20 juillet. – Offensive*.
Ils continuent à fuir.
Fête de charité.
Mon nom a été prononcé et on vient m’en offrir la vice-présidence. Le président sera le révérend Ernest M. Stires, de la belle église Saint-Thomas à New York. J’accepte. J’apprends, un peu plus tard, qu’il me faudra prononcer un speech. Je parle lentement, avec hésitation, cher-chant mes mots, les répétant, je suis très ennuyé. On ne veut pas accepter ma démission.
Guerre religieuse.
Le Dantec, le commissaire, m’apprend que ce matin il a dû réunir dans sa cabine les sept ou huit prêtres qui représentent les principaux cultes afin d’établir pour demain dimanche les différentes heures de messe et de choisir les salons où elles auraient lieu. « J’ai cru, me dit Le Dantec, assister aux anciennes guerres de religion. J’étais en plein Moyen Age parce que tous voulaient le grand salon et à la même heure ! Ce furent entre ces prêtres d’affreuses disputes, des mots très vilains échangés ; les protestants montrèrent le plus de dignité. Les plus féroces furent le curé français et le curé canadien ; j’ai vu l’instant où ils allaient se prendre à la gorge. Nous eûmes les plus grandes peines du monde à les apaiser. Ce fut un spectacle burlesque et lamentable. »
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Note de l'auteure du blog
* Le 18 juillet 1918, débutait l'attaque générale des troupes alliées consécutivement à l'offensive Mangin. De cette offensive, qui devait, 4 mois plus tard, mener les alliés à la victoire finale, le 125ème régiment d'infanterie, placé sous les ordres du General Garnier Duplessis commandant le 9éme Corps, se couvrait de gloire. Deux nouvelles citations à l'ordre de l'armée venaient s'ajouter à celles gagnées, et le régiment se voyait attribuer, le droit au port de la fouragère, aux couleurs de la médaille militaire. Le Bois des gueux, Ham, Essigny le grand, Bernonville, Hannappes, la forêt de Nouvion, Rocquigny, la frontiére de Belgique là, où l'armistice trouva le régiment. Tel est le dernier parcours du 125ème régiment d'infanterie pour la campagne 14/18, où il a vu ses effectifs fondre, comme tous les régiments de France, en 52 de mois de Guerre.
Source Histoire de Guerre
Source Histoire de Guerre
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Extrait de Journal d'un collectionneur de René Gimpel - Edition Calmann-Lévy 1963
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