17 novembre. – Au cimetière.
La joie enclose en mon cœur, j’ai dit à mon père que l’Alsace lui était rendue. Ce soir, mes fils s’endorment avec des drapeaux à leur lit et à leur berceau.
La journée de l'Alsace-Lorraine
Cent cinquante mille hommes défilent devant la statue de Strasbourg. Elle avait fière allure avec son écharpe, avec son drapeau !
18 novembre. – Le Lawrence Chaponaj.
Nathan Wildenstein l’a vendu quatre-vingt mille francs à Arthur Veil-Picard.
19 novembre. – Sur Seymour de Ricci.
Ecrivain d’art, dont Schloss, le fils de l’amateur, me dit : « Il a une mémoire prodigieuse, a refait le Cohen, connaît dans toutes les langues, toutes les inscriptions de tous les monuments du monde. J’étais en classe avec lui. C’est un fin lettré, un intellectuel délicat, le nouveau Pic de La Mirandole. ; eh bien, pendant qu'il était soldat et en mission en Italie, sa femme passée infirmière est devenue amoureuse d'un ouvrier électricien qu'elle soignait et qui avait une jambe de bois, et elle s'est enfuie avec lui. » Tandis que Schloss parle, j’évoque la figure et la personnalité de Ricci ; son corps ressemble à une aiguille à tricoter en os avec une boule au bout mal taillée et c’est sa tête. Il parle, il parle tant qu'il vous oublie ; sa femme l'a oublié, elle nous a tous un peu vengés.
Elle se trouve au château de Lagoy à St-Remy, près d’Avignon, où Chanas me conduit, et j’en offre cent trente mille francs avec deux petites gouaches de Moreau et deux miniatures dont une de Dumont.
Au Palais des Papes.
Nous nous présentons pour le visiter. Défense d’entrer. Le château est devenu le dépôt de toutes les banques parisiennes. L’argent salit tout.
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Extrait de Journal d'un collectionneur de René Gimpel - Edition Calmann-Lévy 1963
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