoin du parc du château de Versailles.
A la révolution
À la Révolution, le pavillon de la Lanterne est aliéné, comme le reste des bâtiments du château de Versailles, avant d’être racheté par la Couronne en 1818.
Du XIXe à la cinquième République
À la fin du XIXe siècle, il est habité par le millionnaire américain James Gordon Bennett junior. Pendant la IVe République, le pavillon est loué à David K. E. Bruce, ambassadeur des États-Unis en France.
De 1959 à 2007
Par décision de Charles de Gaulle en 1959, l’ancien pavillon de chasse devient la résidence de villégiature du Premier ministre en fonction. Le couple Malraux modernise l’intérieur du bâtiment central. Michel Rocard, Premier ministre de 1988 à 1991, fait procéder à une rénovation, à la construction d’une piscine et d’un court de tennis, la fille longtemps cachée du Président François Mitterrand, Mazarine Pingeot, y monte à cheval, Lionel Jospin vient s’y ressourcer en compagnie de son épouse avant que le Premier ministre Dominique de Villepin n’y découvre à son tour l’« une des plus belles caves de la République ».
Sous la présidence Sarkozy
Dès le lendemain de son élection à la présidence en 2012, Nicolas Sarkozy fait savoir qu’il veut prendre possession du lieu à la place de son Premier ministre, François Fillon. C’est là que le nouveau président de la République compose son gouvernement, qu’il reçoit Carla Bruni pour un premier week-end en amoureux et que la soirée du mariage s’est déroulée. En octobre 2008, une convention est signée entre l’Élysée et Matignon pour officialiser le transfert de la Lanterne au chef de l’État. En compensation, le domaine de Souzy-la-Briche, habituellement réservé au président de la République, est mis à la disposition du Premier ministre qui n’y séjourne en réalité jamais.
Sous la présidence Hollande
C’est là, plutôt qu’au Fort de Brégançon que François Hollande a décidé de passer ses congés d’été. C’est encore là que sa compagne a séjourné récemment quelques jours après un séjour à l’hôpital.
Le domaine aujourd’hui
Le domaine de quatre hectares est ceinturé par un haut mur d’enceinte et une longue allée bordée de peupliers. Son survol en avion est interdit. La propriété comprend :
- un bâtiment central d’un étage, essentiellement décorée par la compagne d’André Malraux au rez-de-chaussée figurent un grand salon, une salle à manger et un bureau, à l’étage, on trouve cinq chambres avec leurs salles de bain respectives, permettant d’accueillir les visiteurs,
- deux ailes plus basses que le corps central encadrant une cour gravillonnée, une de ces ailes abrite le logement du personnel et la cuisine, l’autre sert aux services de sécurité du bâtiment,
- un grand jardin avec piscine et tennis.
Source Andrelenotre
*** Et maintenant celui d'Edouard Balladur !
Historiquement, « La Lanterne » est un ancien pavillon de chasse, situé à côté de la ménagerie (aujourd’hui disparue) et construit en 1787 par le prince de Poix, capitaine des Gardes du corps de Louis XVI, dans un recoin du parc du château de Versailles.
A la révolution
À la Révolution, le pavillon de la Lanterne est aliéné, comme le reste des bâtiments du château de Versailles, avant d’être racheté par la Couronne en 1818.
Du XIXe à la cinquième République
À la fin du XIXe siècle, il est habité par le millionnaire américain James Gordon Bennett junior. Pendant la IVe République, le pavillon est loué à David K. E. Bruce, ambassadeur des États-Unis en France.
De 1959 à 2007
Par décision de Charles de Gaulle en 1959, l’ancien pavillon de chasse devient la résidence de villégiature du Premier ministre en fonction. Le couple Malraux modernise l’intérieur du bâtiment central. Michel Rocard, Premier ministre de 1988 à 1991, fait procéder à une rénovation, à la construction d’une piscine et d’un court de tennis, la fille longtemps cachée du Président François Mitterrand, Mazarine Pingeot, y monte à cheval, Lionel Jospin vient s’y ressourcer en compagnie de son épouse avant que le Premier ministre Dominique de Villepin n’y découvre à son tour l’« une des plus belles caves de la République ».
Sous la présidence Sarkozy
Dès le lendemain de son élection à la présidence en 2012, Nicolas Sarkozy fait savoir qu’il veut prendre possession du lieu à la place de son Premier ministre, François Fillon. C’est là que le nouveau président de la République compose son gouvernement, qu’il reçoit Carla Bruni pour un premier week-end en amoureux et que la soirée du mariage s’est déroulée. En octobre 2008, une convention est signée entre l’Élysée et Matignon pour officialiser le transfert de la Lanterne au chef de l’État. En compensation, le domaine de Souzy-la-Briche, habituellement réservé au président de la République, est mis à la disposition du Premier ministre qui n’y séjourne en réalité jamais.
Sous la présidence Hollande
C’est là, plutôt qu’au Fort de Brégançon que François Hollande a décidé de passer ses congés d’été. C’est encore là que sa compagne a séjourné récemment quelques jours après un séjour à l’hôpital.
Le domaine aujourd’hui
Le domaine de quatre hectares est ceinturé par un haut mur d’enceinte et une longue allée bordée de peupliers. Son survol en avion est interdit. La propriété comprend :
- un bâtiment central d’un étage, essentiellement décorée par la compagne d’André Malraux au rez-de-chaussée figurent un grand salon, une salle à manger et un bureau, à l’étage, on trouve cinq chambres avec leurs salles de bain respectives, permettant d’accueillir les visiteurs,
- deux ailes plus basses que le corps central encadrant une cour gravillonnée, une de ces ailes abrite le logement du personnel et la cuisine, l’autre sert aux services de sécurité du bâtiment,
- un grand jardin avec piscine et tennis.
Source Andrelenotre
*** Et maintenant celui d'Edouard Balladur !
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Extrait de Journal d'un collectionneur de René Gimpel - Edition Calmann-Lévy 1963