1er août. – Le prince de Wagram*.
Sur Matisse et la mère Humbert.
Les parents d'Henri Matisse
Source la maison familiale d'Henri Matisse
Les parents d'Henri Matisse
Source la maison familiale d'Henri Matisse
Je parle à Petit de Matisse, et il me dit : « Ses parents tiraient le cordon dans l’hôtel de la mère Humbert, la reine des escrocs chez laquelle je fréquentais. La concierge me parlait bien de temps en temps de son fils qui peignait mais je n’y prêtais nulle attention. Je vendais des tableaux à la mère Humbert et comme tous les gogos je croyais à cet héritage, à ces millions imaginaires, à ces Américains qui n’existaient pas, à ces Crawford… oui, à cet héritage auquel elle était parvenue à donner une existence légale en en payant les droits de succession.
« Elle m’avait souvent montré l’immense coffre-fort à trois clefs où reposaient les titres auxquels, soi-disant, elle ne pouvait pas toucher, et quand on l’ouvrit, vous vous souvenez, on ne trouva que l’éternel bouton de culotte !
« Elle donnait de superbes soirées où j’ai rencontré le président de la République. Elle me devait deux cent mille francs depuis pas mal de temps et, un jour, je vais les lui réclamer et je trouve dans son anti-chambre un bijoutier qui l’attendait et que je connaissais, mais je n’ai pas le temps de lui parler car elle me fait entrer aussitôt. Je lui demande mon argent de façon très énergique. Elle se dérobe. J’insiste. Alors, elle me dit : « Puisque vous avez tant besoin de votre argent, Petit, je vais mettre mes bijoux au mont-de-piété, sacrifice que je ne ferais pour aucune « autre personne au monde. » Elle pensait que j’allais protester, m’y opposer, mais je m’en gardai bien. Elle me conduisit dans sa chambre à coucher où elle fit étinceler devant mes yeux pour au moins deux millions de bijoux, et elle me pria de revenir le lendemain, m’assurant qu’elle me payerait, et je le fus. Quinze jours après, je retournai chez elle et je retrouvai mon bijoutier dans l’antichambre. Il se plaint à moi d’avoir laissé là depuis plus de deux semaines pour, plusieurs millions de bijoux et de ne pouvoir en obtenir la restitution. Une lueur de doute traversa mon cerveau !
est une chanson à la mode dans les années 1901-1902 qui raconte la même histoire que Petit (cliquez pour entendre la chanson). Paroles :
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Note de l'auteure du blog :
* Les princes de Wagram m'ont donné du fil à retordre !! J'ai enfin trouvé le bon : Louis Marie Philippe Alexandre Berthier (19 juillet 1883 - Paris VIIIe † 30 mai 1918 - mort pour la France à l'ambulance allemande de Barenton-sur-Serre (Aisne)), 4e prince de Wagram, 3e duc de Wagram, Saint-Cyrien (1903-1905, promotion de la Tour d'Auvergne), lieutenant au 101e régiment d'infanterie en 1910, capitaine au 6e bataillon de chasseurs. Il était en effet le fils de Louis Philippe Marie Alexandre Berthier (24 mars 1836 - Paris † 15 juillet 1911 - Château de Grosbois), 3e prince de Wagram, 2e duc de Wagram, marié le 7 novembre 1882 (Paris) avec Berthe Claire von Rothschild (2 janvier 1862 - Francfort-sur-le-Main † 18 septembre 1903 - Paris).
Source Wikipedia
Source Wikipedia
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Extrait de Journal d'un collectionneur de René Gimpel - Edition Calmann-Lévy 1963
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