samedi 15 août 2015

4ème Carnet - 7 au 10 février 1919

7 février. – Débarqué.

Ce matin, je suis aussi surpris que nos pères devant le premier train, quand je vois dans le hall de l’hôtel Ritz une boîte aux lettres spécialement réservée aux correspondances par avion. Il y a un départ chaque jour pour Philadelphie et pour Washington. 

8 février. – Caro-Delvaille(1). 
Henry Caro-Delvaille, portrait de madame Simone

Il vient prendre de mes nouvelles. Sa situation matérielle est meilleure ; il a peint bon nombre de portraits depuis plusieurs mois. Il cherche à obtenir la décoration murale du Parlement d’Ottawa, où il est soutenu par les éléments français, mais les Anglais veulent un des leurs. 

10 février. – Le modernisme à l’église. 
Saint Thomas Church Manhattan 

Je suis aussi surpris que les hommes qui virent pour la première fois une boîte aux lettres destinée aux correspondances par aéro, en découvrant dans l’église Saint-Thomas, de mon ami le révérend Stires, un ascenseur. Et même de style gothique !

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Note de l'auteure du blog

(1) Henry Caro-Delvaille, né Henri Delvaille à Bayonne (Basses-Pyrénées) le 6 juillet 1876 et mort à Paris en juillet 1928, est un peintre et décorateur français.
Après avoir étudié de 1895 à 1897 à l'école des beaux-arts de Bayonne, Henry Caro-Delvaille est l'élève de Léon Bonnat à l'école de beaux-arts de Paris. Il expose pour la première fois au salon de la Société des artistes français à Paris en 1899. Il y remporte une médaille de troisième classe en 1901 pour son tableau intitulé La manucure. Membre de la Société nationale des beaux-arts à partir de 1903, il en devient secrétaire en 1904. En 1905, il remporte la grande médaille d'or de l'Exposition internationale de Munich. La même année, son ami Edmond Rostand lui confie la décoration de sa villa de Cambo. Il se fait alors connaître comme portraitiste et bénéficie de très nombreuses commandes. Il est fait chevalier de la légion d'honneur en 1910. Les présents de la terre, décoration pour la maison du docteur Semprun à Buenos-Aires (1912) À partir de 1917, il voyage aux États-Unis où il s'installe jusqu'en 1925. Il y réalise de nombreux portraits, des nus, des paysages et des panneaux décoratifs.

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Extrait de Journal d'un collectionneur de René Gimpel - Edition Calmann-Lévy 1963

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